1.7. Première Lame

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Le jour du lendemain se passa bizarrement.
Yoram était rentré des cours après sa sœur.
Il ressentait en son sein une espèce de peur,
Une sorte de manque, grandissant lentement.

Il avait l'habitude de prendre tout son temps.
Il voulait savourer tout l'air frais du dehors
Avant de pénétrer dans l'abîme du démon,
Cet endroit renfermé qui était sa maison.

Et pour lui, ce n'était qu'un simple bâtiment qui
Souvent grâce à sa mère, semblait être un foyer.
Il pensait être un cygne tombé dans un sombre puits,
Un petit canari, dans une sale cage dorée.

Il avait marché vite et arriva donc chez lui.
Il y entra sa clé et tourna la poignée.
Tout lui semblait bien plus sombre qu'à l'accoutumée.
Il croisa alors les yeux de sa sœur, rougis.

Immobile. Sur le pas de la porte. Sans voix.
Sa sœur avait en main, un portrait de sa mère.
Yoram fit quelques pas, et la prit dans ses bras
Quand l'ombre d'un homme meurtri apparût : son cher père.

Cédant à la colère, le fouet à la main,
Il hurla à la mort en s'approchant d'eux deux :
« N'approche pas de ma fille. Toi, enfant du malin !
« Tu m'as pris mon épouse, mon unique amoureuse... »

Et l'homme, les larmes aux yeux, attaqua au fouet.
Celui-ci s'abattait quand l'enfant l'évita,
Saisit la main de l'homme qui voulait le rouer
          [ De coups...
Et lui dit : « Plus jamais, tu ne me toucheras... ».

Ses yeux semblaient en feu, le feu de la colère,
La rage du désespoir, tristesse et pure folie.
« Ou alors, tu me tues. Ce, comme avec ma mère. »
L'homme en larmes, dans l'action, fut d'abord tout surpris.

Puis ensuite, éclata-t-il d'un rire sardonique.
Séparant les enfants, il cogna le garçon.
Son visage contre sa paume, empli d'excitation,
Il écrasa son crâne contre le mur en briques.

L'enfant s'écroula tout comme les coups de fouet.
L'homme pleurait en frappant, et hurlait toute sa peine.
Le fouet s'abattit ce, jusqu'à arracher
Des lambeaux de la chair du garçon plein de haine.

Et puis la jeune fille s'écria : « ASSEZ ! S'IL VOUS PLAÎT !!
« VOUS ÊTES TOUS DEUX FAUTIFS. À NE PAS FAIRE LA PAIX,
« VOUS L'AVEZ FAITE PARTIR. Et elle ne viendra plus... »
Et sa voix se brisa quand le fouet se tut...

Elle s'enfuit en pleurant. Et sur ses pas, son père.
Yoram se sentit seul, puis à sa chambre fila.
Sur sa chambre de chevet, il y avait un grand verre.
Ce verre, il le cassa et s'en servit comme lame.

Sur ses joues ruisselaient des tas de petites larmes.
Sur son bras, paraissaient les traces d'une petite arme.
Un objet contondant à l'aura destructrice
Lui apaisa son âme d'une première cicatrice...

RUDIS INSTINCTIBUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant