wolf feelings +sukook

CHAPITRE 14

Un peu gêné par tant de regards posés sur lui, Yoongi se mordille la lèvre. Bien que tous les herbivores sachent qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, il enfreint tout de même les règles de l'école. Toutefois, ils sont grandement rassurés en sentant l'odeur d'un certain hybride lapin posée sur lui, mélangée à la sienne, et celle du loup mélangée à celle du lapin qui vient d'entrer dans le hall.

« Alors c'est ça que tu me cachais... » souffle Hoseok, sur les fesses.

Il finit par lâcher son bras, et se recule d'un petit pas, histoire de ne pas prendre de risques. Comment a-t-il fait pour passer à côté de l'odeur lupine de son nouvel ami ? Il la sent à plein nez, désormais. Doucement, Jungkook se rapproche du loup, les joues roses et grandement intimidé. Toute la salle regarde les retrouvailles entre les deux jeunes hommes. Avec délicatesse, le noiraud vient attraper la main de son âme-sœur, et déposer un baiser rempli de tendresse sur ses lèvres pulpeuses. Il passe sa langue sur les siennes et murmure d'un ton taquin :

« Goût fraise. J'adore ça. »

Le brun prend une teinte coquelicot, alors que l'autre ricane doucement. Ils sont comme dans leur bulle, isolée du reste du monde qui leur paraît bien fade à présent qu'ils se sont trouvés. Comme dans les contes de fée, ils sont tombés amoureux l'un de l'autre au premier regard, même s'ils ne s'en sont pas forcément aperçus. Après tout, quel herbivore sain d'esprit poursuivrait un carnivore pour s'excuser d'avoir eu peur de lui ?

Aucun, sauf Jungkook, visiblement. Mais Jungkook n'a jamais rien fait comme les autres.

« Tu es magnifique, mon ange. »

Le visage du plus jeune rougit encore plus, s'étendant jusqu'à la pointe de ses oreilles. Yoongi serre ses doigts dans les siens, les yeux brillants par le simple fait d'être posés sur son âme-sœur. Le baiser qu'ils ont partagé la veille semble avoir débloqué quelque chose chez eux. Comme si, avec ce dernier, leurs âmes s'étaient reconnues pour de bon.

L'emploi de ce surnom a le don de fortement ébranler le lapin, qui piétine doucement sur place, tout timide. Son cœur bat encore plus fort en voyant le regard tendre son âme-sœur.

Les deux amoureux sortent finalement du hall du dortoir des herbivores, sans se soucier des regards encore étonnés des autres herbivores et du rire de Hoseok qui éclate soudainement, toute la pression maintenant redescendue.

« Je pense qu'ils ont été un peu surpris. » commente le noiraud en faisant la moue.

« Il y a de quoi ! » rigole l'autre. « Tu es entré dans le dortoir des hybrides herbivores. »

« Mais je ne suis pas méchant ! Et puis... j'ai déjà trouvé la perle rare. »

Il détourne le regard, les joues roses, comme s'il n'assumait pas vraiment ce qu'il venait de dire. Le brun ne peut s'empêcher de déposer un baiser simple sur sa joue, profitant qu'il le dépasse de plusieurs centimètres. Parce que, bien qu'il soit plus jeune que lui, ce dernier est plus grand que lui.

Sur le chemin, leur proximité attire de nombreux regards. À Jabjong, Yoongi est connu pour être un loup solitaire. Alors le voir aussi proche d'une autre personne, qui porte en plus son odeur... c'est vraiment quelque chose d'étrange. Presque irréel de voir quelqu'un qui ait réussi à dompter le jeune homme de cette façon.

Le couple se dirige d'un pas tranquille vers la cafétéria. Ils s'installent à une table libre après avoir pris chacun un plateau. Bien que Jungkook ait déjà pris un café dans leur appartement avec Hoseok, son ventre crie famine. Si bien qu'il se retrouve à engloutir plusieurs tartines beurrées et trempées dans son café, ainsi qu'un donut et une brique au lait à la banane. Tout cela, sous le regard amusé de son aîné, qui ne mange à peine qu'un morceau de sa viennoiserie. Contrairement au premier, il n'a jamais vraiment faim le matin, et se contente d'une chose légère.

Au loin, Yoongi croise le regard de Namjoon, qui mange en tête-à-tête avec Chaerin, puis celui d'un chat qui semble les fixer depuis pas mal de temps. C'est le même jeune homme qui était beaucoup trop proche du brun à son goût, la veille. Il est attablé avec deux autres jeunes hommes, qui leur lancent souvent de rapides regards malicieux.

« C'est qui ce type, à la fin ? » maugrée-t-il sans s'en apercevoir.

Le cadet relève la tête, les sourcils froncés et la tête penchée sur le côté. Il a une bouille de lapin perdu, et cette seule vue fait fondre le cœur du grand méchant loup.

« De qui tu parles ? »

« Du stupide chat qui nous regarde depuis tout à l'heure. Celui qui était avec toi hier. » crache-t-il, désormais irrité.

« Il s'appelle Mingi, et c'est l'un de mes amis. » lui apprend Jungkook avec un sourire taquin. « Pourquoi ? Tu es jaloux ? »

La queue lupine du noiraud s'ébouriffe et vient violemment battre derrière son dos, tandis que ses oreilles se plaquent en arrière sur son crâne. Celles du brun s'agitent gaiement sur sa tête, en dépit de l'air de tueur de son amant. Ce dernier, irrité, prend une moue détachée et moqueuse :

« Moi, jaloux de ce stupide chat de gouttière ? Plutôt crever. »

« Tu es jaloux. » affirme l'autre en ricanant.

« Je l'avoue, je suis jaloux ! Voilà, t'es content ? »

Sa queue s'agite toujours dans les airs, agacée. Alors, délicatement, l'hybride herbivore vient poser sa main sur la sienne, sur la table, et entrelacer leurs doigts ensemble. Les joues de Yoongi rosissent, et il détourne le regard, le cœur battant à tout rompre. Il évite les regards choqués autour d'eux, car les étudiants sont toujours sur les fesses de le voir aussi intime avec une autre personne, et plante ses yeux dans ceux de son compagnon.

« Tout le monde nous regarde. » murmure-t-il, mal à l'aise.

« Tout va bien. Je suis là. » le rassure-t-il en prenant une voix douce.

Le plus âgé serre plus fort ses doigts, en proie à une sorte de crise de paranoïa. Il n'a pas l'habitude qu'autant de personnes aient leur attention posée sur lui, et il ne supporte tout simplement pas ça. Il se sent tellement vulnérable.

Mais heureusement, Jungkook prend les choses en main. Il débarrasse leurs plateaux à la vitesse de l'éclair, et entraîne le musicien dehors, pour qu'il puisse prendre l'air. Il l'attire dans un coin assez isolé de la cour, et le prend dans ses bras, le serrant avec puissance contre son torse. Le noiraud enfouit son visage dans son cou, et inspire longuement son odeur. Un léger soupir de soulagement passe la barrière de ses lèvres quand l'une des mains du brun vient caresser avec tendresse ses oreilles. Il se sent mieux, lové contre son amoureux.

« Merci. » dit-il simplement.

Pour seule réponse, le cadet vient relever son menton avec deux de ses doigts, et appuie ses lèvres contre les siennes dans un baiser à la fois doux et passionné, faisant rater un battement à leurs cœurs respectifs.