Salut. Je sais que j'ai cette étrange manie de t'appeler tous les soirs à la même heure. Alors que tu ne réponds pas et que tu ne me répondras plus. Mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à oublier. Ton odeur. Elle est toujours sur l'oreiller prêt du mien. Elle est aussi sur la chemise bleu ciel que tu as laissée sur ma chaise. Et j'ai l'impression qu'elle est encore sur ma peau.
Je n'arrive pas à enlever cette vague gigantesque et amère qui dévaste tout sur son passage en moi-même.
Le grand jardin auquel nous avions donné vie est noyé de larmes. Les pensées ont coulé et les soucis ont pris leur place. Il n'y a plus de fin à cet océan noir dont je ne vois ni la rive, ni le fond.
Pardon si je n'ai pas été assez présente. Je ne t'ai pas assez pris la main. J'aurais dû la serrer de toutes mes forces et la poser sur mon cœur pour que tu entendes mes palpitations. Pour que tu vois qu'elles battaient au même rythme que les tiennent.
Jamais je ne pourrais rattraper le temps que j'ai perdu, que nous avons perdu. J'ai mis trop de temps avant de comprendre que tu finirais par partir. Mais je ne peux pas accepter, il faut que tu reviennes ! Je ne peux pas vivre sans toi. Non. Je ne peux pas... Mon esprit rejette cette idée de toutes ses forces.
Ces soirées à rallonge dans Paris où nous marchions en sautant dans les flaques d'eau un écouteur chacun. Le jazz noir à fond dans les oreilles... ma main dans ta poche. C'était nos nuits blanches passées dans le noir.
Mais maintenant j'ai peur la nuit quand il fait sombre. Car le lit est froid à côté de moi, tu n'es plus là... Je ne me blottis plus dans tes bras après mes cauchemars, je cris dans le vide. Les échos me répondent mais ce n'est pas toi.
Notre morceau quatre mains n'a plus de sens sans tes notes qui m'accompagnaient. Il sonne faux car le piano a mal. Les touches pleurent comme mon sourire... Le noir fond, le blanc s'estompe comme ton visage. J'ai peur d'oublier tes traits. Alors j'ai fait des portraits de toi dans toutes les couleurs qui existent que j'ai accrochés partout dans la maison. Je t'ai dessiné sur les vitres, sur les miroirs, dans la brume, dans mes rêves, dans ma tête, dans le vide...
Je crie ton nom quand je suis seule dans les champs prêt de la maison en espérant voir un signe arriver. En espérant te voir arriver. Ou au moins apercevoir ton regard dans les nuages...Il ne me reste plus de temps. Peut-être dix secondes tout au plus et j'ai déjà dépensé toutes mes pièces dans la cabine. J'espère qu'il fait beau là-haut et que tu reposes en paix. Je t'aime pour toujours.
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Jeter l'encre
PoetryP longer dans le vague à l'âme O xyder la serrure de ton cœur E teindre la lune en flammes M êler le pourpre à la peur E stomper l'écume du drame S irotter les pleurs... ... De ce cocktail d'amertume. Des poèmes, de la prose, des lettres et d...