Mercredi 4 Novembre 1998

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Point de Vue de Christal 

Je n'arrive pas à me coiffer, mes doigts me font mal malgré me bandages. Un mois qu'ils sont dans cet état, quand arrêterais-je de souffrir ? Je pars réveiller ma princesse et l'emmène déjeuner. Marc est déjà dans la cuisine, le petit déjeuner est prêt pour Anaïs, moi je me prends du jus d'orange. Mon homme paraît torturé par ses plus sombres démons et détourne la tête en me voyant.

-Pourrais-tu emmener Anaïs ce matin s'il te plait, j'ai un rendez-vous ce matin. -Oui.

Pour une fois, j'arrive à l'heure, malgré ça un homme m'attend déjà et à mon grand étonnant le mystérieux monsieur Desplanques est la même personne que mon partenaire de danse. Mon visage accueille un sourire.

-Eh bien, on dirait que l'on était fait pour se rencontrer. Me dit-il en rigolant.
-Et oui, entrez je vous prie que l'on puisse commencer.
-Est-ce possible, Christal, que l'on se tutoie ? Depuis janvier nous dansons ensemble et pourtant j'ai l'impression d'être à des kilomètres de vous.

Après un moment de réflexion, je tends ma main vers lui et lui répond. -D'accord Romain, entre.

L'entretien se passe merveilleusement bien, j'ai un homme gentil et attentif face à moi. Nous nous connaissons depuis deux mois et pourtant j'apprends seulement maintenant à le connaître. Évidement, je ne pouvais pas ne pas l'embaucher, alors le voilà désormais comme mon assistant, mon coéquipier. Lorsqu'il est midi, nous partons manger ensemble et parlons de bien de chose. De ma vie merveilleuse avec mon mari gendarme, ma jolie princesse et notre petit prince. Enfin... comme ce que tout le monde extérieur pense de ma vie. Nous passons rapidement à sa vie et il m'explique que lui est célibataire, qu'il a un an de plus que moi, 29ans, qu'il n'a pas d'enfant. Il n'a plus que sa mère, son père est décédé d'un cancer. Il est très intelligent, très cultivé et surtout très gentil. Nous passons ensuite le reste de l'après-midi ensemble pour que je lui explique ce qu'il devra faire, pour lui donner ses mots de passe et tout ce qui lui est nécessaire. Nos échanges s'arrêtent lorsque Marc arrive à l'agence, en nous voyant ensemble, ne te fais pas d'idées Marc, je t'en prie. Il s'arrête un moment puis s'en va. Je finis le reste de la journée avec une boule me rongeant l'estomac. En rentrant, je vois des fleurs et entends l'eau de la douche couler. Sur un mot près du vase je lis :

Excuse-moi pour ces derniers jours, je ne suis pas en forme. Je t'aime.

Je prépare à manger en espérant qu'il soit doux en sortant. Ma fille m'appelle de sa chambre pour jouer avec elle et par manque d'attention, je laisse le repas brûler à feu fort. Lorsque je sens l'odeur de cramer, je cours dans la cuisine mais il est trop tard, le repas est définitivement mort. J'appelle donc une pizzeria afin de commander trois pizzas et soudain j'entends Marc arriver en trombe avec un regard encore plus noir que d'habitude.

-Putain de merde Christal t'es vraiment bonne à rien. Me hurle-t-il dessus.

Il me met une claque puis allume la plaque et en me collant contre le meuble, m'appuie la main sur la plaque brulante.

-C'est fort non ?! Comment as-tu pu oublier de l'éteindre ?!

Et en prenant un couteau, il me hurle de fermer ma gueule, me hurle qu'il va finir par me tuer, qu'il va finir par m'étrangler de ses propres mains. Et pour la première fois, toute mon âme a peur, très peur. Je hurle de douleur pour ma main, il m'arrache du meuble et me traîne par les cheveux puis fini par me les couper avec le couteau qu'il avait dans la main et me laisse pour morte dans le salon.

Et malgré mon manque de force et mon corps qui veut rester à terre, la voix de ma petite fille et la sonnette qui sonne me forçe à rester forte et à me battre jusqu'au bout.

Dernière foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant