Sans repère. (Fanfiction SNK)

Chapitre 29

Je suis réveillée par un bruit assourdissant et incessant. J'ouvre lentement les yeux et je suis aveuglée par la vive luminosité de la pièce. Le blanc immaculé des draps et de la totalité des murs n'arrange rien à la situation. C'est la même chambre que celle dans laquelle je m'étais réveillée, des mois plus tôt, lorsqu'un titan avait broyé l'intégralité de mes côtes. Tout avait changé. J'étais un titan maintenant et c'est moi qui avait broyé la tête de quelqu'un lors de ma première et dernière transformation.

J'essayais de me lever : je posa mes pieds nus et frêle sur le carrelage froid de l'infirmerie. À peine essaye-je de forcer sur mes muscles que je retombais lourdement sur le lit. Je ne me lèverais donc pas tout de suite. Alerté par le bruit, la folle aux titans entra dans la pièce, en trombe.

« - Déjà réveillée Tova ? Tu n'es pas en retard...

- Très drôle, j'ai dormi combien de temps ?

- 6 jours complets et 18 heures précisément, je pense qu'on tient un record. »

Je n'arrive pas à y croire. Comment est ce que c'est possible ? 

« - Ne t'en fait pas, ta mère avait dormi pendant presque 5 jours lorsqu'elle s'est transformé pour la première fois. Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?

- Vaguement. Par bribes. Je sais juste parfaitement que j'ai tué Annie et je dois avouer que ce n'est pas un souvenir si déplaisant que cela.

- Exact. Tu t'es battue contre Reiner. Eren a été impressionnant et nous a tous sauvé même si de nombreux soldats ont perdu la vie. Mais les autres te raconteront bien tout ça plus tard. Laisse moi d'ausculter un petit peu.

Elle soulève ma blouse, inspecte chaque centimètre carré de ma peau et de mon corps. Elle soulève mes bras un à un et vérifie que je n'ai aucunes séquelles physiques. Elle pose sa main sur mon front, vérifie que je n'ai pas de fièvre...

- Mal quelque part ? Sensation étrange quelconque ? Dis moi tout.

- Mal à la tête et un acouphène incessant depuis que je me suis réveillée.

- Rien de bien grave.

- Je ne peux pas me lever, ni tenir debout. J'ai l'impression que mes muscles sont inexistants.

- Normal, tu dois attendre que toute la machinerie se remette en route tu t'attendais à pouvoir faire le tour des murs en courant après 6 jours à dormir ?

J'esquisse un sourire, elle a totalement raison.

- Tu as raison... Hange. Merci.

- Bon, je vais prévenir le major et ton père que tu es réveillée mais il y a deux énergumènes qui se battent pour venir te voir chaque jours. Je les laisse venir en même temps. Et Tova je voulais te dire, par rapport à Eren.

- Oui ?

- Si tu ne veux pas te confier à ton père je le comprends totalement alors je suis une fille et je peux te donner des conseils si jamais vous...

- Vous quoi ? Je ne suis pas sûre de comprendre.

- Si vous sautiez le pas.

Elle agitait ses mains dans tout les sens en essayant de me décrire la chose en question. L'information atteint mon cerveau et je comprends. Hors de question de parler de ce sujet avec Hange ... Je rougis de gêne.

- QUOI? OH non non non non et encore non Hange. Merci mais non merci. Va prévenir Erwin et Livai.

- OOOK. Vous pouvez entrer les gars mais allez-y doucement, elle est encore faible. »

Elle se retourne et me décroche un clin d'oeil rapide avant de tourner les talons en direction du bureau du major. À peine disparaissait-elle de mon champ de vision que deux hommes se précipitèrent dans l'encadrement de la porte. Ils se battait presque pour rentrer en premier. Bien entendu, le brun aux yeux verts entra en premier et se précipita à mes côtés.

« - Oh mon dieu tu es là. »

Il déposa un baiser sincère sur mes lèvres.

« Je suis là aussi, quand même Jaëger t'abuses.

- Je suis juste soulagé que tu ailles bien. »

Je reconnaissais la deuxième personne à sa voix, Jean. Mon frère et ami de toujours. Je lui fait un câlin même si je sais que cela l'embête.

« - Comment tu vas ?

- Bien, tu m'as évité de me faire tuer, je t'en dois une.

- Si ce que tu veux dire est ''merci'' alors, avec plaisir mon petit jeannot. »

Il râle brièvement à l'entente de ce surnom plus que ridicule alors que je secoue vivement ses cheveux. Nous discutons tous les trois. J'apprends alors qu'Eren a réussi à contrôler les titans. Je suis très surprise mais très heureuse qu'il possède cette capacité. La raison, le pourquoi du comment, nous est encore inconnu. J'apprends que Jean a été gravement blessé et que ses petites bagarres quotidiennes avec Eren pour venir me voir n'ont rien arrangé. Malgré tout il va mieux,  son bras se remet peu à peu. Nous rions et passons un moment agréable.

Au bout de quelques heures, Erwin, Livai et Hange firent interruption dans la pièce.

« - Jean je vais te faire tes soins, viens avec moi.

- Comment tu te sens Tova ?

- Bien, merci major.

- Je suis heureux que tu n'aies rien.

Eren le regarde d'un oeil noir, je n'avais jamais vu cette expression sur son visage.

- Eren t'as raconté ce qu'il s'était passé ?

- Oui, je sais pour ce fameux pouvoir. C'est très étrange que cela lui soit tombé dessus comme ça. Mais je pense que c'est un véritable atout pour nous.

- Nous sommes conscient de cet avantage. Hange nous a dit que ton bilan était bon, tu reprendras les entrainements dès demain. Nous devons nous préparer pour aller à Shiganshina très prochainement.

Je regarde Eren en lui serrant la main légèrement plus fort, je veux qu'il sache que je suis là pour lui s'il en a besoin.

- Eren, sortons. »

Il comprend et me dépose un rapide baiser sur le front avant de me susurrer à l'oreille un « je reviens juste après ». Je me retrouve seule avec mon père. Il s'assoit sur la chaise en bois inconfortable située à ma droite. Il prend sa tête entre ses mains et remet en place le foulard blanc qu'il a toujours autour de son cou.

« - Comment tu te sens ?

- Bien ça va.

- Bon tant mieux. Ils se sont inquiétés pour toi, essaie de ne pas te sacrifier inutilement la prochaine fois. »

Je comprends que monsieur a trop de fierté pour me dire que lui aussi s'était inquiété, mais ce n'est pas grave. Je lis entre les lignes de son discours moralisateur et je comprends que lui aussi était très inquiet. Après cela, il s'en va et alors qu'il se tenait dans l'encadrure de la porte, il s'arrêta et me lança sans se retourner :

« - Content que tu sois saine et sauve Ackerman. »