Pâques (partie 5)

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15 h 30, Roche se gara devant chez Cassandre, elle l'attendait de pied ferme et vint à sa rencontre avant même qu'il ait coupé le moteur. Il sortit de sa voiture et l'observa venir jusqu'à lui, elle avait attaché ses cheveux en une sorte de chignon mais vite fait, des mèches folles s'en échappaient de part et d'autre, ça lui allait plutôt bien. Il sourit.

- Bonjour Pascal. Merci d'être venu.

- Bonjour Florence ! Attendez avant de me remercier, je n'ai encore rien réparé.

Roche sortit ses outils du coffre, Cassandre emporta le sac contenant les articles que Roche avait achetés. Ils entrèrent dans le chalet et allèrent jusqu'à la cuisine. Roche haussa les sourcils.

- Ah oui, quand même ! C'est bien trempé partout.

- Et encore, j'ai épongé toute l'eau.

- Bon bah c'est parti !

- Dites-moi si je peux vous aider.

Roche démonta la partie du robinet qui était resté en place, puis installa le nouveau. Il ouvrit le placard sous l'évier et s'y allongea pour inspecter la tuyauterie. A première vue, tout avait l'air opérationnel.

- Florence, vous pouvez aller ouvrir le compteur d'eau.

Cassandre sortit et ouvrit le compteur, puis elle revint dans la cuisine. Roche était toujours sous l'évier, allongé sur le dos, une petite fuite s'échappait d'un tuyau. Il demanda une clé à Cassandre quand tout à coup le tuyau coupa, laissant s'échapper un jet d'eau puissant en direction de Roche. En se relevant pour sortir de sous l'évier, il se cogna le front contre le montant du placard.

- Pascal, ça va ? s'inquiéta Cassandre.

- Oui, allez vite couper l'eau.

Elle se précipita vers le compteur et revint aussi rapidement auprès de Roche.

- Vous vous êtes ouvert le front.

Elle prit le premier bout de tissu qui lui tomba dans les mains et lui appuya sur le front.

- Tenez ça le temps que j'aille chercher ce qu'il faut pour vous soigner.

- Non, ça ira Florence, c'est rien.

- C'est peut-être rien mais ça saigne beaucoup. Bougez pas, je reviens !

Elle partit dans la salle de bain et revint avec la trousse à pharmacie. Elle demanda à Roche de s'asseoir sur une chaise, ce qu'il fit en ronchonnant un peu. Cassandre sortit désinfectant, compresses et pansements puis commença par nettoyer la plaie en tenant son visage d'une main pour ne pas qu'il bouge. Malgré la douleur, la douceur de la main de Cassandre sur sa joue fit parcourir un frisson tout le long de son corps et avoir Cassandre si près de lui n'arrangeait rien. Il ferma les yeux pour éviter de croiser son regard. Elle y allait par petites touches pour ne pas lui faire trop mal.

- J'vous fais mal, pardon ! dit-elle en arrêtant de frotter.

- Non, ça va, vous êtes parfaite. (Il rouvrit les yeux et tomba dans les siens) Je me blesserais tous les jours, si je vous avais comme infirmière. Dit-il taquin, oubliant même la douleur.

- Arrêtez de dire des bêtises ! dit-elle gênée. Je continue ou vous restez le front en sang ?

- Non, continuez !

Elle leva les yeux au ciel et secoua la tête puis finit de le soigner en apposant un pansement qu'elle s'appliqua à coller avec les pouces. Une fois fini, elle prit le visage de Roche entre ses mains.

- Voilà, vous êtes magnifique ! dit-elle en riant.

Puis elle posa ses mains sur ses épaules.

- Bon, ça va aller ? C'est malin hein, vous venez pour un simple robinet cassé, et vous arrivez à vous blesser et à casser un tuyau ! J'aurai dû appeler Mario et Luigi. dit-elle en riant aux éclats.

- Alors premièrement, votre robinet est réparé, et deuxièmement, je n'ai pas cassé votre tuyau, il aurait coupé de toute façon. fit-il faussement vexé.

Roche attrapa les mains de Cassandre et se leva, il fixa son regard.

- Vous voulez que je termine ou vous préférez appeler Mario et Luigi ?

- Non, allez-y, finissez. De toute façon, je n'aime pas les hommes en salopette !

Il lâcha à regret les mains de Cassandre, prit un des raccords qu'il avait acheté et replongea sous l'évier.

- Attention à votre tête ! se moqua-t-elle.

Roche lui lança un regard noir. Elle ne put s'empêcher de rire.

Il répara le tuyau, ressortit de sous l'évier et demanda à Cassandre de rouvrir le compteur. Lorsqu'elle fut de retour dans la cuisine, Roche testait le robinet, qui fonctionnait parfaitement et plus aucune fuite sous l'évier. Il referma le placard et rangea ses outils.
Cassandre l'observa, silencieuse, les bras croisés sur sa poitrine.
Lorsqu'il releva la tête, il tomba nez à nez avec le regard bleu azur de Cassandre, ce regard auquel il ne pouvait résister. Elle ne dit rien, mais son coeur fit un bon lorsqu'il plongea son regard dans le sien. Elle aimait bien lorsqu'il était avec elle, peu importe la raison, que ce soit pendant le travail ou dans les moments plus personnels, la simple présence de son capitaine avait le don de l'apaiser. Elle sourit.

- Vous avez autre chose à réparer ? Non, parce que tant que j'y suis...

- Non, ça ira. Vous avez déjà fait beaucoup. Merci Pascal.

- Avec plaisir Florence. Vous savez bien que je serai toujours là pour vous.

Il se rapprocha dangereusement. Il était déjà 16 h 30 et son plat n'était toujours pas à cuire. Elle se défila.

- Bon, j'ai un gigot à faire cuire, moi. Rappela-t-elle soudain et coupant court à la tentative de Roche. Ce n'était pas le moment de craquer.

Roche comprit le message et se ravisa. Il fila à sa voiture ranger sa caisse à outils. Lorsqu'il revint, Cassandre avait rallumé son four, avait remis son tablier et s'attelait à l'évier pour nettoyer les légumes.
Roche l'observa un instant, Cassandre sentit son regard posé sur elle. Il se rapprocha et se plaça à côté d'elle.

- Bon,  puisque vous avez saboté mon après-midi d'ennui, est-ce que je peux vous être utile en cuisine ? Vous savez qu'un de mes autres talents cachés est la cuisine, c'est vrai, mes amis me surnomme " magic'cuisto" ! Alors ?

Magie de Pâques - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant