- Bon, on va où ? demanda Cassandre.
- Suivez le guide !
- Quoi ? On part d'ici ? dit-elle étonnée.
- Et oui ! Allez venez.
Il ne voulut rien dire de plus alors elle le suivit. Ils marchèrent pratiquement une heure à allure modérée, au départ dans le plus grand silence puis plus les kilomètres passaient, plus les discussions allaient bon train, entre rires, souvenirs et sujets plus sérieux.
Ils arrivèrent enfin au point choisi par Roche. Ils se trouvaient au bord d'une falaise, le paysage s'étalait à perte de vue, entre montage et forêt, le regard de Cassandre brillait. Roche lui proposa de s'asseoir, un rocher semblait avoir été mis là exprès. Ils s'assirent côte à côte et contemplèrent le paysage.- Je me suis souvenu que ma mère m'emmenait ici lorsque j'étais enfant, c'est exactement le souvenir que j'en ai, ça n'a pas changé, à part peut-être les arbres qui ont poussés.
Roche avait les larmes aux yeux en repensant à ces moments avec sa mère. Cassandre le remarqua, elle posa sa main sur celle de Roche. Elle aussi était émue.
- A moi aussi, elle me manque toujours autant.
Il la regarda puis passa son bras au-dessus de ses épaules. Elle se laissa faire et glissa son bras derrière le dos de Roche. Elle appuya sa tête sur son épaule et ils regardèrent vers l'horizon en silence pendant de longues minutes.
Ils discutèrent un moment avant de regarder lheure.- Bon, il va peut-être falloir qu'on retourne chez vous. Si on tarde trop, on va rentrer dans le noir.
Aucun des deux n'avaient vraiment envie de bouger mais il fallait bien se rendre à l'évidence, ils ne pouvaient pas rester ici. Cassandre quitta les bras de Roche à regret et se leva.
- Merci de m'avoir fait découvrir cet endroit Pascal, c'est magnifique !
- Je suis content de l'avoir retrouvé et d'y être avec vous. Allez, faut rentrer, voir si votre gigot est toujours là.
- Il a plutôt intérêt !
Ils reprirent le chemin en sens inverse, toujours dans la bonne humeur. A mi-chemin, Cassandre commençait à fatiguer, Roche s'en aperçut, il lui prit la main pour la soutenir et ils arrivèrent au chalet vers 20 heures.
Ils déposèrent leurs manteaux sur le dossier d'une chaise. Roche alla vérifier la cuisson du gigot, tout était parfait. Il restait encore 4 heures de cuisson.
- Bon, tout semble cuire parfaitement, vous n'avez rien à faire à part éteindre le four dans quatre heures ! Je vais vous laisser...
- Vous ne voulez pas prendre un verre... et j'ai peut-être un truc ou deux à grignoter dans le frigo, vous pourriez manger avant de rentrer chez vous. Vous l'avez bien mérité.
- Je ne veux pas vous déranger...
- Ça ne me gêne pas puisque je vous le propose ! Je me change et je nous sers un verre. Je reviens, mettez-vous à l'aise.
Il profita de l'absence de Cassandre pour lui aussi se changer rapidement, puis il s'installa sur le canapé.
Cassandre réapparut quelques minutes plus tard, elle prit deux verres et une bouteille de vin en cuisine et rejoignit Roche. Elle posa tout sur la table basse et retourna en cuisine. Elle farfouilla dans le frigo et en sortit un pot d'olives, du jambon sec et des dés de fromages, qu'elle mit dans des ramequins et rapporta sur la table basse. Elle s'assit près de Roche, il en avait profité pour servir le vin.
- Bon, désolée, c'est tout ce que j'ai pu trouver.
- Non, c'est très bien. Et puis, c'est plutôt pas mal pour quelqu'un qui ne cuisine pas ! dit-il en riant.
- Justement, ces petits trucs, y'a pas besoin de les cuisiner !
- Ah, vous êtes maline, vous !
Ils prirent leurs verres et Roche proposa de trinquer.
- Je propose qu'on trinque à votre repas de Pâques " fait maison " !
- Ouh là là, mais on n'est pas encore à demain, et c'est un peu le vôtre aussi. Moi je propose de trinquer au plombier sans qui je n'aurai pas pu préparer ce repas de Pâques. A vous !
- A nous alors ! dit-il doucement en plongeant son regard dans celui de Cassandre.
- A nous ! dit-elle troublée en soutenant son regard.
Pratiquement deux heures s'étaient écoulées. Ils avaient retracé leurs cinq dernières années communes, leur rencontre, leurs collègues et amis, leurs familles, les enquêtes, tout y était passé... enfin presque. Aucun d'eux n'avait évoqué leur relation, leur amitié, leur complicité et leurs sentiments non-dits.
Déjà cinq ans, que le temps passait vite ! Ils profitaient ce soir de ce moment paisible, en fait ça ne leur arrivait que rarement et cela leur faisait du bien.Un silence s'installa. Puis Cassandre aperçut le pansement de Roche qui se décollait un peu, elle posa alors sa main sur son front.
- Faudra penser à refaire votre pansement.
- J'aurai besoin d'une infirmière alors !
Leurs coeurs se mirent à battre plus rapidement. Roche caressa la joue de Cassandre et il se rapprocha lentement. Leurs respirations s'accélérèrent, ils se regardaient droit dans les yeux. Leurs lèvres se frôlèrent mais tout à coup, malgré l'attirance et les frissons qui parcouraient son corps, Cassandre recula. Elle posa sa main sur la joue de Roche.
- Je suis désolée, on ne peut pas. Dit-elle le coeur lourd, partagée entre ses sentiments et la raison.
Tout dabord surpris, Roche se sentit contrarié et blessé.
- Je pensais qu'on avait passé ce stade, mais j'ai compris... (il se leva) comme la dernière fois hein, il ne s'est rien passé.
Cassandre avait les larmes aux yeux. Elle avait tellement envie de se lever et de le serrer dans ses bras mais elle n'y arrivait pas, elle avait tellement peur de le perdre. S'ils allaient plus loin dans leur relation, l'un d'eux serait certainement contraint d'être muté on ne sait où et elle avait trop besoin de lui dans sa vie, même si cela signifiait sacrifié leur amour et à l'instant présent, elle ne voyait pas d'autre issue possible.
Roche, voyant que Cassandre ne le contredisait pas, récupéra ses affaires et se dirigea vers la porte. La déception et la tristesse envahissaient son coeur. Pourtant aujourd'hui un avenir commun lui avait paru possible, cette complicité, cette attirance, cette journée passée ensemble avait été magique. En fait, c'était trop beau pour être vrai. Il ouvrit la porte et regarda vers Cassandre. Elle s'était levée mais aucun mot ne sortait de sa bouche, seules les larmes coulaient sur ses joues.
- Il vaut mieux que je vous laisse... N'oubliez pas d'éteindre le four dans deux heures.
- Vous viendrez déjeuner demain ? dit-elle la voix pleine de sanglots.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Bonne nuit Florence.
- Pascal, je... put-elle seulement chuchoter avant qu'il ne ferme la porte.
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Magie de Pâques - Cassandre & Roche
FanficWeek-end de Pâques, pas d'enquête en cours, chacun vaque à ses occupations, pour une fois que l'equipe de Cassandre est libre un week-end. Mais tout ne va pas être si tranquille pour tout le monde.... Petite histoire de Cassandre pour le plaisir 💗