XXV.

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Louna.


- Comment tu peux dire ça ?

- Louna, je me déteste pour ce que je lui ai fait et encore plus pour ce que j'aurais pu lui faire, ce jour là il aurait du mourir, tu comprends ? Ce jour là, j'ai failli tuer mon propre meilleur ami!

- Mais tu t'es arrêté !

- Parce que j'ai cru qu'il était mort ! Qui pourrait faire ça à son meilleur ami ? Personne ! Il avait raison, je suis dangereux, d'ailleurs tu ferais mieux de partir.

- Tu as changé, tu n'es plus comme ça, tu l'as dit toi même, les sorciers t'ont aidé !

- Je suis toujours le même au fond de moi, tu sais. Je pourrais te tuer en un fragment de seconde, part avant qu'il ne t'arrive quelque chose.

- J'n'ai pas peur de toi.

- Tu devrais pourtant, Ashton, lui, doit être mort de trouille à l'idée que tu sois avec moi.

Je baissai les yeux, il sembla réfléchir pendant plusieurs minutes avant d'ajouter.

- Ah, j'y suis ! Tu ne lui as pas dit que tu venais me voir parce qu'il ne t'aurait jamais laissé venir.

- Dans le mille...

- Il a raison de t'éloigner de moi, tu devrais l'écouter.

- Il ne m'écoute jamais lui. Je peux bien faire la même chose.

- Crois moi, tous ce qu'il fait, il le fait pour toi, je l'ai vu dans ses yeux, il...

- Chut, oui je sais. Je sais tous ça, mais il me protège trop, il m'étouffe...

- C'est un gars bien, Louna, le fait pas souffrir. Ne lui donne pas de faux espoirs si tu sais que ce n'est pas ce que tu veux.

- Je ne sais pas ce que je veux. Je crois que je l'aime mais...

- Mais tu as peur de te tromper et de le faire souffrir. Je comprends, prends le temps d'y réfléchir. Poses toi les bonnes questions, et seulement après fait ton choix.

- Merci.

Je sentis mon portable vibrer une énième fois dans ma poche et le pris, je vis « 27 appels manqués, 42 messages non lus » tous d'Ashton, Chad rigola et me dit d'y aller avant qu'il s'inquiète définitivement de trop, il me dit au revoir et je partis en direction de la route la plus proche, ne connaissant absolument l'endroit où je me trouvais, j'avais trouvé cette route uniquement grâce à  mon ouïe développée. J'avais ensuite fais du stop jusqu'à ce qu'une gentille dame s'arrête enfin et accepte de m'emmener ou je le voulais. Je savais que ça aurait été beaucoup plus vite d'appeler Ashton mais, je ne savais pas trop... Peut être étais-je toujours contre lui ? Ou peut-être que j'avais peur de faire une bêtise par rapport à mes sentiments pour lui. Après un bon quart d'heure de route et après avoir remercier la dame qui avait gentiment accepté de me ramener a Dover, je rentrais chez moi. En franchissant la porte d'entrée j'eus l'impression d'entré sur un champ de bataille. Mon père était assis sur le canapé et s'énervait au téléphone, Ashton était là aussi, il faisait les cent pas et semblait mi-inquiet, mi en colère. En fermant la porte, je la fi claquer pour qu'ils comprennent que j'étais là. Les deux levèrent les yeux vers moi d'un seul et même geste. Leurs yeux semblaient refléter une seule chose : l'inquiétude. Pourtant quelque chose les différenciait. Dans les yeux d'Ashton je ne voyais que de la douceur, je voyais l'amour qu'il me portait. Dans les yeux de mon père, je voyais de la colère, de la déception, presque du dégoût. Je ne comprenais pas, il... Il me détestait ? Les deux étaient restés là à me fixer en ouvrant chaque seconde un peu plus la bouche de surprise. Je me rappelle avoir regardé Ashton, puis mon père, qui avait toujours cette haine dans les yeux, puis à nouveau Ashton. Et je m'étais élancé vers Ashton et lui avais pratiquement sauté dessus, il m'avait pris dans ses bras, d'un geste qui ne trompait pas, d'un geste qui dépassait l'amitié. Je sentais toute la pression qu'il avait ressenti en découvrant que je n'étais pas chez moi, ni nul part ailleurs dans cette ville. Je sentais toute sa pression redescendre d'un seul coup.

Lorsque je m'étais légèrement reculée, Ashton m'avait fais signe de me retourner, mon père se tenait juste là, visiblement très en colère.

- On ne peut pas te laisser 5 minutes ?! Ou t'étais passé ?! S'énerva-t-il. Entre temps Ashton s'était mis à mes cotés et à ce moment là je me rappelle l'avoir supplié du regard d'intervenir mais il n'en fit rien.

- J'en ai ma claque Louna. Je fais tout ce que je peux pour te protéger et toi voilà comment tu me remercies. En t'enfuyant je ne sais où.

- Tu veux que je te dise, moi aussi j'en ai ma claque, mais moi je n'ai pas le choix, j'ai jamais eu mon mot à dire.

Il s'avança d'un coup vers moi et éleva la voix.

 - Ne me répond pas sur ce ton!

Il allait me gifler, je le sentais, au vu de comment il s'approchait de moi. Je fermai alors les yeux et alors que je m'attendais à recevoir cette fameuse gifle, il ne se passa absolument rien. Lorsque je rouvris les yeux, mon père n'était plus en face de moi. Ashton non plus ne se trouvait plus à coté de moi. Deux loups étaient là, au milieu du salon, Ashton dos à moi à quelques mètres et mon père face à Ashton. Mon père semblait encore plus en colère et Ashton le défiait du regard. Mon père s'énervait de plus en plus et se mit bientôt à grogner sur Ashton. Ce dernier ne se laissait pas impressionner et fit de même.

J'ai su à ce moment là qu'ils allaient se battre. Je m'étais alors précipité vers ces deux là et m'était mise entre eux.

- Casse toi Louna. Avait dit mon père.

- Non.

- Je me suis mal exprimé, cassez-vous, tous les deux, et ne revenez pas. Jamais.

Il se retransforma, fit demi-tour et partit vers la cuisine. Ashton se retransforma également.

- Je suis désolé. Avait-il dit.

 - Tu as tout entendu ?

- Oui.

Je baissai la tête, un peu honteuse que mon propre père me foute dehors et surtout qu'Ashton ai assisté au moment ou mon père allait me frapper, comme il l'avait déjà tellement fait. J'avais vu dans le regard d'Ashton qu'il avait compris tout de suite que ça s'était déjà produit et, il ne l'avait pas supporté. 

- Viens chez moi ?

- Ça ne te dérange pas ?

- Non non, pas de problème, il baissa la voix mais j'avais tout de même entendu ce qu'il avait dit, et puis, ce n'est pas comme si tu étais une mauvaise compagnie...

Je fis comme si je n'avais rien entendu et me senti un peu plus mal de le faire attendre dans l'ignorance comme ça. Je partis chercher mes affaires dans ma chambre et revins quelques minutes plus tard.

- On y va Lou ?

- Lou ?

- Ouais.

- Nan.

- Si, au pire t'as pas vraiment le choix.

- Mon frère m'appelait toujours comme ça...

- Désolé Louna...

- Pas grave, peu importe.

Il n'insista pas et nous partîmes pour chez lui.

Far away.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant