Samedi 6 Février 1999

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Point De Vue de Christal 

Je n'ai aucune nouvelle de Marc, il n'est pas rentré hier soir.
Aujourd'hui je pars faire les magasins avec mes deux amours, Lucas adore le vert et sa sœur le rose. Comme leur maman.
Dans un des magasins je tombe sur le CD de ma chanteuse préférée Céline Dion. Je décide de me le prendre comme cadeau d'anniversaire. Bon ok, c'est un peu en avance mais je l'écouterais seulement le jour j alors !
Dans la cabine d'essayage pour ma fille, elle me fait des défilés de mode telle une vraie mannequin.
Après quatre heures de magasins, Lucas, fatigué, n'arrête pas de demander à rentrer. La meilleure solution est donc un bon dodo à la maison. En rentrant je remarque les chaussures de Marc en « vrac » dans l'entrée, je chuchote à Anaïs d'aller dans sa chambre et lui demande d'embarquer Lucas avec elle. Marc est devant la télé, avachi. Lorsqu'il me voit ses yeux deviennent noir.

-Une bière.
-Pardon ? Marc s'il te plait tu pourrais me dire où est-ce que tu étais hier pour commencer puis ensuite me parler plus gentiment.
-Ça ne te regarde pas et passe-moi une bière ou je te jure que tu vas t'en prendre une.

Je me résigne et lui apporte en vitesse mais au moment de repartir il me demande :

-Où est-ce que toi t'étais ? Encore avec ton collègue la ? Roman ? Romain ? -J'étais en ville avec les enfants Marc, et non pas avec mon collègue Romain. -Tu me trompes avec hein ? Assume-le au moins.

Il se lève du canapé et je recule vivement. J'ai peur. Mais je garde face.

-Assumer quoi Marc ? -Que t'es une belle salope.

Et bam, une claque de prise, pourquoi ? Parce qu'il s'imagine qu'il y a une quelconque relation entre mon collègue et moi ? C'était complètement ridicule et je refuse de riposter à ce genre de bêtise. Je pars m'enfermer avec mes enfants mais l'heure du repas arrive vite, trop vite, et il faut que je trouve le moyen de ne pas me faire voir. Il adore les pates alors je ne réfléchis même pas à ce que je fais. Ça sera pâtes.
A table l'ambiance est glaciale, et lorsqu'Anaïs ouvre la bouche je prie pour qu'elle fasse fondre celle-ci.

-Maman maman j'aime pas les pâtes mamaaaan. Hurla-t-elle.
Ma fille devient rouge à force de hurler mais mon mari répond plus rapidement que moi. -Putain ferme ta gueule Anaïs !

-Marc enfin ça ne va pas ou quoi ? Arrête ça immédiatement, t'as vu comment tu lui parles ?? Et Anaïs c'est des pâtes ma puce, tout le monde aime les –
-Vous me cassez tous les couilles dans cette famille de merde.

Marc part dans la chambre après avoir balancé son assiette par terre. En montant, je me rends vite compte qu'il n'a pas seulement cassé son assiette mais aussi notre miroir, notre armoire, nos cadres et notre ordinateur. Puis ensuite, en me voyant arriver, c'est au tour de mon bras d'être cassé -ou presque-. Et au moment de coucher mes enfants ma fille me demande, avec de beaux yeux d'enfants innocents :

-Maman pourquoi tu as toujours des tâches bleues sur ton corps ? Les mamans de mes copines elles n'ont pas ça. Et mes copines non plus maman.

Point de Vue de Marc

J'ai passé la soirée avec Laurène et Tristan, après avoir vu Cristal et Romain ensemble, je ne pouvais faire autre chose. Je ne pouvais pas rentrer, parce qu'en toute sincérité je ne sais pas de quoi est-ce que j'aurais été capable. Alors j'ai passé la soirée là-bas et heureusement que mes amis étaient là. J'ai rencontré Laurène lorsque j'étais au collège et nous sommes toujours resté très proches. Elle a, par la suite, rencontré Tristan avec qui le courant est bien passé très rapidement et aujourd'hui ils attendent un enfant. Enfant qui ne va pas tarder d'ailleurs ! Ils m'ont déjà demandé d'être le parrain et j'en suis très heureux. Seul Cristal a grimacé lorsque je lui ai dit. Comme si je n'étais pas capable de m'en occuper...

Je rentre chez moi dans la matinée et remarque que la maison est vide. Où sont-ils ? Et s'ils étaient avec Romain ? Et s'ils m'avaient oublié ? Je vais tuer ce mec.

Ils rentrent plus tard lorsque je suis en train de regarder la télévision. Voir Cristal tout sourire me rend encore plus nerveux et je transforme le stress en agressivité. Peut-être un peu trop d'agressivité. Mais elle me trompe bordel ! J'ai bien le droit d'être agressif !

-Une bière.
-Pardon ? Marc s'il te plait tu pourrais me dire où est-ce que tu étais hier pour commencer puis ensuite me parler plus gentiment.

Encore une fois, elle me dit quoi faire, comment le faire. Est-ce qu'elle me voit vraiment comme un putain de gosse ?

-Ça ne te regarde pas et passe-moi une bière ou je te jure que tu vas t'en prendre une.

Elle me l'apporte rapidement, et je suis toujours obligé de lever la voix pour qu'elle est un minimum de respect à mon égard. Puis une image me revient, Romain et elle. Ma tête bourdonne et j'essaie tant bien que mal de chasser cette image. Après une gorgée d'alcool, je reprends mes esprits et lui demande :

-Où est-ce que toi t'étais ? Encore avec ton collègue là ? Roman ? Romain ? -J'étais en ville avec les enfants Marc, non pas avec mon collègue Romain.

Entendre son nom dans la bouche de ma femme me fait frissonner de haine. -Tu me trompes avec hein ? Assume-le au moins.

Je me lève et mon ton est agressif. En réalité, il est désespéré, mais je réussi désormais à le transformer afin qu'elle me prenne enfin au sérieux. Et ça fonctionne.
Ma femme a peur, elle ne le montre pas mais je le vois dans ses yeux. Je le vois parce que je la connais mieux que quiconque.

-Assumer quoi Marc ?
-Que tu es une belle salope.

Je crache et ma main part sans aucun contrôle sur sa joue. À table, notre fille n'arrête pas de hurler et je finis par lui dire de se la fermer. Madame contrôlant toujours tout me dit de ne pas lui parler comme ça et je me casse de table. Je n'en peux plus de cette vie.

Dernière foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant