Magie de Pâques - Cassandre & Roche

Pâques (partie 6)

- Alors ? répéta Roche.

Cassandre tourna la tête et le fixa. Elle leva les yeux au ciel.

- "Magic'cuisto", hein ! Bon, étant donné le temps que j'ai perdu et qu'à priori vous vous ennuyez chez vous, j'accepte votre aide.

- Avouez plutôt que ça vous arrange !

- Je ne vois vraiment pas pourquoi vous dites ça ! dit-elle faussement vexée.

Ils éclatèrent de rire.

- Bon, bah super ! Pendant que vous lavez les légumes, je m'occupe de votre gigot. Proposa Roche.

- D'accord. Mais avant...

Cassandre fouilla dans un des tiroirs puis lui lança un bout de tissu. Roche le rattrapa et le déplia, c'était en fait un tablier, le même que celui qu'elle portait. A priori Jules les collectionnait ! Roche passa le tablier et le noua autour de sa taille. Cassandre le contempla.

- Vous le portez plutôt bien ! dit-elle en souriant.

- Je vous retourne le compliment commissaire.

Cassandre retourna à l'évier pour continuer à laver les légumes, tout en indiquant à Roche où se trouvaient les plats et ustensiles dont il avait besoin. Il mit le gigot dans un plat, l'agrémenta de diverses épices, un peu d'huile d'olive, du fond de veau, sel et poivre, puis il l'enfourna.
Il était déjà 17 h 00, la longue cuisson pouvait enfin commencer.

- Bon, c'est parti pour sept heures de cuisson. Dit Roche.

- Vu l'heure, on dirait que je ne suis pas prête de me coucher.

- Oui, j'espère que vous avez prévu un bon programme télé car il va falloir que vous teniez jusqu'à minuit. Il nous reste les légumes à couper, puis on les mettra dans le plat, ils cuiront lentement avec le gigot.

Ils s'installèrent tous les deux, côte à côte sur le plan de travail et commencèrent à couper les légumes. Roche était vraiment très habile avec le couteau et super rapide en plus de ça !

- Eh ! Vous me laissez faire tout le boulot là !

- Mais non ! Je vous regarde faire pour apprendre. dit-elle un sourire en coin.

- C'est ça ouais ! Pour apprendre faut aussi pratiquer, alors coupez !

- Oui chef ! dit-elle en riant.

Tout à coup, le téléphone de Cassandre sonna. Comme elle avait plongé ses mains dans l'eau pour récupérer les derniers légumes lavés, elle ne pouvait répondre.

- C'est Jules. Dit Roche, apercevant le visage du jeune homme s'afficher sur l'écran.

- Vous pouvez décrocher et mettre le haut-parleur, s'il vous plait Pascal !

- Bien Madame !

Il décrocha donc et mit le haut-parleur.

- Bonjour mon chéri ! Je gère, si c'est pour ça que tu appelles !

- Tu gères ? Tu veux dire que rien n'a cramé, que la cuisine est en état et que tu t'en sors ? Tu me fais marcher !

Roche ne put s'empêcher de rire. Cassandre lui lança un regard noir. Jules entendit les rires de Roche.

- Ah je comprends mieux...

- Quoi ?

- Salut Pascal ! Tu es venu en renfort, c'est ça !

- Salut Jules ! Ce n'était pas prévu. Mais ta mère s'en sort plutôt bien, c'est vrai !

- J'vous remercie Pascal ! Dit-elle ironiquement. J'aurai pu me débrouiller toute seule si le robinet de l'évier n'avait pas cassé.

- Comment ça, le robinet a cassé ?

- Oui, il m'est resté dans les mains, Pascal est venu le réparer et comme il s'ennuyait chez lui, il a proposé de m'aider à cuisiner.

- Bah au moins, je suis rassuré...

- Rassuré de quoi chéri ?

- Disons que... je suis un peu plus sûr de bien manger demain midi. Dit-il en baissant le ton de peur de l'entendre crier.

- Ehhh ! Je ne suis pas si nulle que ça quand même ! Pascal ?

Elle regarda Roche qui fit une grimace. Elle fronça les sourcils de mécontentement. Il rit.

- Non, Jules, je t'assure qu'elle se débrouille plutôt bien. Fit-il pour se rattraper.

- Bon allez, c'est pas tout, mais on a du boulot. A plus chéri.

- Ok, je vous laisse cuisiner. Eh Pascal, tu voudrais déjeuner avec nous demain midi ? Qu'est-ce que tu en penses ma petite maman, il peut déjeuner avec nous ?

Cassandre fixa Roche quelques instants.

- Bien sûr, s'il en a envie, mais on ne peut pas le forcer. Est-ce que ça vous dit Pascal ?

Roche soutenait le regard de Cassandre et cherchait à savoir si elle voulait vraiment qu'il vienne ou si elle le faisait seulement par politesse devant Jules.
Il répondit en demi-ton, cela lui laissait la possibilité de changer d'avis.

- Oui pourquoi pas. On verra.

- Bien, j'espère que tu seras là ! A demain maman. A plus Pascal.

- Salut Jules !

- A demain chéri !

Elle raccrocha et déposa son téléphone sur le bar. Son regard retomba dans celui de Roche.

- J'espère que vous viendrez. Murmura-t-elle

Le coeur de Roche fit un bon. Il se contenta de sourire.

Ils finirent de couper les légumes, ensuite ils les placèrent dans le plat avec le gigot, plus qu'à laisser cuire. Ils rangèrent la cuisine.

- On n'a plus rien à préparer là ? demanda Roche.

- Non. Pour aujourd'hui, c'est tout ce que j'avais prévu de cuisiner. Vous pouvez rentrer chez vous, je vous libère... A moins que vous preniez un verre ?

- Non.

- Ah ! fit-elle un peu surprise et surtout déçue.

- En fait, je pensais vous emmener voir quelque chose.

- Maintenant ?

- Bah oui ! Vous n'avez plus rien à faire qu'à attendre que ça cuise, non ?

- C'est vrai. Et vous voulez m'emmener où ?

- C'est une surprise ! Je vais chercher mes affaires pour me changer, on va marcher un peu. Vous devriez peut-être vous changer aussi !

- Ah bon ! Vous croyez ? ... Ok, je vais me changer.

Roche partit à sa voiture chercher ses affaires de rando, il les avait en permanence dans sa voiture, c'était indispensable dans leur région. Il revint au chalet et se changea rapidement dans le salon. Cassandre arriva alors que Roche commençait juste à enfiler son t-shirt. Elle ne put s'empêcher de regarder son torse musclé et tatoué. Leurs regards se croisèrent, Roche sourit et finit de se préparer.

Ils sortirent du chalet. Cassandre ferma la porte à clé.