Chapitre 38

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Livai nous hisse sur le mur et nous balayons le district des yeux : il parait étonné de voir les ravages de ce côté là.

« - Le colossal à tout incendié en se transformant, c'est pour ça que je me régénérais jusqu'à présent. Normalement Eren et les autres s'en sont sorti mais je ne peux pas en être sûre comme  je vous ai rejoins quand j'ai vu qu'ils n'avaient pas besoin d'aide.

- Je vois. Viens, Hange est là-bas. »

Nous rejoignons hâtivement la jeune femme qui interrogeait Reiner en compagnie de Jean. Reiner était donc en vie. Il n'en restait plus que le buste et son corps fumait abondamment.

« - Hange, ton oeil ! m'exclamais-je.

- Comment ça va ?

- C'est secondaire. Le principal problème pour l'instant c'est que cet imbécile refuse de nous donner la moindre information. Mais attend donc Livai, où est Erwin ?

Il me regarde et je sens les larmes monter jusqu'à mes yeux. Qu'est ce que j'ai fait ?

Il a péri dans l'assaut. Le bestial leur à envoyé des rafales de rochers qui les ont tous anéantis, il n'y a eût aucun survivant. C'était le dernier plan foireux d'Erwin pour que je puisse m'occuper personnellement du bestial. 

- Oh... Et tu as réussi à tuer le bestial ?

- Non.  Il était à ma merci et pendant que je lui posais des questions, l'autre à quatre pattes à débarqué de nulle part pour le récupérer. Je pense qu'ils ne trainent plus dans les parages, ils ont dû les abandonner. Et toi, ton escouade ?

- Morts, tous. Ils n'ont pas survécu au souffle de l'explosion si je suis en vie c'est uniquement parce que Tova a tout pris pour nous. J'ai essayé de me dégager par réflexe et j'ai perdu mon oeil.

- Où sont les autres Hange ?

- Sur un des toits là-bas, ils ont réussi à avoir Bertholdt et je crois qu'ils cherchent à le faire parler. »

À ces mots, un cri brisé retenti dans toute l'enceinte des murs. Nous échangeons tous les quatre un regard et nous précipitons pour aller voir ce qui se passait.

« - Eren ? Ça va ? Qu'est-ce que... »

Il releva la tête et me regarda dans les yeux, il pleurait à chaude larme. Derrière lui se tenait allongée une masse noire étrange, il s'agissait d'un corps brûlé au je ne sais combientième de degrés. Je comprends immédiatement qu'il s'agit du corps d'Armin puisque c'est le seul qui manque à l'appel. Je m'approche lentement du corps et presse mon index au niveau de son cou, je devrais sentir son pouls à cet endroit.

Livai et Hange attendaient ma réponse, un signe. Je fis un signe de tête positif à Livai et il m'apporta la seringue.

« - Qu'est ce que tu fais ?

- Amenez Bertholdt. Ici et éloignez vous.

- Qu'est ce que tu fais Tova ?, insistait Eren en haussant le ton;

- Je sauve Armin, on a une seringue de liquide cérébro spinal et son coeur bat encore c'est l'occasion ou jamais ! Celui-ci ne nous dira rien de toute façon.  »

Tout le monde s'exécute et je me retrouve seule avec Armin et Bertholdt. Je prends et serre la seringue dans mes petits doigts et passe outre les paroles de Bertholdt qui serait prêt à dire n'importe quoi pour qu'on épargne sa précieuse petite vie. Je place la seringue au niveau de ce que je pense être son bras, j'ai un doute à cause de son corps qui est vraiment méconnaissable et extrêmement abimé. Dans un souffle je prononçais :

« - Tiens bon Armin. »

Sans attendre plus longtemps je pressais le poussoir et le liquide se déversera dans le sang de mon ami. Deux éclairs jaunes frappèrent le sol. Je m'étais transformée moi aussi en cas de problème, je ne voulais pas qu'Armin tente de dévorer nos amis.

Un titan primaire tout maigre, hideux et blond se dressait devant moi et ne se fit pas prier pour attraper Bertholdt qui gesticulait comme un asticot dans sa main. Il le croqua un bon coup et je me sentais soulagée, au moins nous avions mis Berthodlt hors d'état de nuire et nous avions gagné un titan de plus. Alors qu'il se dirigeait dans ma direction, il tomba lourdement sur le sol et Eren se précipita pour le rattraper et lui mettre des vêtements. Nous l'allongions dans des couvertures et nous le vêtissions d'une de nos vestes du bataillon d'exploration.

Pour la 104 ème, tout allait bien qui finissait bien mais pour les autres soldats c'était terminé tout court. Cela me rendait maussade mais je discutais néanmoins jovialement avec mes amis. Nous étions sur un toit, ils étaient tous assis en cercle et moi j'avais encore le bas de mon corps dans mon titan. Hange essayait de nous changer à tous les idée en nous racontant des anecdotes de combat. Elle racontait comment elle avait été impressionnée par l'explosion et les autres nous racontèrent comment Armin avait fini dans cet état. Reiner était en contre bas, surveillé par l'oeil attentif de Livai.

Mon visage était adoucit, nous rions tous de bon coeur malgré la situation. Nous étions en vie malgré ce plan complètement suicidaire et la voracité de nos adversaires. C'était comme une touche de blanc dans un tableau tout noir, c'était une victoire pour l'humanité. Tout se passait pour le mieux mais c'est à se moment précis que  je vis le visage de Livai se fermer complètement.

Tous ses muscles s'étaient tendus d'un seul coup et il s'apprêtait à hurler en fixant un point derrière moi. Par réflexe, je me retournais et vit le titan charrette qui tentait de me récupérer dans sa grande bouche béante. Je n'entendais plus rien, c'était comme si la scène se passait au ralenti et en accéléré à la fois, le tout dans un silence des plus total. Je fis alors la premier chose qui me passait par la tête pendant que mes amis foncèrent sur lui pour le faire fuir.

Au moment où il m'atteignait il me pris dans sa grande bouche et tenta de me dégager de mon titan mais je ne bougeais pas d'un pouce. Une substance d'un bleu éclatant commençait à saisir mes pieds, elle partait du corps de mon titan et gagnait de plus en plus de terrain. Je regardais les autres pendant que le cristal me submergeait, j'étais dans un cas de non-maitrise extrême, je ne sais pas comment ni pourquoi est ce que j'ai fait ça. C'était un mécanisme de défense automatique, il ne fallait pas qu'ils récupèrent le féminin et je ne voulais pas mourir même si j'avoue que rester enfermée dans un cristal pour le restant de mes années à vivre n'était certainement pas une meilleure fin. Le charrette abandonna son idée quand il compris que j'atteignais un point de non-retour, j'étais maintenant figée jusqu'à la taille. Bien entendu lorsque Livai repris ses esprits et regarda machinalement l'endroit où devait normalement se trouver Reiner, ce dernier n'était plus là.

Le regard de tous mes camarades sur moi était lourd de sens, je pouvais sentir et même toucher du bout de mes doigts leur incompréhension et la tristesse naissante dans le coeur de chacun d'eux. J'arrivais à peine à murmurer quelques paroles en fermant lentement les yeux, me laissant aller à mon triste sort.

« - Désolée d'avoir tuer maman pour finir comme ça, je t'aime papa. »

Mes dernières paroles étaient pour mon père mais mes dernières pensées me menaient droit vers Eren. Je me tenais devant eux, gelée, figée pour une période encore indéterminée. 

Sans repère. (Fanfiction SNK)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant