Chapitre 3

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Lorsque le Wakfu de Grougaloragram disparu de l'univers, j'étais adossée à un arbre enneigé, regardant les autres entrain de jouer, préférant rester à l'écart du groupe. J'avais finalement été calmée, avant de réussir à lâcher le petit dragon et de m'éloigner des autres, en m'excusant auprès du dénommé Ruel, l'Enutrof. Je n'étais pas à l'aise. Je n'avais pas ma place ici, me criait un coin de ma tête.  Je les avais attaqué, deux fois, et puis, ils ne me connaissaient pas, moi non plus. C'était trop brutal comme retour à la civilisation. Je devais m'éloigner de l'Eliatrop, aussi...

Grondant dans mon coin, je me fis la réflexion que mon cœur commençait à se tourner beaucoup trop vite vers l'Eliatrop, me faisant crisser ses dents. C'était un enfant, bordel... Je pestais contre la Déesse qui m'avait mise allègrement dans cette situation. Si ce lien n'existait pas, j'aurais peut-être pu être libre de faire ce que je souhaitais... Et pas devoir expliquer un jour à cet enfant, ce que j'étais et ce qu'il était, par la même occasion. Je soupirais d'avance, en me prenant le crâne entre les mains.

Cependant, quand Grougal, figure familiale de Adamaï et moi, s'éteignit, des larmes se mirent à couler sur mes joues avant même que Ad' ne comprenne vraiment la chose, on ne peut plus définitive. L'Eliatrop et le Dragon se tournèrent vers moi quand ils comprirent tous les deux, alors que j'avais l'impression que mon souffle me fuyait, se révoltant contre moi. Non... Je...  Les deux s'approchèrent donc, en voyant mes épaules sanglotantes. Adamaï vînt donc dans mes bras, me servant un peu de peluche, alors que je m'efforçais d'étouffer le hurlement que j'avais au bord des lèvres. Il était parti alors que je... J'avais pas forcement des excuses à lui faire... J'aurais pas dû m'énerver avant de partir... Il était parti en pensant que je le haïssais...

- Je suis désolé pour toi, Sillianne... Me dit l'Eliatrop, s'asseyant devant moi. Adamaï m'a expliqué que c'était toi qui le connaissait depuis le plus longtemps...

Les autres s'étaient approchés entre temps, tandis que je pleurais encore, le visage caché par mes cheveux longs. Seul le dragon pouvait voir mes expressions faciales... Il essuyait de son mieux mes larmes et essayait de me calmer comme il pouvait.

- Ça va aller, Silly, me répétait-il, inlassablement.

- Non ! Lachais-je finalement, dans un cri qui était piètre par rapport à celui que je retenais. J'aurais du le tuer ! Il serait toujours là... Tout est de ma faute...

Je sentis que tous les autres s'étaient figés à mes mots, sentant le remord et la culpabilité dans ma voix et, maintenant, dans ma posture. Adamaï repoussa mes épaules en arrière avant de me coller une gifle mémorable, me choquant sur le coup et dissolvant le hurlement qui me brulait les tripes.

- Non mais ça va pas bien, non ! Comment ça c'est de ta faute ? As-tu donné le coup ? As-tu choisie d'être envoyée ici ? As-tu voulu qu'il meure ? Je crois pas, moi ! M'assenait-il, en approchant son doigt de mon nez, me faisant reculer la tête vers l'écorce de l'arbre. T'as pas intérêt de penser une nouvelle fois comme ceci ! Me suis-je bien fait comprendre ? Il... Il n'aimerait pas que tu penses cela...

Je suivis du regard les larmes du dragonnet coulantes sur ses joues. Je le pris dans mes bras, bien plus calme, grâce à la gifle. Je laissais donc le dragonnet pleurer dans mes bras, pleurant encore moi-même, mais retrouvant mon rôle de grande sœur, envers Adamaï. Je me mis donc à le bercer, proposant même à l'Eliatrop de venir près de moi, le sentant prêt à fondre en larmes, lui aussi. Il ne se posa absolument aucune question avant de venir se coller à moi, me faisant me tendre sur le coup, avant que, de manière pas vraiment naturelle, je ne le prenne lui aussi dans mes bras. Je soupirais avant de me résoudre à devoir rester près de lui, s'il était le frère de Dofus d'Ad'... Les autres s'assirent avant que finalement la Crâ n'ouvre la bouche, un peu gênée, lorsque les sanglots des plus jeunes se tarirent :

- Eumh... Du coup, avec tous ses événements, on ne s'est pas présentés en bonne et dû forme...

- Ce n'est pas faux... Souris-je, me rappelant que je n'avais pas donné mon nom, non plus. Je m'appelle Sillianne et voici, Adamaï, que je considère comme mon petit frère...

- Enchantée, je m'appelle Evangéline, mais tu peux m'appeler Eva, pour faire plus court. Se présenta donc la blonde Crâ.

- Je suis la Princesse Sadida Amalia, enchantée ! Fit la verte, juste à côté d'elle. Eva est ma garde du corps et amie.

- Quand à moi, je suis Ruel Shtroude, chasseur de prime. Fit l'homme que j'avais failli tuer un peu plus tôt dans la journée, dans ma perte de sens.

- Moi, je suis le chevalier Tristepin, que tout le monde surnomme Pinpin... Au plaisir, gente dame. Dit-il en exécutant une sorte de révérence assise.

- Et moi ? On m'oublie ? Gueula une... épée ?

- Voici Rubilax... Finit de présenter Eva, en soupirant de dépit.

Je les regardais tous, avant de hausser un sourcil.

- Je peux avoir le nom de l'enfant que je tiens actuellement dans mes bras, s'il vous plait ?

Le dit enfant eut un petit rire triste, avant de se décoller de moi, pour se présenter :

- Je m'appelle Yugo. J'étais venu voir Grougal car c'est lui qui m'a déposé chez l'homme qui m'a élevé, mon père.

- Ahhh... Je commence à faire le lien avec tout ça. Pour tout te dire, j'aurais aimé t'aider à retrouver tes origines, mais ce cher Grougal à attendu que je tombe de fatigue pour aller te déposer dans mon dos, ramenant Adamaï en même temps. J'aurais dû me douter que ce petit dragon devait être lié à un Eliatrop... Enchantée de tous vous rencontrer, alors.

Je leur souris doucement, bien qu'il soit parsemé de la tristesse d'avoir perdu le vieux dragon. Ma raison était déjà atteinte par le lien. Oui, je m'attachais à lui, alors que ma peur disparaissait progressivement dans un recoin de ma boîte crânienne. C'était qu'un enfant...

La malédiction de la Mélomane [Fic Wakfu]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant