1.3. Peine

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« Je fais bien de mon mieux, mais je préfère Arianne. »
« Après tout, elle est celle qui en elle coule mon sang. »
Yoram derrière la porte se sentait pariat.
« Dis juste un petit mot, s'il te plaît, chère maman... »
          [ Pensa-t-il.

Et le père continua : « c'est la même chose pour toi. »
Et la mère de répondre : « Je sais, ne t'en fais pas... »
« Mais quand on se disait qu'on serait sans bébé,
« Nous l'avons adopté, c'était notre fierté. »

« Ça ne doit pas changer, il reste notre bébé. »
« Si tu veux. », dis le père, le regard vers le ciel.
« Mais ce n'est pas ma faute qu'on l'ait abandonné.
« Maintenant tout mon cœur est à ma petite belle. »

La mère s'en indigna sans pour autant broncher.
Ce qu'elle aurait sans doute fait si elle avait su
Que ce fils adoptif avait tout entendu
Et partait brisé à sa chambre à pas feutrés.

Même s'il avait voulu, il n'aurait pas pleuré.
Il était déjà vide. Plus rien n'aurait coulé.
Le temps lui avait fait inestimable cadeau
En lui faisant savoir qu'il était un fardeau.

L'enfant décida que fardeau ne serait plus.
Il enfouit en lui même, ce qu'il eût retenu
De cette étrange soirée avec un goût amer.
Simplement en lui même, il perdit ses repères.

Au fur et à mesure, il s'effaçait lui-même.
L'enfant ne parlait plus, n'avait plus de présence.
Il se renfermait de plus en plus sur lui même
Et disparaîssait avec tellement d'aisance.

Pourtant sa sœur et lui restaient quand même des têtes.
Un jour, Arianne rentra, son grand cœur à la fête.
Derrière elle la suivait notre Yoram dans son ombre,
Qui partit sans mot en direction de sa chambre.

Le dîner s'effectua de bonne heure en famille.
Les parents étaient , ainsi que fils et fille.
Au moment du dessert, Arianne annonça
« J'ai été première de classe ! Maman ! Papa ! »

Le visage des parents s'éclaira de bonheur.
« Félicitations chérie ! Tu es notre fierté. »
« Bravo, chérie ! » s'écria le père enchanté.
Elle était tout heureuse, c'était de gloire son heure.

Yoram ne broncha pas, terminant son repas.
Quand il eût terminé, s'adressant à sa sœur,
Il lui dit : « Bien joué », et puis s'en alla.
Sans vraiment tenir compte du regard de son père.

Le silence se refit, sans qu'Arianne ne comprenne.
À presque sept années, elle restait innocente.
« C'est vraiment trop bizarre, il ressent de la peine. »
Ajouta Arianne. « Il est premier pourtant
          [ Lui aussi... »

La mère en fut touchée. Elle s'en est donc voulu
De ne rien demander à son premier enfant.
Elle était concentrée sur Arianne sa fille.
Pendant que Yoram, lui , quittait presque la famille...

Comment devrait-elle faire pour le récupérer,
Lui montrer son amour et puis son affection.
Elle toqua à sa chambre, sa voix cria « Entrez ! »
Elle entra alors dans un monde sans effusion
          [ De sentiments...

RUDIS INSTINCTIBUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant