Chapitre 9

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Campement du Scorpio, an 2581, 3ème jour d'exploration au sol...

Quelques heures après leur arrivée, Aiolia avait regardé partir ses camarades avec inquiétude. Ils ignoraient totalement comment ils seraient accueillis et, de son point de vue, ils n'étaient pas assez nombreux dans l'équipe. Il comprenait que trop d'hommes armés risquaient de rendre les autochtones nerveux mais, après tout, ils ne savaient absolument pas combien d'entre eux vivaient dans cette Tour. Vue sa taille, ils pouvaient être plusieurs centaines, et eux n'étaient que six.

Fort heureusement, les choses se déroulèrent au mieux. Marine revint ravie de cette première expédition et sa joie, contagieuse, lui donna le sourire. Apparemment, ils avaient eu raison en supposant que les habitants de cet édifice étaient des femmes et même si la majorité était armée, elles n'avaient fait preuve d'aucune agressivité. Hyôga avait pu engager la conversation sans risque.

Dès qu'il avait commencé à leur parler, elles avaient fait preuve de beaucoup de curiosité et avaient accueilli ses paroles avec une facilité proche de la déférence. Fier de son succès, le polyglotte n'avait pas hésité un instant à leur révéler ce qu'il leur avait dit :

— J'ai simplement expliqué qu'on venait du ciel.

La deuxième expédition avait duré plus longtemps car presque toute l'équipe avait participé à une pêche quelque peu étrange : ils avaient été invités à remuer l'eau et la terre à l'aide de perches semblables à des râteaux afin d'en sortir de grosses pierres plates s'avérant être des crustacés. Ils étaient revenus au camp avec un seau plein et Shaka, ravi d'avoir quelque chose à se mettre lui aussi sous la dent, avait immédiatement commencé à les analyser.

Pendant ce temps-là, ceux restés au Scorpio durent s'occuper de récupérer la deuxième sonde. Milo la pilota à distance afin de la faire venir à eux et ils découvrirent, lorsqu'elle s'arrêta d'elle-même à leurs pieds, qu'elle était couverte d'éraflures. Quelque chose avait griffé et lacéré ses flancs, comme pour la saisir, et l'une de ses fines pattes mécaniques pendait misérablement. Le circuit hydraulique lui permettant de se mouvoir avait été broyé.

— Merde, il s'est passé quoi ? s'étonna Seiya avant de laisser échapper un sifflement surpris. Elle a dû croiser la route d'un mec pas content !

— Tu arriveras à la réparer ? demanda Aldébaran.

— Oui, répondit aussitôt Dohko, accroupi devant l'appareil. Mais je doute que ce soit l'un de ces humanoïdes qui ait fait ça.

— Moi aussi.

— Pourquoi ? s'étonna le plus jeune du groupe.

— Ils attaquent avec des arcs. S'ils avaient voulu la neutraliser, elle aurait des flèches en travers du corps.

— Elle s'est peut-être coincée une papatte dans une grosse racine !

Les deux hommes dardèrent sur Seiya un regard sceptique auquel il répondit d'un haussement de sourcil.

— Non ? questionna-t-il innocemment.

— Si, c'est possible, répliqua Dohko en se redressant.

— Retire-lui ses batteries et laisse-la de côté dans l'atelier, tu t'en occuperas plus tard, déclara Aldébaran en faisant demi-tour.

— Tu parles d'un atelier, ce truc fait la taille d'une penderie pour schtroumpf. J'ai à peine la place pour écarter les bras !

— On ne te demande pas d'écarter les bras, juste de réparer ce qui est cassé. Tu es quoi, mécano ou ballerine ?

Seiya gloussa, moqueur, sans même tenter de se cacher et Dohko lui asséna une claque à l'arrière du crâne pour se venger.

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