La malédiction de la Mélomane [Fic Wakfu]

Chapitre 8

- Yugo ! On va faire autrement ! Énonça le dragon, l'air sérieux. Utilise tes portails. On va parler au chef !

Adamaï fonça alors droit vers le ciel, nous faisant disparaître dans l'un des portails de l'Eliatrop, nous faisant apparaître juste derrière le chef de la garde. Adamaï se racla la gorge, pour attirer l'attention de l'homme, quelque peu âgé. Il ne réagi pas. Il était sourd ?

- Bonjour ! Déclara Yugo, faisant crier de surprise le chef. Nous sommes des amis de la princesse d'Amalia. Pourriez-vous nous conduire jusqu'à elle, s'il vous plaît ?

Cette bouille d'ange... Mon cœur fondit un peu devant ce visage si honnête, propre aux enfants... L'homme claqua alors des doigts, remis de sa surprise.

- Arrêtez les ! Ordonna-t-il, tandis que tous les gardes nous tenaient en respect à l'aide de leurs arcs.

Attachés par des liens, nous furent conduits devant le Roi, par les gardes.

- Votre altesse, ces gens sont des menteurs. Ils ont tenté de nous abuser avec leurs histoires à dormir debout mais heureusement nous avions les avis de recherches.

Le roi s'avança jusqu'à nous, avant d'effectuer une révérence devant nous.

- Maître Dragon, c'est un honneur... S'exclama-t-il, à la grande surprise des gardes.

- Vous pouvez m'appeler Adamaï, je ne suis qu'un dragonnet après tout.

Je souris en voyant que mes cours d'étiquette avaient tout de même porté leurs fruits... Et dire, qu'à l'époque, Adamaï rechignait à m'écouter.

- Très bien, Amalia m'a beaucoup parlé de vous... Qui est votre amie, Adamaï ?

En comprenant qu'on parlait de moi, j'effectuais une révérence devant le Roi.

- Bonjour Votre Altesse... Je suis Sillianne, une Mélomane.

- Une mélomane, dans mon palais... C'est exceptionnel. Relâchez-les. J'espère que votre peuple va bien.

- Notre peuple est assez réservé, mais n'ayez aucune crainte.

- Tant mieux.

- La princesse n'est pas là ? Demanda Yugo, au Roi.

- Elle est partie rejoindre Evangelyne, en forêt.

- Et Ruel et Tristepin ?

Le silence du roi ne me rassura guère... A première vue, nous n'avions aucune nouvelle d'eux. Le roi nous proposa des chambres pour que nous puissions dormir. Nous avions tous la même chambre, ayant demandé à ce que ce soit le cas. Je dormais sur le hamac au dessus du lit des deux petits. Après le repas, nous allâmes nous coucher délicatement. Adamaï et Yugo s'endormirent sans aucun problème, tandis que je restais éveillée. L'esprit trop encombré, je n'avais aucune chance de dormir. Deux heures plus tard, j'entendis des gémissements de douleur provenant d'Adamaï. Inquiète, je passais la tête au dehors du hamac, pour vérifier s'il allait bien. Il faisait un cauchemar. En soupirant, je descendis du hamac, atterrissant avec souplesse, près du lit.

Doucement, je secouais l'épaule du petit dragon. Le dragon ne se réveillait pas, malheureusement. D'un seul coup, il se réveilla en sursaut, hurlant à plein poumons.

- Adamaï ! Calme-toi !

J'enfouis le dragon dans mes bras, en le berçant pour le calmer. Yugo se réveilla dans le même temps.

- Efficace comme réveil... Fit-il, après un bâillement.

- L'arbre de vie m'a réveillé ! Les faucheurs d'arbre sont là !

C'est pas bon... Yugo partit s'habiller tandis que je finissais de calmer Adamaï.

- Nous allons aller voir le Roi. Calme-toi d'abord, d'accord ?

Après avoir fait reveiller le Roi et lui avoir expliquer la situation, ce dernier convoqua un conseil de guerre pour préparer la Défense et la contre-attaque à venir. Le conseil de guerre se déroulait rapidement. Nous devions agir vite. L'armée de Nox se rapprochait de l'Arbre de vie. Nous n'avions plus une seule seconde à perdre. Le petit dragon donnait des informations claires pour que nous puissions organiser notre défense. Amalia n'était pas rentrée, avec Evangelyne.

- Nous allons dépêcher des gardes pour la prévenir.

- On s'en occupe, on vous rejoint sur le champ de bataille.

- Allez-y, Adamaï et toi. Je reste pour préparer le terrain. Leur assurais-je, avec un sourire. Vous irez plus vite sans moi.

Les deux petits partirent, tandis que le Roi se leva, déterminé.

- Très bien. Allons montrer à ce Xélor se qu'il en coûte de s'attaquer au Royaume Sadida.

La stratégie fut alors lancée. Le prince se trouverait en première ligne, avec son père, tandis que je restais à l'arrière, près de l'arbre de vie. Alors que j'arrivais près de lui, la corne retentit. Le combat était donc engagé. Une bonne heure était écoulée depuis, lorsqu'un portail de téléportation s'ouvrit à quelques kilomètres de là où je me situais. Nox avait réussi, constatais-je en serrant les poings. Nous avions été trop imprudents. Je ne pouvais pas bouger, malheureusement. Sinon, je serais dans l'incapacité de protéger l'arbre.

L'horloge gigantesque en seulement quelques pas serait là... Par la Déesse... Que devais-je faire... ? Nox semblait nous narguer, à cause de son entrée en scène impromptue. Son rire résonnait jusque là ou je me trouvais. Je devais bouger et en même temps, je ne devais pas. Face à ce dilemme de taille, je me mordis la lèvre, d'agacement. Soudain, une ombre jaillit de ma droite, profitant de ma négligence. Je bondis en avant en effectuant une pirouette pour retomber sur mes pieds. Quelle idiote. J'avais baissé ma garde.

A l'endroit où je me trouvais une seconde plus tôt, une liane immense avait perforé le sol. Un Sadida ? Pourquoi un Sadida m'attaquerait ? Peut-être n'était-il pas au courant que je protégeais l'arbre. J'allumais mon casque, essayant de prévoir les mouvements de l'ami des arbres en face de moi.

- Sadida, calme-toi, s'il te plaît ! Je ne suis là qu'en tant qu'amie !

Une deuxième liane siffla dans l'air, dans mon dos. Je l'esquivais une nouvelle fois de justesse. Lorsque je me retournais vers la direction de la liane, je vis alors le Sadida, avant de me figer d'horreur. Il avait les yeux vides, sans vie. Il bougeait bizarrement, comme détraqué. Qu'avait-il fait... ? Nox, crois-moi, tu vas me le payer. 

En me faisant reculer sous ses assauts, le Sadida corrompu me força à prendre la fuite en vitesse. Je fus obligée de courir en ligne droite, car dès que je bifurquais vers une autre direction, il projetais une immense liane dans le but de me transpercer. J'allais droit vers Nox. Étais-ce son but ? Je parcouru ainsi plusieurs kilomètres, sans pouvoir m'arrêter une seule fois, tout en slalomant entre les arbres et leurs racines. La fatigue se fit sentir. Évitant les lianes qu'il envoyait encore, je fus soulagée de voir une vive lumière d'entre les arbres, devant mon champs de vision. Une liane me fit alors perdre l'équilibre, me projetant au sol, droit dans la clairière que je venais d'atteindre. Je roulais un peu, avant de réussir à me redresser sur mes pieds.