𝐕𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐫 𝐊𝐚𝐧 𝐞́𝐩𝐚𝐮𝐥𝐞 𝐝𝐫𝐚𝐢𝐭𝐞

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William soupira.

De ses pupilles délavés, il scrutait la foule devant lui. Face à ses yeux, les élèves chahutaient joyeusement dans la cour du lycée.

Il fronça les sourcils. Les rires facétieux de ses camarades lui embrouillaient la tête ; lui qui ne souhaitait désormais plus connaître ces éclats de gaieté. Au milieu de cet amas de gens, il lui fallu chercher du regard la seule personne capable d'apaiser son mal de crâne. Ainsi, il fit glisser ses iris d'un bout à l'autre de la cours, et fini par trouver le remède qui lui fallait. Il dévisagea en détail ces lèvres roses, cette peau laiteuse, ces cheveux laineux, et inspira profondément en essayant, même si cela était perdu d'avance, d'humer les fragrances de son médicament personnifié.

Mais au même moment, de nouvelle aiguilles de douleurs vinrent s'enfoncer dans les gyrus de son cortex cérébral.

— Ah ! pesta-t-il en portant machinalement une de ses mains à sa tête.

Son algie s'intensifia pendant quelques secondes avant de brusquement disparaître.

— Bon, quand t'auras fini de faire ta chochotte, une voix résonna à côté de lui.

William sursauta et se redressa précipitamment pour savoir qui lui avait parlé. Mais le garçon eu beau regarder autour de lui, aucune personne n'avait pourtant daigner l'approcher.

Ça y est, je deviens fous... pensa-t-il.

— T'es pas fou, gamin, tu regarde juste pas au bon endroit.

Voilà que la voix recommençait, cette fois accompagnée d'un soupire.

— T'es franchement pas doué, toi... continua-t-elle. Tourne toi vers la droite et regarde ton épaule.

Machinalement, le garçon s'exécuta. C'est alors qu'il aperçut un petit être lumineux, couchait sur sa clavicule.

William écarquilla les yeux

— Qu... Qui es-tu ?! bégaya-t-il.

— Ton ange gardien, mon pote, fit l'étrange apparition sans pour autant lui adressa un regard. Entre nous, je te conseille de ne pas parler trop fort si tu veux pas vraiment passer pour un fous. T'es le seul à pouvoir me voir.

D'un geste mécanique, le lycéen ferma sa bouche.

— Bon, voyons voir ce que nous avons là, soupira l'ange en sortant un paquet de feuille de sa poche. Ah, une peine de cœur, dit-il en lisant, et d'un premier amour, en plus, c'est bien ma veine !

William continuait d'observer ce petit homme étrange qui semblait juger sa vie avec désinvolture.

— Regardons comment on en est arrivé là, continua-t-il. Hm, c'est visiblement monsieur qui a quitté madame... Patati... Tintintin.... Là ! Voilà, j'ai trouvé le problème.

L'apparition se leva, rangea correctement ses feuilles dans sa poche, puis adressa enfin un regard au lycéen.

— Bon, écoute, mon garçon, commença-t-il avant de se laisser tomber sur ses genoux. Je vais pas y allier par quatre chemins : t'as merdé.

— Hein-

— Tututut, ne m'interrompt pas, s'il te plaît, le coupa l'ange.

William haussa les sourcils mais ne pu que se taire face au ton autoritaire du petit homme.

Je sais que si tu l'as quitté c'est parce que tu as eu peur, blablabla, c'est normal à ton âge et je le comprends. Mais là où ça va pas, c'est ce qu'il s'est passé après. Non, parce que si tes crétins de camarade et ton ex croient que tu ne l'aime plus, c'est pas a ton ange gardien que tu vas faire gober ce bobard.

— Qu-

— Eh, le coupa de nouveau le petit homme. Ne m'interrompt pas, je t'ai dis.

Et William abdiqua une fois de plus face au regard assassin de l'esprit.

— Donc, je disais, reprit ce dernier. Ça se voit que tu l'aime toujours. Hier encore, tu parlais à ses potes pour savoir comment elle allait. Et qu'est-ce que tu rages, quand tu la vois traîner avec ce garçons qui remplit ses journée. Ce poison qui coule dans tes veines, ce mal qui te ronge, c'est la jalousie, l'ami. Mais tu refuse d'ouvrir les yeux, tu te perçois d'avoir pris la bonne décision, blablabla, parce que t'es qu'un trouillard. Pourtant, qu'est ce qu'elle te manque. Elle te manque à en crever. Mais tu ne peux plus revenir vers elle, c'est trop tard, ta fierté t'empêche de la regarder dans les yeux et tu passes tes journées à la surveiller en secret. Tu restes là, seul, pitoyablement seul, enfermé dans ton mensonges, les yeux voilés d'illusions.

À ces mots, le lycéen eu l'impression de recevoir un véritable coup de point en plein visage. Mais l'ange ne lui laissa pas le temps de réagir et continua :

— Ah, il est beau l'homme remplit de fierté que tu voulais montrer, lâcha-t-il sur un ton sarcastique. Cet homme qui paraissait comme courageux, invincible, héroïque. Mais regarde toi, gamin ! Regarde ce que t'es devenu ; à vouloir tout contrôler, t'es partie en roue libre. Et aujourd'hui, tu te retrouve comme un misérable petit con, à la regarder de loin sans oser approcher. Pourtant, si je peux te certifier quelques chose, c'est que elle, elle n'attend que ça, que tu revienne. Bon, je te dis pas qu'elle va t'accueillir à bras ouvert, rigola l'ange. C'est même possible que tu passe un sale quart d'heure, amplement mérité ceci-dit ; mais elle finira par te pardonner. Cependant, pour ça, faut-il encore que monsieur est le courage de s'excuser. Alors, que comptes tu faire maintenant ? Continuer de la voir s'éloigner un peu plus jusqu'à ce que le moindre petit amour pour toi soit chassé de son cœur ou, au contraire, compte-tu te battre ?

𝐃𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐌𝐚𝐮𝐱 [𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐓𝐞𝐱𝐭𝐞𝐬]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant