Quatorzième jour, deuxième partie

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|Broken crown - Mumford & sons|

C'est comme un déclic. Je m'éloigne de son cadavre, et suis mon instinct. En direction de la ferme.
Pourquoi s'éloigner du combat ? Je l'ignore, mais je suis persuadée qu'on a besoin de mon aide là bas. Je pousse la porte de l'infirmerie, où deux blocards protègent Holland et les bébés.

« Vous n'auriez pas vu Will ? »

Le plus grand, un blond baraqué, hausse les épaules.

« Nous ne sommes pas sortis de cette pièce. Pour l'instant, aucun monstre n'est arrivé jusqu'ici. »

Je sors de la pièce, et marche avec prudence dans le couloir.

« Will ? »

Je passe devant un placard, celui contenant les vêtements. Alors que je m'apprête à le dépasser, j'entends un bruit à l'intérieur.
Comme un raclement. Quelqu'un y est-il enfermé ?

Je pose ma main sur l'ouverture, et doucement, tire la porte vers moi. Il fait totalement noir là dedans, tellement noir que je n'arrive à rien distinguer du tout. Je fais un pas à l'intérieur...

« Will ? »

Quelque chose m'attrape alors par l'épaule, et me pousse dans le placard. Je me cogne contre le mur, pile à ma blessure à la tête.
La porte se referme, et je me retrouve dans le noir complet.

« Will ? »

Puis, j'entends un sifflement aigu, une main reptilienne courant le long de ma nuque. Sans même le voir, je devine que c'est le Chef.
Dans quel pétrin me suis-je fourée ?

« Ce n'est pas Will. »

J'avais deviné, merci. Je retiens mes remarques sarcastiques pour moi, devinant que ce n'est pas le bon moment.
La lumière s'allume soudain. Elle est faible, provenant d'une bougie. Le Chef repose la boîte d'allumette sur l'une des étagères.
Je ne comprends pas ce qu'il veut.

« C'est dingue comme le WICKED fait du bon travail. Il suffit qu'il envoie une information dans ton cerveau et...bim ! Tu tombes dans le panneau. »

Il me donne une légère tape sur la tête, et je gémis de douleur. Je suis toujours appuyée contre le mur, le corps élancé du Lézard Géant me dominant.

« Tu devrais le savoir avec le temps, non ? Le WICKED contrôle tout. Le WICKED est bon. »

Je soupire.

« Le WICKED est la pire chose qu'il me soit arrivée. »

Sa pression sur mon corps augmente, et je me retrouve écrasée.

« Tu ES le WICKED, n'est-ce pas ? Tu ressembles à un monstre, mais ce n'est qu'une coquille, une enveloppe. Ton âme, enfin si on peut appeler ça comme ça, vient tout droit des ordinateurs du labo. »

A la faible lueur de la bougie, je peux voir cette horrible bête sourire.

« Intelligente. Tu comprends vite. C'est pour ça que tu dois mourir. Tu es devenue trop puissante. La société n'a pas besoin de personnes comme toi. »

Je fronce les sourcils, mais ne l'interrompt pas. J'attends d'autres informations.

« Tu as pourtant le profil parfait pour devenir une dirigeante... Mais les gens, ayant trop confiance en toi, ne cherchent pas à faire les choses par eux-mêmes. Quel dommage. »

La pression s'augmente encore, et j'ai de plus en plus de mal à respirer. D'autant que le fait d'être enfermé dans un minuscule placard ne m'aide pas. La claustrophobie pointe le bout de son nez.
Le Chef semble apercevoir mon désarroi ; son sifflement infernal augmente.

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