Je marchais tranquillement le long de la berge, le soleil fusionnant avec l'horizon et l'alizé déposant son voile salé sur ma peau.
Doucement, je laissais mes pensées mornes et tristes se dissiper au rythme que la houle qui faisait valser les vagues.
Cependant, alors que mon esprit trouvait enfin le repos auquel il aspirait depuis longtemps, une voix amèrement familière vint briser ma tranquillité. Ce son, ce timbre, j'aurai pu le reconnaître entre mille ; gutturale, peu commun, et si charmant à la fois. Mais que faisait-il ici ?
Au même moment, une seconde voix parvint jusqu'à mes oreilles.
Mon corps se raidit.
Elle était nasillarde, grinçante, et surtout agaçante. Mais le plus terrifiant, ce fut de sentir mon sang se glacer à l'entente de ces cordes vocales. J'assistais alors, impuissante, au réveil brutal de mon angoisse. Ma respiration se stoppa, mon cœur s'arrêta. Les bruits autour de moi s'évanouirent, le soleil devint noir, et ses rayons, plus froids qu'une brise hivernale.
Puis l'inévitable se produit. Je les vis du coin de l'œil, me doubler sur la gauche. Peut-être qu'en fermant les yeux, je disparaîtrai de leur champ de vision ? Mais j'entendis une nouvelle fois ce timbre grinçant ricaner :
— Pst, regarde qui est là...
Mon espoir de fondre dans le décor déchu, je relevais craintivement les paupières, avant de faire glisser mon regard jusqu'à eux.
En une fraction de seconde, je me sentis transportée dans un autre monde. L'instant même où mes prunelles rencontrèrent celles azures du propriétaire de la voix rauque, je vis mes forces m'abandonnaient, drainées par ce regard de pierre qui me faisait face ; ces iris arides qui n'exprimaient rien d'autre que le néant.
Je crois que j'aurais préféré me heurter à des yeux moqueurs plutôt qu'au vide absolu.
L'échange ne dura pas plus d'une demi-seconde, et très vite, la voix rauque s'éloigna ; continuant avec sa partenaire, une promenade sur un rythme romantique et calme. Tandis que moi, je restais là, pétrifiée, échouée sur la plage de ses souvenirs, comme naufragée.
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𝐃𝐞𝐬 𝐌𝐨𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐮𝐱 [𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐓𝐞𝐱𝐭𝐞𝐬]
PoetryRECUEIL N°1 D'aussi loin que je me souvienne, j'écris depuis que j'ai appris à me servir d'un stylo. Tout et n'importe quoi, des mots par-ci par-là, des musiques, des poèmes, des histoires... J'écris pour me vider la tête, pour soulager mon cœur, j'...
![𝐃𝐞𝐬 𝐌𝐨𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐮𝐱 [𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐓𝐞𝐱𝐭𝐞𝐬]](https://img.wattpad.com/cover/215086575-64-k273428.jpg)