Dernière fois

Jeudi 13 Juillet 1999

Point De Vue de Romain

En arrivant au boulot se matin, je m'attends à voir Christal arriver en retard, comme toujours. Je l'attends avec engouement et joie, après ce qu'il s'est passé hier. Mais, alors qu'une heure plus tard elle n'est toujours pas là, la panique commence à m'envahir. Je rentre dans son bureau-vide- et trouve une lettre où mon nom est inscrit dessus.

Mon très cher Romain,
Si tu lis cette lettre c'est que c'est fini, que je n'arrive plus à me battre.
Je voulais te remercier, te remercier d'avoir été l'homme bon que tu es. Tu m'as offert l'éternité quand je ne voyais plus rien. Je t'aime Romain. Je t'aime plus que je n'aurais pu un jour espérer aimer quelqu'un.
J'aurais sincèrement aimé qu'on puisse vivre une histoire, ensemble. Mais j'étais bien trop brisée pour ça, trop épuisée. Je suis désolée, ne pleure pas, je suis enfin libre et en paix. Romain je t'en conjure, occupe-toi de mes enfants. Prends mon poste et part à Paris avec mes enfants, occupes-en toi comme je n'ai pas pu le faire.
Tu trouveras un livre dans ton tiroir, il est pour toi.
Merci d'avoir rendu ma vie plus vivante et paisible. Merci de m'avoir aimé.
Je t'aime.

Ta Christal, qui est à toi pour toujours.

Non, non, non. C'est impossible. Je relis la lettre, des centaines de fois, mais elle reste là même. En regardant dans mon bureau, j'y découvre une lettre pour ses deux enfants, un sac pour son fils et un autre pour sa fille. Et un livre « Dernière fois ».
En le lisant, je m'effondre d'autant plus. Tout ralenti autour de moi et je commence à comprendre.
Je cours dans le bureau de monsieur Fernandéz, entre sans toquer et lui explique que l'on doit se rendre chez elle en urgence. Nous prenons sa voiture et roulons vite, trop vite.
Mes larmes tombent en trombe de mes joues mais je m'en fiche, j'ai besoin de la voir, de la toucher, de l'embrasser. De la savoir en vie. De la savoir en paix. J'aurais dû insister.
J'aurais dû le tuer.

En arrivant chez elle, nous ne voyons que pompier et maison en ruine. Je passe mes mains dans mes cheveux et ma tête tourne, mon monde disparait. Mon monde a disparu. Je fonce pour essayer de la voir mais me fais par un flic.

-Monsieur, vous ne pouvez pas avancer, c'est une scène de crime.
-C'est une scène de crime ? Ça fait des mois que c'est une scène de crime ! Des mois qu'il menace de la tuer ! Et vous n'intervenez que maintenant ! Où est-elle ? Répondez moi bordel !
-Les deux personnes ont été retrouvé sans vie, je suis désolé.

Je recule, recule et sombre. C'est impossible, elle n'a pas pu faire ça.

J'aurais dû le tuer.

Où sont Anaïs et Lucas ? Je regarde en panique autour de moi et les vois au loin, pleurant. J'honorais ce que tu m'as demandé Christal, ils seront comme mes enfants.