Prologue

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Je me réveille une fois de plus la noirceur de la nuit m'étouffant de toute part. À ma droite, le réveil indique qu'il est trois heures du matin. Toujours la même heure, toujours la même histoire. Comme à mon habitude, j'essaie de me rendormir et, comme à mon habitude, cela m'est impossible. Je me mets alors à penser en regardant flotter les ombres dansantes se reflétant sur le mur de la chambre. La nuit, tout est calme ici, ce qui me permet de penser sereinement.

Quand je pense la nuit, je pense à des milliers de choses et si je veux vous exprimer mes pensée, la moindre des choses serait que je me présente dans un premier temps. Je m'appelle Tova Ackerman. Mon nom de famille ne vous est sans doute pas inconnu. Mon père est en effet le célèbre Caporal-Chef du bataillon d'exploration aux milles admirateurs qui s'avèrent principalement être des admiratrices. J'ai 17 ans et cela fait maintenant 7 ans que je n'adresse plus la paroles à mes parents. Je vis dans une maison, ou plutôt dans la chambre d'un ami, cachée de tous. Je ne souhaite pas qu'ils sachent où je suis, je ne souhaite pas qu'IL sache où je suis. Si mon père avait connaissance de l'endroit où je me trouvais, il ferait tout son possible pour que je revienne et je céderai sans aucuns doutes en écoutant ses belles paroles et en pardonnant tout encore une fois. Il ne veut pas me dire la vérité sur ce jour-là, le jour où on n'a plus jamais revu maman. Passons. De toute façon je le reverrai bientôt et je me confronterai à lui directement puisque j'intègrerai très prochainement le bataillon d'exploration étant donné que je n'ai pas été assez bien classée pour accéder aux brigades spéciales.

Je dors donc chez un ami, il s'appelle Jean. Il voulait plus que quiconque intégrer les brigades spéciales avec moi mais je sens qu'il est en train de changer d'avis. En parlant du loup, je l'entends ronfler, une fois de plus... Je n'ose même pas imaginer ce qu'il adviendrait de moi si la mère de Jean savait que je vivait ici. Elle piquerait sans doute une crise pensant que je suis sa petite amie et qu'il me cache sous une simple couverture chaque soir. Nous avons élaboré toute une stratégie pour sortir de la maison afin de se rendre à l'extérieur. D'abord Jean sort, déjeune et fait beaucoup de bruit pour couvrir l'eau ruisselante de la douche que je suis en train de prendre. Il me ramène toujours un petit morceau pain frais ou une pomme pour que je puisse déjeuner. Il prend sa douche pendant que je saute par la fenêtre de sa chambre donnant sur une rue peu fréquentée et peu fréquentable. Enfin, toutes ces étapes ont été répétées chaque jours avec minutie pour ne pas se faire prendre avant d'intégrer la 104ème brigade d'entrainement. Nous y sommes allés ensemble et pour être parfaitement honnête, nous avons tout fait ensemble depuis que je m'étais enfuis de chez mes parents. Il était mon seul ami avant et même mon tout premier ami. Être son amie a présenté de nombreux avantages : une personne à qui me confier, une personne me nourrissant tous les matins, une personne m'hébergeant à des kilomètres de mon père... Sa maison est dans une petite ville du district de Trost, près du mur Rose ce qui confère le double avantage d'être loin de l'endroit que je redoute le plus et celui de ne pas avoir été touchée pendant l'attaque des titans il y a 5 ans maintenant.

Les titans... Ils m'effraient et me fascinent à la fois, les ombres des passants dans la ruelle infréquentable me font penser à des titans. Toutes et tous de forme différentes, parfois difformes et horriblement laides et parfois harmonieuses et très impressionnantes.

Mes nouveaux amis de la brigade d'entrainement viennent du district qui a été attaqué ce jour là, Shiganshina. Il y a Armin qui est devenu un ami très proche. C'est le genre de personne capable de lire en moi et de me comprendre en un seul regard. Il y a également Mikasa qui est beaucoup trop protectrice avec son frère Eren et qui a rendu Jean complètement fou d'elle en un simple regard. Eren et elle ont vu leur mère mourir ce jour-là, le jour de l'attaque. Quand ils me l'ont annoncé, je n'ai même pas osé leur dire que moi aussi ma mère n'était plus là. Je n'ose même pas imaginer la douleur de la vue d'un titan dégoutant dévorant ma propre mère. Comment en suis-je arriver à penser à ça moi déjà?

Les ombres dansantes oscillent de plus en plus lentement dans la pénombre, c'est comme si elles étaient au ralenti. En quelques secondes seulement je n'ai pas eu le temps de me rendre compte que je m'étais rendormie. 

Sans repère. (Fanfiction SNK)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant