Pâques (partie 10)

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11h20, Jules avait raison, ils ne pouvaient pas rester sur des non-dits, ils devaient se parler. Lui devait la convaincre qu'elle avait tort, qu'ils avaient besoin d'être ensemble, à chaque instant, pour avancer. Il ne savait pas encore ce qu'il lui dirait, ni ce que Cassandre avait sur le coeur, mais sa décision était enfin prise et il ne devait plus reculer.
Roche se changea, envoya un rapide sms, prit son casque et partit en moto, il irait plus vite.

11h20, Cassandre alla en cuisine pour commencer à préparer l'apéritif, allumer le four pour réchauffer le gigot...
Jules reçut un sms " J'arrive ", il sourit, il avait réussi à le convaincre de venir.

- Maman, je file dans ma chambre, j'en ai pas pour longtemps.

- Ok chéri ! Prends ton temps.

11h35, une moto se gara discrètement devant le chalet. Cassandre n'avait rien entendu, entre la musique en fond sonore et les bruits de vaisselle, c'était passé inaperçu, elle était trop concentrée. Par contre, Jules avait bien entendu et l'attendait de pied ferme. Il resta dans sa chambre pour laisser le soin à sa mère d'ouvrir la porte.

Roche s'avança jusqu'à la porte, la tension l'envahissait un peu plus, il souffla profondément et sonna.

- Jules, tu peux aller voir qui c'est ?

- J'peux pas maman, je suis au téléphone ! Mentit-il.

Elle soupira, s'essuya les mains et se dirigea vers la porte. Lorsqu'elle l'ouvrit, son coeur se mit à battre plus rapidement, son regard se figea, un timide sourire s'afficha sur son visage.

- Pascal ! Dit-elle surprise.

- Bonjour Florence ! Répondit-il avec un demi sourire.

- Bonjour. Je suis contente que vous soyez venu. Entrez ! Dit-elle en plongeant son regard dans celui de Roche.

Elle s'écarta pour le laisser passer. Jules était revenu, il accueillit Pascal avec un grand sourire et le serra dans ses bras. Il lui murmura discrètement à l'oreille : " C'est cool que tu sois là ! ".
Cassandre les observa, émue de les voir si proches mais également intriguée par cette accolade. Elle sourit.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Jules la voyant sourire en les regardant.

- Ça me fait plaisir de vous voir si proche !

- Bon, par contre, j'ai une urgence...

- Quoi ! Non Jules, on va déjeuner !

- Je viens d'avoir des infos pour un article hyper important, ça peut pas attendre maman. dit-il en montrant son téléphone.

Elle souffla.

- Comme ça, vous aurez le temps de discuter. A plus ! Dit-il en s'éloignant vers sa chambre.

- Jules !

Cassandre et Roche se regardèrent, un peu gênés.

- Les enfants grandissent trop vite ! dit Cassandre.

- C'est vrai mais il a raison, on doit se parler vous et moi.

- Je sais oui. Vous voulez un verre ? Dit-elle en passant devant lui pour aller dans la cuisine.

- Volontiers.

Cassandre servit deux verres de vins, Roche s'approcha puis saisit les deux verres pour les emmener sur la terrasse. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, il lui tendit son verre. Elle le posa sur la table pour avoir les mains libres.

- Euh... d'abord je suis désolée pour hier soir, je... j'ai paniqué. La journée s'était tellement bien passée... et j'ai eu peur...

- Peur de quoi ? De moi ?

- Non, pas de vous, bien sûr que non. Euh... je ne sais pas comment l'expliquer...

- Alors peut-être que vous pouvez m'expliquer votre message, qu'est ce qui est compliqué entre la raison et votre coeur hein ? Que dit la raison, tiens ?
- La raison me dit que... qu'on ne doit pas dépasser le stade de l'amitié. Je suis votre supérieure et si on va plus loin, l'un de nous sera forcément muté, peut-être à l'autre bout de la France et... ce ne serait pas possible !

- Qu'est ce qui ne serait pas possible ?

- De ne plus travailler avec vous, je ne pourrais pas, j'ai... j'ai besoin de vous ! Dit-elle la voix tremblante et les yeux humides.

- Moi non plus je ne pourrais pas travailler sans vous mais... (silence)...et qui vous dit qu'un de nous serait muté.

- C'est comme ça, Pascal.

- Ok pour la raison, je ne suis pas d'accord avec elle mais j'entends. Et maintenant, que dit votre coeur Florence ?

Les larmes commencèrent à monter dans les yeux de Cassandre. Elle baissa le regard. Roche posa sa main sous son menton et releva son visage. Il plongea dans son regard bleu azur.

- Florence, que dit votre coeur ?

- Mon coeur dit qu'il veut cuisiner des gigots avec vous...

Roche sourit.

- ... il veut aller faire des balades avec vous. Mon coeur s'emballe quand vous êtes là. Vous êtes tellement... important pour moi, et j'ai peur de vous perdre si...

Cassandre n'arriva plus à retenir ses larmes, Roche s'approcha et prit son visage entre ses mains, il essuya ses larmes.

- Vous ne me perdrez pas, je serai toujours là avec vous. On doit essayer Florence. Je ne veux plus seulement travailler avec vous, je veux me réveiller à vos côtés, je veux passer mes soirées et... mes nuits avec vous. Je veux pouvoir vous serrer dans mes bras et vous consoler quand ça ne va pas.

Roche replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille et caressa sa joue. Cassandre posa sa main sur celle de Roche. Ils se regardèrent en silence. Les paroles de Roche faisaient tellement de bien à Cassandre, et tout ce qu'il disait, c'était tout ce dont elle avait envie aussi.

- Je trouve que votre coeur a de meilleurs arguments que votre raison ! dit-il en riant.

- Ah bon ? Vous trouvez ? répondit-elle, un sourire s'afficha sur son visage, remplaçant les larmes.

- Ah oui, sans hésitation, je vote pour votre coeur !

Elle le fixa, sourire aux lèvres.
Roche se rapprocha doucement, le coeur de Cassandre se mit à battre plus vite. Roche se rapprocha encore jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent. Cette fois-ci, Cassandre ne recula pas. Elle ferma les yeux, Rocha posa ses lèvres sur celles de Cassandre, elle répondit à son baiser. Ce baiser fut court mais intense. Puis Roche enlaça Cassandre, elle passa ses bras autour de lui et nicha sa tête dans son cou. Ils profitèrent de cette étreinte quelques minutes en silence.
Puis Roche recula sa tête pour lui faire face. Il l'embrassa furtivement et lui chuchota "Avec vous, pour toujours !". Elle sourit puis l'embrassa à son tour.

- Je suis désolée.

- On oublie. Ce qui compte c'est ce qui se passe maintenant, vous et moi.

- Et le gigot !

- Et moi ? Vous m'oubliez ? Fit Jules qui venait d'arriver.

Ils éclatèrent de rire. Roche et Cassandre ouvrirent leurs bras afin que Jules les rejoigne.

- Je préfère vous voir comme ça ! dit Jules.

Tous les trois se séparèrent.

- Bon, on va déjeuner ! Proposa Jules.

Magie de Pâques - Cassandre & RocheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant