Partie 1 : "Et si tu sortais de chez toi"

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Et si tu sortais de chez toi, et si on marchait un peu toi et moi. Parlons des souvenirs, rions du passé. Nous laisserons l'avenir naître quand il sera prêt. Tu te rappelles quand on flirtait ? Lorsqu'au creux de mes insomnies, tu m'accompagner ? Non bien sûr, car ton visage n'était qu'imaginaire. Une figure qui suffisait pourtant à m'ouvrir les portes du sommeil. Aujourd'hui je mens sur ces choses à mesure que tu t'éloignes. J'augmente les doses, juste pour oublier ce visage. Toutes les nuits je les passe éveillé, en sachant que tu t'es déjà endormi. Et toutes ces journées, tu les vis pendant que je rêve de les accélérer. C'est trop difficile de vivre un moment qu'on ne partagera pas, mais je préfère dormir quand je sais que c'est à ton tour de vivre en te créant de nouveaux souvenirs, dans lesquelles je ne serais pas. C'est impossible pour moi d'écrire sur autre chose que le passé. Etait-ce un possible lendemain que nous avions entamé ? Le futur ne me sert qu'à avoir plus à me rappeler. Ça devient dur pour la lumière, de faire face à l'obscurité. Quand je ne suis pas bloqué dans un hier trop parfait, je réécris les scénarios de ceux qu'il m'est impossible d'oublier. Tu souhaitais sans arrêt qu'on se projette, mais mes réponses plongeront chacun de tes vœux dans l'échec. Je ne suis pas d'humeur. Mon corps est beaucoup trop froid. Une maladie qui efface la chaleur apportée par tes bras. Je me trompe de couleur et supprime le bonheur qui se dégageait de la toile. Je suis sûr que vivre dans la douleur permet d'être plus humain que la plupart. 

Tu t'es mise à trembler, et tu t'amuses de mes gestes imparfaits. Je veux rassurer tes yeux avant qu'ils ne pleurent, profiter du ciel bleu avant qu'il ne pleuvent. Alors j'arrange la réalité pour gagner ton sourire, tandis que pour une rime, je la laisserais pourrir. Je me relis pour corriger les fautes des fautes que j'ai exprimées. On dit que le cœur l'emporte sur la raison mais on a tort de le démontrer. Viens on arrête de s'attendre, viens on arrête de vouloir se comprendre. Il n'y a qu'avec toi que je vis le jour, tu es la seule avec qui je ne veux pas que la nuit s'écourte.

Je connais ce regard, tu ne me feras pas mentir. Tu veux qu'on s'écarte un instant, pour de nouveau me sentir. Tu aimes quand je te murmure des sons inédits, à ton oreille mes mots franchiront les interdits. On s'entraîne à l'horizontale pour oublier cet enfer. Entre l'amour et la haine, la même couleur s'étend sur nos chaires. Ce moment, qui à nous seul appartient, viendra conclure notre relation et séparer nos liens. Cet instant, semblable à une lumière qui s'éteint, m'offre le reflet de ce que je savais incertain.

Le stress te dévore et je déteste ce décor. Tu testes mes efforts mais j'empeste les remords. Ces choses, tu voudrais que je te les dise, mais le problème c'est que j'ose à peine les écrire. Ma maladie est soignée par ces mots, mais c'est au paradis que je soignerais mes défauts. Fausse mélodie qu'ils ont jouée en écho, pose dans ma vie la raison de ces maux. J'ai voulu mettre ma vie sur pause, j'ai abandonné les réseaux et craché sur les roses. Mais moroses sont restées les nuits. À croire que le piano ne sait chanter que les tristes mélodies.

Aujourd'hui, je t'ai fait sortir de chez toi. Ce soir, je n'ai pas voulu te faire du mal. Cette nuit, on aura profité une dernière foi, pour avoir droit à une séparation moins brutale. Mais pour éviter que tu ne déposes dans mes nuits la même photo, que tu fausses mon avis et me manques à nouveau, c'est au matin que je comblerais tes attentes par une histoire. Mais ne sois pas si pressé à ton réveil, tu ferais mieux d'attendre avant de lever tes yeux vers le ciel. Parce que rien ne sera plus pareil, une fois avoir lu deux étoiles broyant du noir.

Morceaux D'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant