«so tonight»

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Finalement, le duo retrouva leurs amis quelques dizaines de minutes plus tard et tous se dépêchèrent vers la sortie, en pressant le pas.

Lorsqu'ils se retrouvèrent devant la sortie, la rousse fut la première sortie. Accroupie devant, elle observait.

"Vous pouvez venir, déclara la jeune fille"

Les autres la rejoignèrent.

La vue qui s'étendait devant eux était des décombres d'une autre vie. Et pourtant, tout allait bien, il y a même pas vingt ans.

La nature avait repris son pouvoir, et ça, c'était plutôt beau et familier, pour les anciens Blocards. Quand Neel observa les alentours, elle aperçut un cerf plus loin, en train de manger de la verdure, aussi verte qu'elle pouvait l'être. L'animal leva la tête, vut l'humaine et prit peur, en s'en allant. Ils ne voyaient plus aucuns autres êtres vivants et dès que ces bêtes en croisaient, ils fuyaient le plus loin possible. C'était normal, après tout.

La ville rappelait des mauvais souvenirs à la rousse. Encore aujourd'hui, ça lui faisait mal. Elle avait grandi dans cette ville, croyait-elle se souvenir. Mais en revanche, se remémorer son enfance, sa mère, son père, c'était trop dur.

Elle n'avait pas fait le labyrinthe : la jeune femme n'était pas une Immune, elle n'intéressait donc pas du tout le WICKED. Ainsi donc, normalement, elle était censé se rappeler de sa famille, mais ce n'était pas le cas.

En réalité, elle s'en souvenait : tout était en tête, quelque part caché dans sa tête. Mais son enfance faisait partie de ces souvenirs qu'on s'autorisait à oublier, du moins en partie. Parfois, des brides, comme des petits filets d'or pour certains et de saletés pour d'autres, lui revenaient.

Comme ce soir, devant cette ville.

La nuit lui criait ses quatres vérités. L'enfant, aux cheveux roux ébouriffés, aux regard marron perdu et à l'allure garçon manqué courrait. Elle courrait, pour ne pas faire face à un de ses pires cauchemards. Elle courrait et trébuchait, encore. Neel, déjà à cette époque, ne parvenait pas à tenir sur des pieds pendant plus de deux secondes.

Et si elle courrait, c'était pour fuir quoi ?

Elle ne savait pas vraiment. Tout ce que l'enfant aurait pu répondre, c'est qu'il allait bientôt faire nuit et qu'elle avait peur du noir.

Neel rentra chez elle et ferma la porte. Ouf...cette fois-ci, Mme Nuit n'avait pas réussi à l'attraper. Heureusement.

La dernière fois que c'était arrivé, son papa l'avait attrapé par le bras et l'avait frappé. Elle n'avait pas trop compris pourquoi, mais en voyant la bouteille vide, la petite fille avait réalisé que son papa était...c'est quoi le mot déjà ?

Ah oui. Bourré comme un cochon.

Il y avait quelque chose qui faisait peur à Neel, plus que Mme Nuit, c'était son papa. Son papa qui frappait sa maman parfois, qui lui criait dessus et qui buvait trop.

Comme un cochon, murmura la petite fille, avec un léger sourire.

Son papa était un cochon.

Ah ah !

Papa le cochon et Maman la salope, comme disait papa !

Ah ah !

Sans connaître la véritable défintion du mot "salope", dans son petit esprit innocent et naïf d'enfant, Neel pensait que "salope" voulait dire "femme du cochon". En gros, la maman des bébé cochons, aurait-elle dit si on lui avait demandé en riant !

Elle se réveilla de son état second. Minho venait de descendre et les avait rejoint : ils étaient tous là.

"Bon on y va ? demanda la rousse, en rattachant ses cheveux avec un élastique noir assez épaix."

Il allait lui comprimer sa chevelure mais elle ne pouvait plus supporter d'avoir des cheveux dans le cou. Elle les regroupa dans un chignon et, avant qu'une de ces mèches rebelles s'enfuient, se les attacha.

"Ouais."

Ils descendèrent vers la ville. Sans hasard, elle était vide. Il n'y avait personne.

"Faîtes gaffe les gars. Y'a peut-être des Fondus de merde, annonça Minho

- Ouais. Sortez vos armes et soyez sur vos gardes."

Ils continuèrent leur chemin et leur exploration. Il n'y avait pas de Fondus.

"Bon. Va falloir que j'enlève vos implants, finalement, déclara Neel.

- Oulà...j'ai peur, fit, narquois, Minho

- Ferme-là.

- Oh ! Toi aussi, Neel !"

Celle-ci leva les yeux au ciel et enleva le sac de son dos. Puis, en sortit une lame.

"À qui le premier ?"

Les garçons se regardèrent et Newt s'avança. Il s'assit devant elle et elle commença à plonger la lame dans sa nuque.

"Désolée pour toi, Newt. Ça va piquer.

- Aucun soucis, si ça peut nous sauver.

- Tu es bien trop adorable.

- Merci ?

- C'est pas un compliment. Fais attention, ça peut te porter préjudice. Montre un peu tes dents, ici, sinon, on te croquera.

- On est jamais trop bon."

Minho | le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant