Mauvaise foi et bon sens

Chapitre sans titre 14

 Valentine, encore allongé dans le lit, sa main posée sur la poitrine,son cœur battant à cent à l'heure, écoutait le juge, son juge, s'activer dans la cuisine. Il n'en revenait pas. Rhadamanthe sifflait un air. Lui. Le juge froid.

Il se leva et partit en direction de la salle de bain. Une fois sa douche terminée, il rejoignit le juge, vêtu d'un simple bas de jogging et d' un t-shirt. Il s'arrêta devant la porte et s'appuya contre celle-ci, regardant le juge occuper à préparer le petit déjeuner. Enfin, du moins, essayer. Car il faut bien dire que la cuisine et le juge était vraiment deux éléments qu'il valait mieux ne pas trop mettre ensemble.

En effet, la cuisine ressemblait à un champs de bataille et la chemise de Rhad n'avait plus de blanc que le nom.

Mais l'intention était là. Et cela toucha Valentine.

Après avoir entendu un énième juron de la part du juge s'étant brûlé une nouvelle fois, Valentine eut pitié et s'approcha de celui-ci.

– Un coup de main peut-être  ?

Le blond sursauta et se retourna, un peu penaud .

– Désolé pour le chantier, soupira- t' il.

Valentine secoua la tête, un sourire aux lèvres et passa devant le juge en lui tapotant doucement l'épaule.

– Va te changer, je m'occupe de cela.

Valentine s'attacha ses longs cheveux pâles et nettoya la cuisine sous le regard du juge.

Ce dernier ne pouvait détacher son regard du corps du jeune homme. Non pas par vice, même si son corps était loin de le laisser indifférent, mais plutôt avec une certaine tristesse, regardant les différents bleus et hématomes qui étaient encore présent malgré les soins du griffon.

Il retira sa chemise et la posa sur une chaise et vint se mettre juste derrière Valentine. Il posa juste sa tête contre celle de son ami et ferma les yeux en soupirant.

Surprit, Valentine ne bougea plus. Il sentait le souffle du juge sur son cou et cela lui procura d'agréables frissons tout le long de son corps.

Le juge passa ses deux bras autour de Valentine et le serra doucement contre lui.

-Je n'ai aucun droit de te demander quoi que ce soit, surtout après tout cela mais... Sache que ta place est toujours là, à ma droite. Le juge déglutit péniblement. Et... aussi, enfin,si tu le veux  , à mes côtés.

Tout en parlant le juge avait resserrer ses bras autour du jeune homme.

Valentine se contenta de poser ses deux mains sur les bras du juge et se laissa aller contre lui, fermant les yeux. Un léger sourire éclaira son visage.

– Serait-ce une déclaration  ? Demanda Valentine.

– Question stupide, marmonna le juge qui prit une très jolie couleur pivoine sur son visage. A ton avis  ?

– Ça, c'est à toi de me le dire.

Tout en prononçant ces quelques mots, Valentine se retourna dans les bras du juge et le fixa, attendant la réponse.

– Oui , bégaya le juge.

Au moment où il voulut rajouter autre chose, la voix de Minos résonna .

«  Désolé si je brise un quelconque moment de tendresse ou autre mais on un gros soucis à la première prison Rhadamanthe  »

Le blond grogna ce qui fit froncer les sourcils de Valentine.

«  Et vous ne pouvez pas régler ça tout seul  ?

«  Ordre de sa majesté. Crois moi, j'ai fait ce que j ai pu mais il veut que tu rentres.

– Un soucis, demanda Valentine.

Le blond soupira.

-Je suis désolé, je.. je dois retourner aux enfers. Ordre de sa majesté. Un problème à la première prison.

Dire que Valentine était déçu aurait été un euphémisme. Mais les ordres... Il soupira et s'écarta du juge.

Rhadamanthe continua sa conversation avec son frère, rouspétant à haute voix. Puis, une fois qu'il eut finit , il posa une main sur la joue de Valentine.

- Les ordres sont les ordres et tu le sais que mon devoir...

- Passe avant tout, oui je le sais, murmura la harpie.

Le juge posa son front contre celui du jeune homme.

-Rentre avec moi, Val. Je m'occuperais de toi...

Bien sur qu'il en avait envie. Mais la peur que tout recommence à nouveau était encore bien trop présente.

Devant le silence de son ami, le juge adressa un léger sourire à Valentine avant de s'emparer avec une infinie tendresse de ses lèvres.

-Je t'attendrais, murmura le juge en mettant fin à son baiser.

Il se sépara à regret du jeune et partie mettre une autre chemise et récupérer ses affaires. Il bouillait à l'intérieur.

Comme par hasard, alors qu'il était avec Valentine, quelque chose s'était produit aux enfers.

Enfilant son manteau, il revint vers Valentine qui n'avait pas bougé de place, se contentant de regarder les allées et venu du juge.

Avec des gestes doux, il remit en place le col du manteau de Rhadamanthe.

-Fais attention à toi, murmura-t' il.

Le juge serra Valentine contre lui quelques instants puis il le lâcha et sortit de la pièce.

Un léger bruit dehors fit comprendre à Val que le juge était parti.

 Il posa son regard sur la chemise qu'il avait laissé et la pris. Il posa son visage contre le vêtement où l'odeur du juge était omniprésente et laissa ses larmes couler.