Ariana X Number Five

Chapitre 10

PDV CINQ :

Il était 20h35, j'étais avec Marine depuis plus de 3 heures. Elle m'avait fait visité Paris de fond en comble. On avait pris au moins 25 fois le métro et je ne sentais plus mes pieds. J'avais résisté plusieurs fois à la tentation de me teleporter. Et puis j'avais passé tout mon temps rongé par le remord des mots que j'avais prononcé auprès de Huit. Marine parlait depuis 10 minutes mais seul le visage de Huit était dans mon esprit. J'étais incapable d'aimer. Je l'avais blessée, encore une fois. J'étais destiné à faire du mal à tout ce que je touchais.

- Tu m'écoutes Aidy ?

Marine avait déjà estimé que nous étions assez proches pour me donner ce surnom ridicule. Je lui souris poliment mais j'étais épuisé de me promener avec elle et je n'avais qu'une envie : retrouver Huit pour m'excuser. Elle me manquait dès qu'elle n'était pas là.

- Oui, je t'écoute je suis un peu fatigué on a beaucoup marché.

Soudain, jackpot ! Mon téléphone sonna et je m'empressai de me lever pour aller répondre à mon sauveur.

En l'occurrence ce fut une sauveuse.

- Cinq ? C'est Allison.

- Allison ? Tu m'appelles jamais qu'est ce que t'as ?

- C'est Huit, elle était aux toilettes au lycée je l'ai vue y aller. Mais elle s'est retrouvée enfermée alors j'ai essayé de forcer la porte et quand j'ai réussi, elle avait disparu. Je ne sais pas où elle est je pense qu'elle est en danger Cinq.

Huit. Disparue. Danger. Je raccrochai au nez d'Allison et partis en courant chercher ma veste.

- Aidy, tu vas où ?

- Laisse moi une minute tu veux ?

Je partis dans un coin me teleporter jusque chez Allison qui était dans tous ses états.

- Où est elle ?

- Je n'en ai aucune idée Cinq, elle a complètement disparu, son téléphone est éteint. Ils ont dû réussir à s'en prendre à elle. J'aurais dû être là...

- Oui, tu aurais dû putain !

- Je me promenais pas avec son ennemie main dans la main moi.

Je me mordis la lèvre. Elle avait raison. Enfin je n'avais pas tenu la main de Marine mais j'avais abandonné Huit pour me balader avec la personne qu'elle détestait le plus. Je tombai à genoux au sol, complètement perdu. Je réfléchis à une solution mais rien ne vint...

- La commission...

- De quoi tu parles Cinq ?

- Cette salope de directrice. Elle a ressuscité une fois qui nous dit qu'elle ne nous a pas refait le même scénario ?

- C'est ridicule elle était bien morte. De toute manière elle n'est plus à la commission. Même si c'était le cas, elle garde Huit ailleurs et on a aucune idée d'où elles peuvent se trouver.

- Fais chier... t'as raison.

Je fis les cent pas dans le jardin avant d'entendre un bruit sourd. Le bruit s'approchait de plus en plus jusqu'à ce que les sons autour de ce bruit sourd ne s'entendirent plus.

- C'est quoi ce bordel Cinq ?!

- J'en ai pas la moindre idée !!!

Une ombre survola nos têtes et je levai la mienne avant d'apercevoir un gigantesque dragon, sans doute le plus énorme jamais vu.

- Drogo...

Celui ci hurla de colère avant de se poser près de nous. Allison et moi partîmes en courant le plus vite possible mais la bête nous frappa avec sa queue et la brune et moi fûmes projetés contre la murette.

- Cinq, pauvre con, tu vois pas qu'il essaie de nous dire quelque chose ?!

- C'est un dragon Allison, pas un chienchien !

- Réfléchis une minute ! C'est pas n'importe quel dragon ! Il est né d'une force humaine ! Celle de Huit ! Ils sont donc liés !

- Qu'est ce que tu entends par là ?!

- Qu'il sait que Huit est en danger et qu'il compte sur nous pour la sauver enfin !

Mais oui c'était logique.

- Tu veux dire que va falloir monter sur son dos ?!

- Je suis aussi ravie que toi, je t'assure mais si c'est le seul moyen de sauver notre sœur je suis prête à prendre le risque !

- Allison ! On se jette dans la gueule du loup là ! Ils voulaient Huit pour qu'elle leur donne Drogo ! Et nous on va directement leur apporter ?! Il fallait se douter que Drogo voudrait obligatoirement retrouver sa mère en la sachant en danger !

- On a pas le choix ! C'est elle ou lui !

- Elle me haïra si son dragon meurt par ma faute...

- Et elle n'aura plus le moyen de te haïr si elle est morte !

Sa remarque me rendit un peu de courage et nous sautâmes sur le dos de Drogo.

- Allison...

- Quoi ?

- Je pense qu'il va falloir sérieusement penser à s'accrocher là...

Nous nous cramponnâmes aux écailles de la bête qui décolla, nous obligeant à nous accrocher de toutes nos forces.

A l'atterrissage, Allison et moi valdingâmes contre un arbre. Allison ne supporta pas le choc et s'évanouit.

- Allison... Allison putain réponds moi !

Elle bougea à peine. Je la cachai donc sous ma veste et partis.

- Con de dragon.

J'étais égratigné de partout. De plus, j'étais au bord du malaise. J'avais passé la journée à marcher et j'avais en plus fini par comprendre qu'à chaque grognement de dragon je devais tenter un voyage temporel. Mon corps avait donc voyagé de plusieurs années après 3h30 de marche, et était en plus déchiré de partout part mes deux chûtes. Je me tenais le bras en gémissant. Je tenais très peu debout et je ne pense pas qu'il soit possible de me teleporter une fois de plus. Huit... elle était en danger... par ma faute... si seulement j'étais pas parti avec cette fille ! Elle aurait été sous ma protection et rien de tout ça ne serait arrivé !

Je déambulai dans une bâtisse qui se tenait au milieu d'un champ. La nouvelle commission... Elle était beaucoup moins commode que l'autre où j'avais passé pas mal de moments. Je courais avec le peu de force qu'il me restait jusqu'au sous sol où devaient être cachés les prisonniers. Je courais jusqu'à une petite pièce au bout d'un très long couloir. Elle était fermée à clé, évidemment. J'en pouvais plus, je ne sentais plus aucune partie de mon corps et je voyais le moment où j'allais perdre connaissance. Pas si près du but...

Je pris toute la force qu'il me restait, je forçai tout ce que je pouvais pour me retrouver de l'autre côté, près de la femme que j'aimais. Je réussis malgré moi et ce que je vis me déchira le cœur.

Huit leva vers moi un visage trempé, ensanglanté, des bras troués par plusieurs coups de couteaux. Elle tremblait de tous ses membres et pleurait. Je ne sentais plus rien, j'allais tomber, je le savais.

- Hu-huit... je- je suis là maintenant mon amour. Je suis désolé tellement désolé ma princesse, tellement désolé...

Je m'approchai d'elle comme je le pouvais.

- Je vais te... sortir... de là...

Elle prit mon visage entre ses mains et je lui souris avant de tomber lourdement sur ses cuisses, inconscient.

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