XV.

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Louna.


Les jours, les semaines, les mois, défilaient sous mes yeux à une vitesse incroyable. Rien ne changeait, ou presque, mon père ne me disait toujours rien, le lycée continuait, les pleines lunes, de moins en moins douloureuse également. La seule chose qui avait changé c’était ce petit rapprochement qu’Ashton et moi avions eu, chaque jour il m’en disait un peu plus sur notre véritable nature, mais la routine continuait malgré tout et ça en devenait ennuyeux. Vous savez, cette interminable routine qui rythme vos quotidiens, c'était exactement ce qu'il m'arrivait. J'aurais pourtant pu penser qu'avec notre côté surnaturel, la routine ne resurgirait jamais mais pourtant elle était bien présente.
Tout était calme, c'était étrange. Habituellement, il y avait toujours quelques choses au centre des préoccupations des autres loups, mais cette fois ci, rien. Sois il ne se passait vraiment rien, sois on me mettait de côté, et je penchais plus pour la deuxième option, car cela me paraissait inconcevable que tout sois tranquille, encore moins pendant autant de temps.
J'étais de plus en plus souvent avec Ashton, à la sortie des cours, il venait me chercher, restait avec moi jusqu'à l’heure où j’étais sûre que mon père dormait, puis il me ramenait chez moi pour que j'aille dormir, j'ignorais mon père, je savais bien que ça lui faisais du mal mais rester avec lui me donnait l'impression d'étouffer, et Ashton l'avait compris. C'est pourquoi il restait avec moi mais aussi parce qu'il devait me protéger à tous prix.
Il m'avait dit pas mal de choses à propos des loups, j'en savais plus et je me sentais mieux, je comprenais mieux ma nature et tout était par conséquent plus simple. Mais il ne m'avait rien dit à propos de ma famille, la meute le lui avait interdit, mon père en particulier.

Seulement, un jour, Ashton n'étais pas la à la sortie de mes cours, j'avais trouvé cela étrange. À défaut de retourner chez moi et de me retrouver en face de mon père, j'étais alors partie à pied pour me rendre chez Ashton. Après une bonne trentaine de minutes à marcher, j'étais enfin arrivée. Mais, Ashton n'étais pas chez lui, bizarre, avais-je pensé.
J'avais alors pris mon téléphone et essayer de l'appeler, mais j'étais directement tombé sur son répondeur. De plus en plus étrange. J'avais par la suite essayé d'appeler mon père, répondeur également. Il se passait quelque chose. J'ignore comment je le savais mais à cet instant précis, j'en étais absolument sûre.
Mais que pouvais-je faire ? J'ignorais tout de ce qui était en train de se passer. J'étais partie marcher dans la rue pour réfléchir, j'espérais secrètement sentir, voir ou entendre, grâce à la supériorité de mon statut de loup, quelque chose à propos de se qu'il se passait mais rien. Je marchais sans but précis lorsque j'étais passé devant la maison d'une fille qui faisait partie de la meute. J'avais alors été sonné chez elle pour voir si je me faisais des idées ou si c'était bien tous les membres de la meute, excepté moi, qui étaient absent. Et mes soupçons se confirmèrent, elle non plus n'était pas chez elle.
J'avais alors pris la décision de me rapprocher de la forêt. Avec toujours un petit espoir de repérer les miens. J'avais alors marché, longtemps, longeant la forêt.
C'est alors que j'entendis un cri, un hurlement de désespoir, lointain, très lointain, qui ressemblait très fort au mot "Non". J'étais alors entrée dans la forêt et m'étais transformée en loup. J'avais couru le plus vite possible suivant la trace de ce cri, m'y rattachant, le suivant.
J'avais réussi à le localiser approximativement. En quelques minutes j’étais arrivé. Et ce que je vis me fis froid dans le dos. Il y avait des corps, des corps partout. Des loups et des humains.
Leurs corps sans vie étaient étendus sur le sol. Ils s'étaient battus. Les loups avaient probablement gagné puisque je ne voyais plus aucuns humains alors qu'il restait quelques loups. Très peu par rapport à notre nombre initial. J'espérais que tous les loups ne s'étaient pas battu, que certains, comme moi, avaient été mis à l'écart et étaient donc vivants. Mais cela me paraissait assez peu probable. Soudain ma raison revint, j'avais alors cherchée Ashton des yeux, puisque j’en étais sûre, il s’était battu. Il était bien vivant, humain mais vivant, il avait déjà du se transformé. Il était accroupi auprès d'un corps de loup, étendu sur le sol, une large flaque de sang formait un cercle parfait autour du corps, dans lequel, l’absence de vie était percutante, et cela me glaçais le sang.
Je m’étais approchée et ce que je vis me frappa. Des larmes coulaient sur le visage d'Ashton, il était mal, très mal. Je continuais à m'approcher, souhaitant consoler Ashton mais en avançant je vis que ce corps n’était pas celui de n'importe qui. C'était celui d'une louve très respecté de notre meute. Une pointe de jalousie me piqua.
A cette découverte, je m'étais arrêter, inconsciamment, et je fixais Ashton, pleurant et la suppliant pour qu'elle revienne. J'en eus un haut-le-cœur. Ne sachant quoi faire d'autres, je partis chez moi. En arrivant, j'avais appelé mon père pour savoir s'il était là ou non, et je n'eus aucune réponse, j'étais seule, et cela m'arrangeais.
Le temps avait passé, je n'avais pas reparlé à Ashton et il n'avait pas non plus cherché à me parler. Il me manquait au fond, mais a chaque fois où l'idée de lui envoyer un message me traversait l'esprit, l'image de lui pleurant cette louve me revenait, et cette foutu jalousie également.

Plusieurs jours plus tard, alors que je venais de finir le lycée, Ashton m'attendait sur le parking du lycée, comme si rien ne c'était passé. J'avais alors ouvert la bouche pour lui demander s'il allait bien lorsqu'il me coupa.
- Désolé de pas être venu te chercher pendant tous ce temps j'étais...
Cette fois se fut mon tour de le couper.
- Je sais tout. J'étais là.
Il paru prit au dépourvu, je sentais qu'il ne s'y attendait pas.
- Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu sais ? Avait-il dit, hésitant.
- J'ai tout vu, ce jour là j'étais derrière un buisson et... J'ai tout vu.
- On ne pouvait pas t'y mêler Louna c'était trop dangereux. Je sais que tu aurais aimé que je te prévienne, mais je ne pouvais pas, tu ne serais jamais resté bien sagement chez toi, tu m'aurais suivi et tu te serais battu, et ça c'était inconcevable.
- Pourquoi ? Pourquoi moi je ne peux pas me battre comme les autres ? Pourquoi tous le monde sauf moi ?
- Et pourquoi tu me poses ces questions alors que tu sais très bien que je n'y répondrais pas. Que cela te plaise ou non, je n'ai pas le droit de t'y mêler, tu dois rester en dehors de ça.
- Je sais.
Je m'étais arrêter quelques secondes et avais repris peu de temps après.
- Je n'ai pas vu que ça. J'ai vu... Après.
Ma phrase n'était pas très clair mais il l'avait compris, des larmes s'étaient immiscé dans ces yeux.
Il avait alors tourné la tête. Je savais qu'il faisait cela car il ne voulait pas que je le vois dans cet état mais maintenant que j'avais ouvert le sujet, je devais finir.
- Elle était si proche de toi que ça ? Avais-je repris d’une voix plus douce.
Il m'avait alors regardé dans les yeux et avait dit.
- Louna... Elle... C'était ma sœur.
Et il lâcha prise. Il laissa enfin les larmes coulés sur ses joues.


Far away.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant