XX.

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Louna.


Je me dégageai rapidement de leurs emprises et reculai, je pus alors voir leurs visages. Contre toute attente, il ne s'agissait pas d'humain qui venait me chercher pour me torturer ou faire je ne sais quel autre activité barbare, il s'agissait simplement d'Elodie et Margot.
- Vous m'avez fait peur.
- On voit ça vu comment tu t'es limite battu avec nous, on voulait juste te faire une surprise et t'as tout gâché, m'avais fait Elodie avec une fausse voix triste.
- Désolée... Qu'est-ce que vous faites là ?
- On est venue parce que on a l'impression que tu t'éloignes de nous, tu es avec nous sans l'être. Alors on a demandé a ton père et il est d'accord pour que l'on passe la soirée ensemble, il est même parti chez je ne sais qui pour nous laisser tranquille.
- Ah.
Je leur avais alors proposé un verre d'eau qu'elles avaient soigneusement refusé. Je les avais ensuite emmené dans ma chambre pour que l'on puisse discuter.
- Alors dis-nous tout! Pourquoi est-ce que tu es ailleurs en ce moment ? Avait dit Margot.
- Je ne suis pas ailleurs.
- À peine, c'est à cause du garçon qui t'as raccompagné ?
- Pourquoi ça devrait être à cause de lui ?
- On a vu comment il te regardait Louna, on n’est pas aveugles tu sais.
- Arrêtez tous avec ça. Ça en devient lassant.
- Les yeux ne mentent jamais, c'est ton copain ?
- Non.
- Mais il aimerait bien. Avait ajouté Elodie.
- Je ne sais pas.
- Ce n'était pas une question.
- Alors, raconte-nous, qui c'est, comment tu l'as rencontré ? M'avait demandé Margot.
Je leur avais tout raconté en inventant quelques passages ou nous étions des loups. Je ne pouvais leurs dire, jamais été obliger de leur mentir.
Les deux filles étaient presque hystériques, elles criaient partout, sautaient sur mon lit, couraient dans ma chambre...
- Mais c'est génial et puis... Commença Margot.
- Il t'aime ça se voit... Rajouta Elodie.
- Tu devrais sortir avec lui ! Finit Margot.
- Calmez vous, ce n'est rien, et je ne sais pas trop, pour moi il compte énormément, je ne veux pas risquer de le perdre avec des idioties pareilles...
- Tu ne le perdras pas, fonce ! S'étaient-elles exclamer en cœur, ce qui avait provoqué un fou rire général.
- Vous ne comprenez pas. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans lui. Et rien que de m'imaginer le perdre, j'en ai froid dans le dos.
- Comment t'as pu nous cacher tous ça pendant autant de temps ? Elodie avait changé de sujet voyant que l'autre conversation ne menait a rien.
- J’n’avais pas vraiment le cœur à vous le dire et puis c'est au lycée, là on est toutes les trois, au calme, ça aurait été différent si je vous l’avais dit au lycée.
Elles semblaient un peu vexées que je ne leurs est rien dit mais elles acquiescèrent tout de même.
- Tu nous le présenteras hein? Avait repris Elodie.
- Je ne sais pas trop...
- S'il te plaît...
- Oui, on verra, peut être. Cédai-je. Le reste de la soirée se passa rapidement, les filles restèrent dormir chez moi tandis que mon père, quant-à-lui, resta dormir chez ses amis.
Le lendemain, nous étions parties au lycée, toutes les trois, et pour la première depuis bien longtemps j'avais pris le bus, d'habitude c'était mon père qui m'emmenait le matin et Ashton qui venait me rechercher le soir.
Au lycée, tout me semblait différent, l'atmosphère plus lourde, les heures qui défilent moins rapidement, les cours plus ennuyeux, les discussions moins intéressantes. Tout me semblait plus long.
Et c'était sûrement parce que je n'avais qu'une envie : le revoir.
Lorsque le soir fut enfin arriver et que j'étais sorti du lycée, j'avais regardé le parking du lycée, j'avais pris cette habitude maintenant. Seulement, ce jour là, la voiture d'Ashton ne s'y trouvait pas. J'avais alors commencé à m'inquiéter car puisque l'on ne me mettait pas au courant des problèmes de la meute, peut être y'en avait-il a ce moment précis?
La pression montait a l'intérieur de moi, j'avais alors dit au revoir aux filles et avait commencé à marcher, espérant arriver vers un coin plus tranquille où je pourrais me transformer et rejoindre la meute. Après avoir marché quelques pas, soudainement quelqu'un m'attrapa par les épaules et me tira en arrière, je m'étais ensuite mise à hurler, croyant qu'il s'agissait d'humain ou en tout cas de personne qui me voulait du mal.
La personne me propulsa directement le dos contre le mur qui était à coter de moi. Je savais à cet instant que si je n'étais pas un loup, mes os n'auraient pas supporté un tel choque et se serait briser. Mais il n'en était rien. Pendant quelques secondes, j'avais fermé les yeux, essayant de retrouver mes esprits. Je sentis une main se poser sur ma bouche et je rouvris les yeux. Il s'agissait d'Ashton, mettant un doigt devant sa bouche pour me faire comprendre de me taire.
- Détend toi, je n’allais pas te faire de mal. Il retira sa main de ma bouche voyant que je me détendais.
- Tais toi gros malin, je ne savais pas que c'était toi.
- Heureusement, il y aurait un problème si tu avais peur de moi tu ne trouves pas?
- C'est sur. Quoi que plus rien ne m'étonnes.
Il me fit un geste de la main et je le suivis.
Je l'avais suivi jusqu'à une moto noire.
- Je t'ai vu chercher ma voiture des yeux, tout a l'heure. Sauf que je suis venu avec ma moto, avec le retour des beaux jours, c'est bien plus agréable qu'être enfermer dans une voiture.
Je ne lui avais pas répondu. Il sortit deux casques du « coffre » de la moto et m'en tendit un. Je l'avais enfilé en prenant soin de ne pas me décoiffer. Il monta sur sa moto et attendit que je monte à mon tour, ce que je fis. N'ayant jamais monté sur une moto, je tremblais comme une feuille et ne savais pas comment me mettre.
- Tu tiens vraiment à tomber ?
- Arrête d'entrer dans ma tête comme ça et hum... Pas spécialement non, pourquoi ?
- Ne me tiens pas comme seul responsable, si je peux te parler quand je veux par la pensée c'est que tu le veux aussi. Et, si tu restes comme tu es maintenant, je vais démarrer et avancer et toi, tu vas basculer en arrière. Accroche-toi à moi.
Je mis alors mes mains autour de son torse et il démarra.
Lorsque mes mains se nouèrent autour de lui, je sentis des milliers de frissons parcourir tous son corps. Il sembla gêner mais ne dit rien. Je souriais dans mon casque, je le trouvais tellement mignon a ce moment là. Je m'étais par la suite plongée dans mes pensées, tant que je n'avais pas remarquée que ma tête était doucement venue de poser sur son dos. J'ignorais pourquoi, mais j'avais besoin de ce contact, instinctivement. Après plusieurs minutes, il arrêta sa moto. J'en avais donc déduis que nous étions chez moi. Seulement, lorsque j'avais relevé les yeux, je n'avais pas reconnu l'endroit. Ashton m'avait alors fait signe de descendre, ce que j'avais fait, il était ensuite descendu, après moi.
Nous retirâmes nos casques et Ashton se tourna vers moi.
- Je suis désolé de ne pas t'avoir dis que je ne te ramenais pas chez toi, mais tu aurais forcément trouvé une excuse pour ne pas venir ici. M'avait-il dit sincèrement.
- Où sommes-nous?
- Dans la ville où je suis né. J'avais besoin de t'y emmener, il fallait que tu saches.
- Savoir quoi?
- Tout.

Far away.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant