Bonne lecture !
________________________
Jean aime bien le repas du soir.
La cantine est moins bondée, seulement remplie par les internes qui viennent de descendre pour le seul et unique service. Un personnel plus tranquille, une queue bien moins longue, et une possibilité de traverser le hall jusqu'au self en chausson et en jogging, sans que personne n'en ait grand-chose à faire.
Jean aime bien le repas du soir, quand sa joue ne lui fait pas mal et qu'il ne va pas devoir être privé d'heure libre juste après l'étude simplement à cause d'un abruti. Un abruti, qui se trouve à deux places de lui, de l'autre côté de Marco qui s'est placé entre eux.
Son assiette ne contient que quelques pâtes pleines d'eau et un poisson fade. Ils ne sont pas arrivés à temps pour les desserts.
— Va vraiment falloir que vous arrêtiez, tous les deux.
En face de lui, dans la diagonale, Jean voit Mikasa le dévisager avec colère, comme elle le fait presque tout le temps. Au début, ça l'intimidait un peu, mais à présent il s'en fiche pas mal et l'irritation qu'il ressent à l'idée qu'une fille avec autant de potentiel reste simplement attachée au cul d'un sale petit con comme Eren lui fout les boules.
Armin, qui vient de parler, termine son assiette en prenant soin à bien la nettoyer. L'homme qui récupère leurs plateaux lui offre toujours un sourire avec un « Bonne soirée Armin », ce qui a le don de tous les faire halluciner. Parce que ce mec ne sourit à personne, qu'il a au moins quatre-vingts ans, qu'il râle toute la journée, et qu'ils sont presque sûrs qu'il déteste tout le monde. Tout le monde, sauf Armin, apparemment : quelle chance pour lui.
— Les gars, répète Armin en donnant un petit coup de pied à Jean. Je suis sérieux.
Jean hausse les épaules, et Eren grommelle quelque chose, le nez dans son assiette.
— Il a pas tort, soutient Marco. Ça vous dérange pas de rester en colle jusqu'à 22H ?
Bien sûr que si, ça le dérange. Jean n'est pas encore maso.
— J'ai entendu dire que Hanji était ravie de vous deux.
Tout le monde grimace, même Mikasa. Jean fait la moue, et avale difficilement la pâte qu'il fourre dans sa bouche. Eren se racle la gorge.
— Et qu'est-ce qu'ils ont fait pour ça ? demande Berthold.
Armin croise ses mains au-dessus de son plateau.
— Le labo du troisième étage a failli partir en cendre.
— C'est faux, contredit Jean.
— Ah ?
Leur ami semble attendre qu'il lui prouve le contraire. Rendre Hanji Zoé ravie, c'est faire quelque chose de peu recommandable.
— Une fiole est...tombée.
— Ça a fait un trou dans le carrelage, grogne Eren à l'autre bout de la table. Puis de la fumée. Donc on a pris l'extincteur, et c'était réglé.
En vérité, Jean s'est précipité sur l'extincteur en voyant le trou dans le sol et en reniflant l'odeur de cramé. Eren était trop occupé à essayer de le cogner à nouveau.
Une petite dispute dans la classe d'Hanji, et la moitié de leur classe a failli y passer. Jean se demande très sérieusement qui a laissé quelqu'un comme Hanji devenir prof. Qui a pris cette décision débile, et s'est dit que c'était sans danger de laisser des mineurs en sa compagnie ?
— Ouais, approuve Jean de mauvaise foi. Et c'était réglé.
Armin soupire. Son regard descend de son regard à la mâchoire de Jean, encore un peu gonflée. Le visage d'Eren n'est pas mieux.
— Faut vraiment que vous arrêtiez. Vous allez finir par vous faire renvoyer.
— Erwin ne va pas nous renvoyer, contre Jean.
Eren continue :
— On est ses petits espoirs, ses élèves de la seconde chance. Nous renvoyer, c'est avouer son échec.
Un silence se pose sur la table. Ils ont presque tous terminé. Mikasa dit :
— Le nain va vous enterrer quelque part. Deux disparus, c'est sûrement mieux que deux échecs.
Ils se retournent tous vers elle, et elle hausse les épaules. Ce n'est pas tout à fait faux : le coach Levi n'a pas beaucoup de patience, et cette dernière semble être arrivée à son terme avec Jean et Eren. Dès qu'il croise l'un ou l'autre dans la cour ou les couloirs, il leur donne d'office une heure de colle.
Et si c'est lui le professeur le plus proche lorsqu'une bagarre explose, alors...
Jean déglutit.
— Ça arriverait pas si Eren était pas aussi....
— Ou si Jean n'avait pas un tel balai dans le.....
— Les gars.
Une boulette de pain arrive sur le plateau de Jean, et il la renvoie vers Eren en lui lançant un regard noir.
C'est affreux, de sentir que la colère n'est que la couche dure et visible de ce qu'il ressent pour Eren Jaeger et son attitude de demeuré.
— Bon, j'ai fini. Je vous attends dehors.
Eren se lève, non sans lui lancer un regard. Tout le monde l'observe s'en aller, rendre son plateau, et s'échapper par la porte grande ouverte de la cantine. Quand Jean se retourne vers Armin, ce dernier le fixe.
— Jean, faut vraiment faire quelque chose.
— Eren se bat avec tout le monde.
— Il se bat une fois, puis c'est fini. Avec toi, c'est toutes les semaines.
— Il a qu'à être moins con.
— Jean.
Ça l'énerve, qu'Armin soit obligé de lui parler à lui car il sait déjà qu'Eren est une cause perdue.
— Jean, ne rentre pas dans son jeu.
— Plus facile à dire qu'à faire.
Reiner soupire à côté de lui, et Jean se retourne.
— C'est ce qu'il veut. Il attend juste que quelqu'un lui cogne dessus.
— Reiner, grogne Mikasa.
— Quoi, c'est pas vrai ? S'il est tellement en colère, il a qu'à parler à quelqu'un. Je compte pas l'excuser d'être un con.
Les sourcils se Jean se froncent. Il a envie de demander, de poser quelques questions, des choses comme « vous connaissez Eren depuis combien de temps ? » ou bien « pourquoi Eren est-ce que lui n'a rien senti ? » mais il se tait. Ça ne le regarde pas, et ça ne les concerne pas.
— Bon, j'y vais aussi. Je suis collé, de toute façon.
Il s'échappe de la table, et les laisse à leur conversation. Eren Jaeger est un crétin, y'a pas grand-chose de plus à savoir.
______________________
Des bisous !
VOUS LISEZ
Quitte à guider mes pas || EreJean
Fanfiction| Eren Jaeger X Jean Kirschtein | Fiction terminée | Les parents de Jean l'envoient dans un internat, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas particulièrement ravi. Pourtant, là-bas, il fait la connaissance d'un groupe intéressant, devie...