Mes doigts tremblent sur le clavier me rappelant à quel point je suis disfonctionnelle depuis que... Enfin tu sais. Depuis que c'est terminé.
Je m'adresse à toi dans le vide car tu n'auras jamais ce message. Mais j'ai besoin de déposer les maux quelque part pour ne pas exploser. Les murs de la ville les auraient peut-être accueillis mais j'avais peur qu'ils s'effacent avec la pluie.
Je ne sais pas ce que tu deviens. Est-ce que tu es heureux par moments ? Tu pleures parfois ou tu encaisses toujours autant ?
Tu sais, si je suis partie c'est parce que je savais que tu n'étais déjà plus là. Il ne restait plus rien de toi. Le garçon que j'ai connu et avec qui j'ai vécu tant de souvenirs, est devenu lui-même un souvenir. J'aurais dû me rendre compte de tout ça il y a bien longtemps. Mais j'imagine qu'au fond de moi j'avais espoir que tout redevienne comme avant. De mois en mois tu t'es métamorphosé. Ça a commencé par tes cheveux mais tu sais, ce n'est pas important car je t'aimais sous toutes les nuances du noir au blanc. Mais c'est à ce moment là que j'ai compris que toute la couleur dans ton cœur s'évaporait à l'extérieur. Et puis, j'ai aperçu tout le reste. En quelques phrases, quelques coups de vents, quelques coups de sang: l'envers du décor, toutes ces choses qui faisaient que c'était le début de la fin. J'aurais fait n'importe quoi pour débarquer en plein milieu de la nuit pour te sortir de toutes ces bouteilles dans lesquelles tu te noyais. Tu coulais... Les jeter à la mer dans un geste destructeur, les broyer dans une décharge, les détruire à coup de pèle... C'est ce que j'aurais dû faire ? Je n'ai pas pu. C'est ta vie. Enfin, c'était. Maintenant j'imagine qu'un autre a pris ta place. Tu sais, ton autre toi. Celui qui te ressemble comme deux gouttes d'eau mais qui t'a juste bousillé. Ta part d'ombre comme je l'appelle parfois dans mes cauchemars.
Un nuage a commencé a flouté notre "nous" mais maintenant il est impossible de combattre le brouillard qui a fait surface. Tout est foutu. Parce que tu as cassé l'objet que j'étais à tes yeux. Encore aujourd'hui, je ne sais pas si c'était de l'acharnement ou du délaissement. Peut-être un mélange des deux ?
Tu dois penser que ce que j'ai le plus ressenti c'est de la colère n'est-ce pas ? Ou peut-être de la tristesse ? Mais jamais je n'ai autant ressenti d'inquiétude. Non. Ce n'est pas le mot... De la terreur plutôt, de la sidération. Quelque chose qui prend plus de place que toi-même en toi. Au point d'être paralysé, de ne plus pouvoir bouger, de ne plus penser, de ne plus vivre.
Mon angoisse la plus profonde ce n'était pas que tu disparaisses de ma vie mais que tu disparaisses tout court. Que tu t'envoles tout en restant à terre.Enfin bref, j'imagine qu'au milieu du tunnel dans lequel tu es il n'y a pas assez de lumière pour que tu puisses lire tout ça. Mais sache que le temps a passé et que j'ai changé. J'arrive doucement à vivre sans toi même si les cicatrices que tu laisses sont difficiles à estomper. Certains ont tenté de les soigner mais la seule personne qui puisse le faire... c'est moi.
Je ne pense pas que nos chemins se croiseront de nouveau un jour. En attendant j'essaye de prendre soin du mien, de le jalonner de verdure et d'arbres gigantesques. Mon chemin qui se trace doucement vers le lointain...
Si tu le regardes des nuages tu peux apercevoir qu'il est raturé à certains endroits, un peu blessé, il saigne. C'est la marque que tu as laissé à jamais.
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Jeter l'encre
PoetryP longer dans le vague à l'âme O xyder la serrure de ton cœur E teindre la lune en flammes M êler le pourpre à la peur E stomper l'écume du drame S irotter les pleurs... ... De ce cocktail d'amertume. Des poèmes, de la prose, des lettres et d...