Pâques (partie 14)

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Florence, posant ses mains sur ses hanches, se planta devant Pascal.

- Alors Capitaine, on va où ?

Pascal s'approcha d'elle et l'enlaça. Florence passa alors ses bras autour du cou de Pascal et le regarda droit dans les yeux. Il soutenu son regard et fit un sourire malicieux.

- Je vais t'emmener sur le lieu de notre toute première rencontre.

- Sur le port ? Tu veux m'emmener pêcher ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils. Non, parce que moi j'suis pas fan fan de pêche hein !

- Non, ne t'inquiète pas, on ne va pas pêcher. Le port, c'est juste le point de départ. Je te propose qu'on fasse un petit tour sur le lac, ça te dit ? Le faire en bateau plutôt qu'en jogging, c'est pas mal aussi, non ?

- J'aime bien cette idée, ça nous changera des virées à toutes allures sur le lac pour arrêter un suspect. Pour une fois, je vais pouvoir profiter du paysage.

- Tu auras tout le temps, j'ai préparé un pique-nique, on va être bien.

- Un pique-nique ? Vu ce que j'ai dans ma cuisine, j'avoue que ton surnom te va parfaitement bien car là, faut vraiment être magicien pour réussir à préparer quelque chose.

- Et oui, j'te l'avais bien dit ! dit-il fier de lui.

Elle leva les yeux au ciel, puis sourit. Elle se dit qu'elle avait vraiment de la chance de l'avoir malgré son manque d'humilité certain. Elle était bien avec lui. Elle continuait de le regarder en souriant mais ne disait rien.

- Qu'est qu'il y a, j'ai quelque chose sur le nez ?

- Non tu n'as rien. Je te regarde.

- Ah ! Et ?

- Et...

Elle rapprocha doucement son visage et l'embrassa tendrement puis elle mit fin à son baiser.

- ... voilà, c'est dit.

- Ça me rappelle bien quelque chose ! dit-il en affichant un immense sourire. Et j'aime bien quand tu me parles comme ça !... Bon, on y va !

Pascal proposa d'y aller avec sa moto, quoi de plus agréable que de pouvoir profiter de sa commissaire tout le long du trajet. Pascal mit le pique-nique dans le coffre de sa moto. Puis ils s'installèrent, mirent leurs casques, Pascal démarra et Florence passa ses bras autour de lui. Un sourire s'afficha sous la visière du pilote.

Après trente minutes de trajet, ils furent arrivés au port. Pascal gara sa moto, il sortit le sac avec le pique-nique puis prit la main de Florence. Il l'entraina sur un des pontons et s'arrêta devant un bateau, il monta à bord et tendit la main à Florence pour qu'elle en fasse de même. Il lui proposa de s'asseoir sur le siège à côté de la barre tandis que lui prit place debout devant la barre. Ils étaient prêts pour leur petite escapade en amoureux.

La journée était magnifique, pas un nuage à l'horizon, le temps idéal pour faire du bateau.

Pascal mit le contact puis ils sortirent du port. Le bateau voguait tranquillement, Florence admirait le paysage, puis elle se perdit dans ses pensées. Comment pouvait-elle imaginer cinq ans plutôt, qu'elle se retrouverait aujourd'hui dans cette magnifique ville d'Annecy, avec Jules, une merveilleuse équipe et Lui à ses côtés, elle ne pouvait pas rêver mieux et elle ne regrettait absolument rien. Un sourire s'afficha sur son visage, les yeux toujours ailleurs.
Pascal l'observa mais ne dit rien, elle était si belle.
Elle sentit son regard se poser sur elle, cela la sortit de ses pensées.

- Oui Capitaine ? Demanda-t-elle en le regardant du coin de l'il.

- Rien, je me demandais juste où tu pouvais être partie pour afficher un si beau sourire.

Elle se tourna vers lui et son visage s'illumina.

- Ici, à Annecy, avec Jules, avec l'équipe et surtout... avec toi. Je n'arrive même pas à imaginer ce qu'aurait été ma vie si j'étais restée à Paris ?

Elle resta pensive.

- Tu veux qu'on essaie ?

- Pourquoi pas, tiens, je suis curieuse de savoir comment tu l'imagines ! Dit-elle en croisant les bras.

Il ralentit le moteur pour enfin stopper le bateau et bloqua la barre pour ne pas dériver.

- D'accord ! Heu... tu serais restée très "parisienne", patronne du 36 puisque tu aurais accepté le poste, entourée de gens charmants par devant mais prêts à tout pour te prendre ton poste,... Yvan serait peut-être encore dans les parages... Jules ne serait sûrement pas journaliste...

- ... C'est pas faux... tu as oublié... Je pense aussi que je serai seule à cause de mon boulot. Comment j'aurais pu vivre cette vie ?

- Tu aurais pu parce que nous, on n'aurait pas été là pour te faire découvrir autre chose !

- C'est vrai que ça a été compliqué au début... tu ne me supportais pas hein ?

- J'avoue, je te trouvais un peu trop "parisienne" à mon goût mais j'ai vite vu que tu étais quelqu'un de bien, d'honnête et de droit. J'ai vraiment apprécié ce que tu as fait pour élucidé le meurtre de mon père même si au départ, je n'avais pas compris ton objectif. Mais à partir de ce jour-là, tu as pris une place dans mon coeur, je ne me le suis pas avoué tout de suite mais ma mère et ma soeur s'en sont chargées. Elles m'ont mis en garde... mais c'était trop tard.

- J'imagine ! Ta mère a essayé de m'interdire de t'approcher de trop près...

- Ah bon ? Tu ne me l'as jamais dit ! Ma mère non plus d'ailleurs.

- Non, ça c'était au début puis on a appris à s'apprécier, elle et moi, et du coup elle m'a plutôt demandé de prendre soin de toi. C'était une mère, elle voyait les choses que nous ne voulions pas voir.

Florence caressa la joue de Pascal et lui sourit. Il posa sa main sur la sienne.

- Elle t'aimait énormément. Lui dit-il.

- Moi aussi et elle me manque tellement.

- Moi aussi, elle me manque terriblement et j'aurai tant aimé qu'elle nous voit ensemble.

- Elle nous aurait dit qu'elle avait raison et qu'on était idiot d'avoir mis autant de temps !

Ils rirent aux éclats, imaginant tout à fait Evelyne leur faire cette remarque.

- En tout cas, c'est la meilleure des décisions que j'ai prise pour Jules... et pour moi. J'ai une chance incroyable d'avoir une équipe comme vous, non, d'avoir des amis comme vous.

- Amis ?

- Oui, enfin t'as compris !

- Non, je sais pas, explique-moi ?!

Magie de Pâques - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant