Chapitre 16

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J'arrive enfin dans la forêt des arbres géants. Après m'être débarrassé du déviant, je nous pose sur une branche assez large. Je dépose Mikasa au sol, lentement et avec le plus de minutie possible. Je fais mon rapport au major en faisant le salut militaire, le poing sur le coeur.

« Elle est la seule survivante de l'attaque de l'aile gauche major. Elle a une jambe et des côtes cassées ou fracturées, il faut qu'elle voit Hange au plus vite. »

Des bruits de fonds me parviennent. Tout le monde se demande comment une soldat comme Mikasa a pu s'en tirer alors que moi je n'ai pas une égratignure.

« Elle était à cour de gaz et elle n'avait aucun endroit où s'accrocher. Quand je suis arrivée plusieurs cadavres de titans jonchaient le sol. Ils étaient une dizaine à avoir attaqué et il n'en restait plus que 5 à mon arrivée. »

Eren se précipite sur moi. Je ne peux m'empêcher de retenir mes larmes quand je le vois. Nous nous rejoignons en une étreinte et à l'instant même où je quitte ses bras, les larmes m'envahissent.

« - Mikasa est là-bas, elle a quelques fractures mais ça devrait aller.

- Merci d'être venu les aider, c'était très gentil même si c'était surtout idiot de ta part de te mettre en danger de la sorte.

- On reprend l'entrainement. »

La voix du major Erwin avait raisonné dans toute la forêt. Nous partons pour un entrainement de rapidité et de maniement de l'équipement tridimensionnel. Nous croisons quelques titans que nous tuons sans grandes difficultés.

Au bout de quelques heures, des recrues tombent au milieu de titans regroupés en masse seulement le caporal-chef les tue tous en un seul coup de sabre. L'entrainement se poursuit jusqu'à ce que nous soyons tous épuisés et que le soir tombe. Erwin annonce le repli et nous obéissons docilement, tous accablé par la fatigue et l'émotion de cette grande journée. Nous transportons Mikasa jusqu'à Hange. Je suis enfin soulagée, elle va pouvoir se faire soigner.

Le lendemain nous allons en forêt, encore. Nous nous entrainons sans relâche, nous devons être prêts pour une éventuelle prochaine attaque. Le caporal-chef décide de former des équipes de deux, je suis avec Jean. Je suis contente de me retrouver avec mon binôme de prédilection. Nous devons nous déplacer sur un trajet pré-établi dans la forêt sans que les autres ne nous remarquent. L'exercice travaillant notre discrétion, se déroule sans grandes difficultés de notre côté. Nous progressons lentement mais discrètement. Je sais que la seule personne à nous avoir repéré est Livai qui nous observe du haut d'un arbre, d'un oeil attentif.

Nous ne sommes plus qu'à quelques branches de l'arrivée, ça sera un exercice réussi pour Jean et moi mais cependant, j'ai la sensation étrange que quelqu'un d'autre nous observe. J'arrête Jean dans sa progression d'un seul geste, lui faisant signe de se taire. Nous devons rester attentifs. En un éclair, Reiner se retrouve devant moi et agrippe le col de Jean.

« - Discutons tous les trois.

- Qu'est ce que tu veux Reiner ? Tu vas m'enlever mon équipement à moi aussi c'est ça ?

Jean reste fidèle à lui même, très provocateur tandis que je suis pétrifiée, je sais de quoi ce jeune homme est capable. Il n'avait pas une once de pitié dans les yeux lorsqu'il a poussé Marco à la mort.

- Tova me sera utile en vie plus tard mais toi tu ne me sers strictement à rien alors rien ne m'empêche de te balancer par terre sur le champs.

- Il n'y a aucuns titans à des kilomètres à la ronde, Reiner.

- Avant de te préoccuper des titans tu devrais plutôt te préoccuper de ta chute. »

C'est comme un électrochoc. Je vois Reiner tendre son bras dans le vide. Je n'ai qu'une peur : qu'il lâche mon ami et que celui-ci devienne une crêpe dans la forêt. Je relève lentement la tête. Je ne me vois pas mais je sais que mes yeux sont noirs, aussi noirs que la mort elle-même. Les mots sortent de ma bouche naturellement, sans que je les ais commandé.

« Dépêche toi de le lâcher si tu ne veux pas que je te tue de mes propres mains. »

Sans crier gare, une silhouette noire que je reconnaitrais entre mille débarque de nulle part et s'interpose entre nous. Reiner repose Jean à terre.

« Pour quelqu'un qui avait un bras cassé il n'y a pas si longtemps tu fais un peu trop le malin Braun. Retourne vite avec ton binôme avant que tu ne me forces à faire quelque chose que je regretterai. Et toi Jean rejoins le binôme d'Armin et Mikasa pour finir l'exercice ».

Les deux jeunes hommes s'exécutent, me laissant seule avec Livai. Étrangement cela ne me déplait pas d'être seule avec lui.

« J'aurais pu m'en sortir toute seule.

Au moment où il se tourne vers moi pour me jeter une remarque cinglante, il se décompose.

Ton visage... »

Il semble totalement désemparé. Il me regarde avec de grands yeux. Pour une fois j'en suis sûre, les larmes sont en train de lui monter aux yeux. Contre toute attente, il me pose la main sur l'épaule.

« - Je suis désolé pour toi. »

Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que je lui parle je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'il me raconte ?

« - Pour quoi exactement ?

- Vient avec moi, on va rejoindre Erwin. »

Nous rejoignons Erwin. Je ne comprends rien de ce qu'il se passe actuellement. Tout ce que je sais est qu'une fois que nous l'avons rejoint ils m'ont tous les deux regardés avec pitié. Je suis complètement perdue là !

Ils m'ont ordonné de partir au devant de toute la formation avec pour seule compagnie le second d'Erwin. Ce doit être un homme en qui ils ont confiance pour qu'ils me laissent seule avec lui pour rentrer dans les murs. C'est un homme assez grand, il doit avoir une trentaine d'année. Ses cheveux sont châtains et il a l'air aussi rempli de joie de vivre que mon père. Pourquoi est-ce qu'un homme aussi souriant qu'Erwin s'entoure de personnes aussi maussades?

Nous partons au devant de la formation et atteignons les murs. Nous n'avons pas échangé un seul mot sur le trajet. Bonjour l'ambiance. Ce n'est qu'en arrivant au niveau des murs qu'il daigna m'adresser la parole.

« Laisse ton cheval ici, le major s'en occupe. Nous allons gravir le mur et tu me suivras. Ce sont les ordres du Caporal-Chef Ackerman et du major.

- D'accord.

- Met ta capuche pour traverser la ville, nous passerons par les toits. »

Je m'exécute. J'ai décidé de ne pas prendre d'initiatives même si je ne comprends rien à ce qu'il se passe. J'espère obtenir des explications une fois arrivée à destination.

Nous traversons les villages jusqu'au QG du bataillon d'exploration. J'allais partir vers mes quartiers pour me reposer mais le second me ramena à l'ordre.

« Le major a d'autre projets pour toi. »

Il m'accompagne jusque dans son bureau et me fais signe de m'assoir sur un des deux fauteuils rouge que je connais maintenant si bien. En temps normal j'aurai trouvé ce fauteuil très confortable mais la situation dans laquelle je suis, où je ne sais absolument pas ce qu'il va m'arriver, le rend extrêmement rigide sous mon poids. Je ne suis pas vraiment à l'aise.

« Attends leur retour ici, ne bouge pas de cette pièce cela n'est pas dans ton intérêt. »

Sans repère. (Fanfiction SNK)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant