Pâques (partie 9)

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8h00, dimanche de Pâques, la nuit n'avait pas été très bonne pour Cassandre. Elle s'était réveillée plusieurs fois et ses pensées allaient toujours vers Roche et cette fin de soirée gâchée. Elle se réveilla difficilement.
Il fallait qu'elle se reprenne, Jules venait aujourd'hui, elle voulait qu'ils passent une bonne journée, elle devait mettre de côté tout sentiment en lien avec la journée d'hier, elle verrait ça plus tard, le lendemain peut-être.
Elle mit de la musique entrainante, se prépara et prit son petit déjeuner. Elle devait aller chercher le gâteau et finir de préparer son entrée, il ne fallait pas qu'elle chôme, surtout qu'elle n'avait plus son "Magic'cuisto". Elle prit les clés de sa voiture et fila à Annecy.

Jules se leva avec en tête l'idée d'aller voir Pascal avant de retrouver sa mère le midi. Il fallait qu'ils les aident à ouvrir les yeux, un petit coup de pouce ne pouvait pas leur faire de mal. Il but un café et se prépara rapidement.

Pour Roche aussi la nuit avait été courte. Il avait relu des centaines de fois le sms de Cassandre. Il était perdu lui aussi, que voulait-elle dire ? Il hésitait encore à se rendre au déjeuner, il avait encore la matinée pour se décider. Il prit tranquillement son petit-déjeuner et s'habilla.

9h00, Cassandre avait fait l'aller-retour pour récupérer le gâteau. Il était temps de se remettre aux fourneaux afin de terminer son entrée. En repensant à la veille, la motivation lui fit défaut, elle avait trouvé tellement agréable de cuisiner à deux mais à l'instant présent, elle devait se débrouiller seule. Elle chassa ces pensées de sa tête et se mit en action. Il ne lui restait que deux heures avant l'arrivée de Jules, tout devait être fin prêt et elle devait également dresser la table.

9h00, alors que Roche était à faire un brin de rangement, quelqu'un vint sonner à sa porte. Lorsqu'il ouvrit, il fut surpris de découvrir Jules.

- Salut Pascal, je ne te dérange pas ?

- Salut Jules ! Non, pas du tout. Vas-y, rentre. Qu'est ce qui t'amènes ?

Jules n'y alla pas par quatre chemins, il fallait que les choses soient claires.

- Je voulais te parler de ma mère.

- ...

- Je sais que ça ne me regarde pas mais je vous ai regardé tous les deux et je sais que vous êtes attachés l'un à l'autre.

Roche écoutait avec attention mais ne disait rien.

- Quand je vous ai eu au téléphone hier après-midi, je sentais au son de vos voix que vous passiez un bon, un très bon moment même. Et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ma mère aussi heureuse.

Un sourire s'afficha sur le visage de Roche en repensant à cet après-midi avec Cassandre.

- C'est vrai qu'on était bien. Dit-il songeur.

- Alors quand je l'ai eu hier soir, que sa voix avait totalement changé, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose. Elle ne m'a donné aucun détail, elle m'a juste dit qu'elle avait tout gâché.

Tout à coup, le visage de Roche s'assombrit, les mots de Cassandre lui revenait en tête "Je suis désolée, on ne peut pas", son coeur se serra. Il savait très bien ce qu'elle sous-entendait, elle lui avait déjà fait comprendre le soir de son anniversaire, bien que sur le ton de la plaisanterie, le fait d'être sa supérieure empêchait Cassandre d'envisager toute relation plus personnelle avec lui. Mais il ne pouvait pas en parler avec Jules.

- Même moi je ne suis pas sûr de savoir Jules. Ta mère a décidé pour nous, et tu l'as connais bien mieux que moi, si elle a décidé, je n'ai rien à dire.

- Tu peux pas dire ça, montre lui qu'elle a tort. Elle est malheureuse sans toi, il faut juste lui montrer qu'elle se trompe alors faut que tu viennes ce midi.

- Je ne pense pas que ce soit le meilleur moment Jules. C'est votre déjeuner, je ne veux pas gâcher ce moment. Ta mère est tellement heureuse de se retrouver avec toi. Elle a passé tant de temps à cuisiner...

- Non, VOUS avez passé du temps à cuisiner. Viens, s'il te plait Pascal. Je vous laisserai du temps pour parler. Tu tiens à elle, non ?

- Oui bien sûr.

- Alors viens ! Faut vraiment que vous discutiez. Je vois bien que toi aussi tu es malheureux, vous pouvez pas rester comme ça ! S'il te plait, viens.

- Euh... je sais pas si c'est une bonne idée Jules. Laisse moi encore y réfléchir, ok.

- Ok. J'y serai vers 11h00, si tu te décides à venir, ce dont je ne doute pas, essaie d'arriver pas longtemps après, ça vous laissera du temps et on pourra déjeuner tous les trois ! Dit-il avec un immense sourire.

- Te réjouis pas trop vite Jules, je n'ai pas encore décidé de venir.

- Mais tu viendras ! Bon, je te laisse réfléchir. Je dois m'arrêter acheter un bouquet de fleurs. A tout à l'heure Pascal !

- Allez, file ! A plus Jules.

Roche retourna à son ménage. Même si les arguments de Jules étaient convaincants, Roche n'était pas certain que ce repas soit le moment idéal pour que Cassandre et lui se parlent. Il se concentra sur son ménage.

11h00, Cassandre avait terminé de préparer son entrée et l'avait mise au frigo. Elle avait paré sa table d'une nappe verte, avait placé des oeufs en chocolat un peu partout sur la table et avait disposé de part et d'autre des fleurs qu'elle avait cueillies autour de chez elle. Elle avait mis la table pour deux mais avait tout de même gardé de côté une assiette et des couverts pour un troisième invité, si jamais il se décidait. Elle avait hésité à lui renvoyer un message le matin mais elle avait eu peur que ça ne le fasse fuir encore plus. Elle y avait renoncé, préférant laisser faire les choses.

11h00, après s'être arrêté acheter un bouquet de fleurs, où d'ailleurs il avait eu une bonne demie heure d'attente tellement il y avait de monde, il arriva chez sa mère.
Il sonna à la porte et entra sans attendre qu'elle ne lui ouvre. Elle arriva vers lui, un immense sourire s'afficha sur son visage. Elle ouvrit grand les bras et l'enlaça comme si elle ne l'avait pas vu depuis une éternité.

- Bonjour mon chéri ! Je suis tellement contente de te voir.

- Bonjour ma petite maman, moi aussi je suis content de te voir. Tiens c'est pour toi ! Dit-il en lui tendant le bouquet.

- Merci mon ange. Il est magnifique !

Elle l'embrassa, puis mit le bouquet dans un vase et le plaça au centre de la table.
Ils s'installèrent dans le canapé pour discuter un peu.

Magie de Pâques - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant