Mardi 12 Juillet 1999 23h45

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Point de Vue de Marc

C'est décidé, c'est aujourd'hui, le dernier jour de ma vie. Je ne veux plus rester, je ne peux plus. Comment puis-je me permettre d'exister en étant qui je suis. Alors je prépare toutes mes affaires, Christal n'aura pas à le faire au moins. Puis j'écris une lettre, pour ma famille.

Christal, Anaïs, Lucas,

Je vous écris cette lettre pour vous dire à quel point je suis désolé. Désolé d'être qui je suis, désolé de vous avoir fait subir cette vie. J'aurais aimé que notre vie se déroule à merveille. J'aurais aimé mourir en étant fière de mon rôle de mon père mais non. Et tout ça, c'est bien entendu ma faute. Lorsque j'étais jeune, mon père me disait souvent « Sois un homme, montre à ta femme qui tu es, gagne davantage que ta femme, ne t'occupe pas de tes enfants ». Et bêtement, je le croyais. Il était mon père, mon exemple. Je l'aimais d'un amour inconditionnel et voulais lui ressembler. Mais je n'aurais pas dû.

Christal, je suis désolé. J'aurais tant aimé te satisfaire et t'offrir une vie comme tu la mérites. Je suis terriblement jaloux de toi, de la personne que tu es. Jaloux de ton repos et de ta paix intérieure. Tu es la plus belle femme qui existe, et encore une fois, je suis terriblement désolé de t'avoir détruite. Je n'arrivais pas à concevoir qu'un homme pourrait profiter de ta beauté comme je l'ai fait. Malgré tout, tu as réussi à trouver Romain sur ton chemin. Et il est tout ce qu'il te faut.

Naï... Je suis tellement désolé, tu ne pourras me lire que dans quelques années mais sache que je t'aime ma fille. J'ai tellement toujours eu peur que tu finisses comme moi que j'aurais tout fait pour t'enlever l'image du père modèle que tu avais de moi. J'espère que tu trouveras une personne assez bien pour t'aimer. Simplement, ne trouve pas quelqu'un comme moi. Lucas, mon chéri tu es tellement jeune. Tu auras sûrement la chance de ne pas te souvenir de moi mon grand. C'est le plus grand cadeau que Dieu puisse te faire. En tout cas, sache que je t'aime, inconditionnellement.

Je vous aime et vous embrasse tendrement. J'aimerais effacer de votre mémoire ma présence mais c'est impossible. Je vous aime, je vous aime un milliard de fois.

Marc

Alors que je m'apprête à partir, je ne me donnerais jamais la mort dans cette maison, je sens une légère odeur de gaz. Je descends et retrouve Christal, seule, assise sur un fauteuil. Son CD de Céline Dion est en route.

-Mon cœur Chris, tu as allumé le gaz ?

Aucune réponse, je m'approche et en la regardant, je remarque qu'elle a mis une perruque, qu'elle est magnifiquement bien habillée et porte des talons.

-Ma puce, que se passe-t-il ?
Sans se tourner vers moi, elle me répond.

-Je t'ai aimé Marc, je t'ai aimé plus qu'il est possible d'aimer et pourtant ça n'a pas fonctionné. Je ne peux pas vivre, tu m'as bien trop détruite pour ça, bien trop abattue. J'ai besoin d'être en paix. Je suis désolée, je suis désolée, je suis-

Puis en une seule seconde, la maison explose nous tuant, Christal et moi, ensemble. Lorsque mon esprit s'éteint, tous mes souvenirs reviennent. Je revois les accouchement de Christal, je revois notre mariage, je revois les mois de violence que je lui ai fais subir. Je vois ma femme. Je vois ma fille. Je vois mon fils. Puis, plus rien.


Dernière foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant