Dans les rues vides des bas-fonds, quelques personnes menaient une dernière manche dans l'espoir de rejoindre la surface. C'est dans leurs yeux ternes que tu te voyais défiler, mais même avec seulement quelques loques en guise d'habits, tu avais l'air d'une princesse en comparaison.
Les deux personnes t'escortant, que tu ne connaissais même pas d'ailleurs, se pressaient de pousser la porte du maisonnette délabrée. Le battant moisi s'ouvrit vite, et un jeune visage en sortit avant de te sourire. C'était certainement la gérante de l'orphelinat : elle te lanca un signe de main avant de chuchoter aux deux hommes :
- " Il a déjà payé, non ? - Ils hochèrent la tête en te poussant vers elle - Bien. "
Tu rentras très vite dans les lieux, une odeur de poussière y régnait et le parquet craquait comme de vieux os. Ton escorte repartit à la seconde où tu étais entrée, comme on laissait un fardeau après tant d'années, c'est à dire avec soulagement...
La femme se tourna vers toi, le même sourire est accroché à ses lèvres :
- " Va rejoindre ta chambre, c'est la première à l'étage. Porte de gauche. Je t'apporterai de quoi manger. "
Tu fit quelque pas, et allais monter l'escalier, grinçant lui aussi. Le bois écharneur te piquait la peau et le plafond délabré t'emprisonnait, sans fin. Si seulement tu pouvais encore lever les yeux et espérer rencontrer les étoiles...
Très vite, tu te retrouva dans la pièce qui était censé t'héberger jusqu'à ta majorité. Enfin, c'est ce qu'on t'avait dit. Tout ce que tu retenais de cet endroit, était qu'il y avait une fenêtre menant sur les toits sombres. Presque aucune lumière ne parvenait à ta chambre...oui, en arrivant ici tu était vouée à vivre dans le noir.
- " Parent indignes. "
Tu t'asseyais patiemment sur un lit entreposé dans un coin de la pièce, ses rebords en vieille dentelle te rassuraient un peu, ils te rappelaient le berceau de ta sœur. Tu attrapas la couverture et la chiffonna jusqu'à ce que quelqu'un entra bruyamment. Ton cœur explosa lorsqu'elle te rapporta un quignon de pain. C'est donc comme ça ici...
En partant, la gérante te lança seulement :
-" Tu pourras sortir faire un tour tout les 1er jour du mois. Donc, demain sera le seul moment où tu pourras prendre l'air. Allez, au revoir. "
Un grincement sinistre t'annonça qu'elle était déjà partie. Tu étais à nouveau seule, peut-être même pour toujours. Tu espérais juste pouvoir sourire un peu, et que demain serait meilleur. Il faudrait que tu trouves de l'argent, de quoi sortir, et retrouver tes parents qui ont dû te laisser...à cause de celui-ci. Mais pour l'instant, tu ne peux que manger dans l'ombre et en silence.
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Livaï X Reader " Dans les ténèbres ".
FanfictionLes bas-fonds, cette prison souterraine qui sert de labyrinthe à la mort. C'est là qu'ils vivent depuis leur naissance, et comment ils le disent tous "certainement aussi là qu'ils mourront. " Les choses sont peu claires, dans ces cités obscures et l...