Cinquième jour

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Othilie...
Je regarde autour de moi, tentant de distinguer quelque chose. Mais je ne vois rien, je suis complètement dans le noir.

Allez, je sais que tu peux le faire.

D'où vient cette voix ? J'essaye de me lever, mais je me rends compte que mes mains sont liées. Je suis assise sur quelque chose, une chaise je crois. Je fais tourner mes poignets, doucement.

De la corde.

C'est bien. Continue.

J'essaye d'ignorer cette voix, qui commence vraiment à me perturber. Elle m'est familière, mais elle m'inspire quelque chose, comme de...la frayeur.

Regarde autour de toi. Souviens-toi de tout ce qu'on t'a appris.

Je sursaute, la voix est beaucoup plus proche. J'essaye de bouger dans tous les sens pour m'échapper de là, mais tout ce que je réussis à faire, c'est me mettre dans une position inconfortable.
Soudain, une idée. Je fais un bond sur le côté, entrainant la chaise avec moi. Je tombe à terre, tête la première, sur ma hanche droite. Je mords mes dents, de douleur.

Tu peux faire mieux que ça.

Doucement, je fais revenir mes jambes contre ma poitrine, et fais glisser mes chaussures au sol. Une fois pied nus, je lance mes jambes dans mon dos, et elles cognent contre la paroi de la chaise. Et là, vient la partie la plus difficile.

Je frotte mes doigts de pieds contre la corde, dans le but de rompre mes liens. Ça va me prendre des heures, mais c'est mieux que rien.

Soudain, la corde m'échappe. Je tombe lourdement au sol, et frotte mes poignets. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Une main vient relever mes cheveux vers l'arrière, et me tire brutalement vers la gauche. Je me retiens de ne pas crier, et baisse les yeux sur mes pieds nus. Comme si je ne voulais pas regarder la personne dans les yeux, comme si j'avais peur d'elle. Comme si je savais ce qui m'attendait si jamais je lui manquais de respect.

Tu as mis beaucoup trop longtemps, Othilie.

J'avale durement ma salive. La pression sur mes cheveux se fait beaucoup plus forte, me faisant grimacer de douleur.

Pourtant, ce n'est pas à ça que nous t'avons entrainée. Tu dois être capable de beaucoup, beaucoup mieux. Comment comptes-tu survivre si tu te comportes comme une faible ?

Il tire un coup sec sur ma tête, me faisant échapper un petit cri. Sa main de libre vient s'abattre contre ma joue, et je tombe lourdement au sol.

Nous ne voulons que ton bien, Othilie. Et tu le sais.

Il se penche vers moi, et je ferme les yeux. Ne jamais, jamais le regarder.

Tu sais que nous ne voulons que ton bien, n'est-ce pas ? Dis-moi si je mens. Analyse-moi.

Je ne sais pas ce qui se passe en moi à ce moment-là, mais le temps semble s'arrêter. C'est là que je prends enfin la parole.

« Vous dîtes la vérité. »

Je lève doucement les yeux vers lui, et écarquille les yeux à la vue de son visage.

« Othilie ! »

J'ouvre les yeux. L'ombre qui était devant moi il y a quelques secondes prend la forme du visage de Minho, jusqu'à faire apparaître chacun de ses traits.

« Minho... »

Je me redresse, et passe une main dans mes cheveux humides. Ma respiration est irrégulière, ma peau est transpirante, mon cœur tambourine dans ma poitrine.

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