Chapitre 12

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Dans la limousine, je ne peux m'empêcher de réfléchir à ma vie, à Juvia, à ce qu'aurait dû être notre vie si je n'avais pas pris cet avion il y'a huit ans.

Si je n'avais pas choisi ma carrière à notre couple.

Si je m'étais rendu compte de ce qui était vraiment important avant qu'il ne soit trop tard.

-Warren faites demi tour s'il vous plaît, demandé-je à mon chauffeur.

-Monsieur, si nous nous dépêchons, nous pouvons encore arriver à temps à l'aéroport.

-Non. Inutile, je rentre chez moi.

Il me lance un regard surpris à travers le rétroviseur mais se contente de hocher la tête avant de s'exécuter.

-Comme vous voulez Monsieur.

Une fois chez moi, je dépose le carton sur la console près de l'entrée et me dirige vers le bar pour me servir un whisky. Je regarde la boîte, ce sont de vieux trucs à moi m'a t'elle dit. Je me demande bien pourquoi elle a gardé ses trucs si longtemps mais je devrait m'estimer heureux. Cela m'a permis de la revoir une dernière fois. Pris de curiosité je me dirige vers le meuble pour m'emparer du carton pour inspecter ce qu'il peut contenir.

Je me laisse tomber dans mon fauteuil et ouvre la boîte. Plusieurs babioles sont entassées à l'intérieur, des vestiges de mon passé que je recouvre à mesure que je fouille. J'attrape un flacon de parfum et je ne peux m'empêcher de l'ouvrir pour en humer les effluves.

Le souvenir de Juvia m'offrant ce parfum pour mes 17ans me revient, nous étions si jeunes, si insouciants, si amoureux.

Je pose le flacon sur la table basse à côté de moi et continue mon inspection. Je retrouve ma chaîne en argent avec mon pendentif en forme d'épée que j'ai cru avoir perdu il y'a des années, je suis soulagé de voir qu'elle l'ai gardé pendant tout ce temps et le remet aussitôt à mon cou.

Je continue de fouiller dans le carton et je tombe sur plusieurs babioles sans intérêt, un vieux briquet de l'époque où je fumais, un vieux CD des «Black Demon», un groupe de rock que j'admirais à l'époque. Des tickets de cinéma du film « Crazy Stupid Love» ce film où elle m'avait traîné presque contre mon gré reste gravé dans ma mémoire, ou plutôt ce qui a suivi. Car c'est aussi ce soir là que nous avons eu notre première fois ensemble. J'ignore si c'est pour cette raison qu'elle a conservé ces tickets, ainsi que la plupart des bricoles qui se trouvent dans ce carton mais revoir tous ces objets me fait l'effet d'un voyage dans le temps qui ravive la flamme de tous ces souvenirs que je croyais enfouis à jamais.

Je repère également cette vieille écharpe que j'adorais. Je l'avais tout d'abord refusé, nous n'étions même pas ensemble quand elle me l'à donner pour fêter le 413eme jour de notre rencontre je ne l'ai pas prise au sérieux.

Sérieusement, qui fait ça?

Juvia fait ça! Évidemment.

J'avais à peine 15 ans, à cette époque là je ne pensais pas à l'amour, je voulais juste m'amuser et profiter. Pour moi elle n'était que la petite voisine de 14 ans qui rêve un peu trop au prince charmant.

Pour être totalement honnête, j'avais déjà un petit quelque chose pour elle à cette époque, mais ma fierté m'empêchait de l'admettre et je repoussais chacune de ses attentions envers moi prétextant ne pas être intéressé.

Elle n'a jamais abandonné, elle était convaincue que nous étions faits pour être ensemble.

Mon dieu le temps qu'il m'a fallu pour arrêter d'avoir peur et trouver le courage de l'inviter à sortir avec moi. J'ai voulu la jouer cool en faisant comme si j'étais maître de la situation,  mais c'était sans compter sur sa personnalité débordant d'affection. Et puis, sans même que je ne m'en rende compte, elle s'est imposée à moi. Comme une évidence, bousculant toute mon existence, brisant toutes mes incertitudes, s'appropriant mon cœur.

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