Monsieur, dites-moi... qu'est ce que l'Amour ?

Échec et mat

Les jours s'enchaînent les uns après les autres. Moi et Gabriel construisons notre petit cocon ensemble, main dans la main. Mon père ne m'a plus envoyé de lettres de missions. C'est un calme plat des plus agréables et un happy ending parfait !

Si seulement...

Cela fait quelques jours que je me sens observée. Surtout mal à l'aise en public. J'ai fait part de mes doutes à Gabriel mais il m'a affirmé que je me faisais des films à cause de mes anciens réflexes d'assassin. Il a peut être raison. Je préfère tout de même rester sur mes gardes. On ne sait jamais ce qui peut nous tomber dessus. Un bonheur aussi profond ne dure jamais bien longtemps et nous le savons bien.

Le soir même, en regardant dans ma boîte aux lettres. J'y ai vu une enveloppe soigneusement décorée. La tête pleine de question, je la prend avec le reste du courrier et monte dans mon appartement. Mon merveilleux petit copain est déjà rentré et aux fourneaux pour le plus grand plaisir de mes papilles ! Je dépose les publicités sur le table et observe l'enveloppe, perplexe. Gabriel se retourne alors en ne m'entendant plus.

« Bah alors Princesse ? Tu es malade ? Cela fait déjà plus de 30 secondes qu'aucun son n'est sorti de ta charmante bouche.

Il rit bêtement tandis que je lui fait la grimace. Je lui désigne ensuite la lettre que j'ai reçu.

- C'est tellement... Soigné que je doute que ça vienne d'une personne quelconque. Tu me suis ?

Il s'arrête net dans ses gestes et viens s'assoir à côté de moi, prend la lettre dans ses mains et l'inspecte.

- Oui, je te suis même très bien. Il semblerait visiblement que nous sommes pas encore sorti du monde noir. Mais elle peut contenir une substance mortelle... Ça peut être une lettre piégée... Je ne veux pas que tu prennes le risque de l'ouvrir.

Je roule des yeux sous ses grands airs, lui reprend la lettre et l'ouvre. Comme si j'allais avoir peur de mourir pour une petite lettre ridicule mais magnifique, avouons-le. C'est un carton d'invitation orné de décorations dorées. Gabriel et moi sommes invités à une grande réception organisée par l'acteur Wladimir milov. J'arque un sourcil et lit son contenu.

- Chère Victoire Sanchez, vous, et un cavalier de votre choix, êtes invités à la célébration de monsieur Wladimir Milov le 28 avril prochain dans la charmante ville de Marseille. L'adresse exacte vous sera communiqué par téléphone. Tâchez de venir en habit adéquat pour l'événement. Monsieur Wladimir est impatient de faire la rencontre de la fille du parrain espagnol. Ce carton vaut pour billet d'entrée, ne l'oubliez pas.

- Wladimir ? Je ne le connais pas... Mais au moins, nous savons qu'il fait bel et bien parti du monde noir puisqu'il parle de ton père. Ton compte y aller ?

- On ne refuse pas une invitation comme celle-ci, mon père me l'a toujours répété. Mais si vraiment cela t'inquiète, je comptais te demander de m'accompagner. Il faudra juste faire les magasins. Tes costumes sont beaux mais pas assez chics. Et j'ai laissé toutes mes robes de gala à Madrid.

- De toute façon je ne te laisserai jamais partir comme ça toute seule. Tu es bien trop précieuse à mes yeux. J'en mourrai s'il t'arrivais quoique ce soit... »

Il vient me prendre dans ses bras. Je ne dis plus rien. Cette situation me rend perplexe. On ne reçoit pas une invitation de ce type sans qu'il y a un intérêt derrière... Wladimir... J'ai entendu parlé de lui. On le décrivait comme un magnifique jeune homme, charismatique avec de longs cheveux noirs qu'il noue souvent en queue de cheval. Plusieurs femmes raconte que ce n'est qu'un coureur de jupon. D'autres en parle comme un prodige du cinéma. Je suppose que nous verrons bien une fois là-bas.