[Chapitre 2]

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PDV LYDIA :

Je suis toujours dans ce musée à observer la biographie et le beau visage du meilleur ami de l'ancien Capitaine America. Liam est à mes côtés mais il est plus concentré à se rincer les yeux sur un garçon pas très loin de nous. Quand il me prévient qu'il part aux toilettes je le suis du regard mais je capte celui d'un autre homme. Je n'en crois pas mes yeux. Il y a quelques secondes je lisais sa biographie et maintenant je le vois sous mes yeux. Impossible. Je dois rêver. En se dirigeant vers la sortie il me bouscule alors je m'excuse et le suis discrètement hors du musée. Que fait-il ici ? Il est peut-être venu se rappeler des souvenirs qu'il a avec Steve Rogers. 

L'homme traverse la rue et s'assoit sur un banc face au grand bâtiment d'où il venait de sortir, suivi de près par moi-même, j'attends un peu avant de le rejoindre pour paraître plus décontracté. De plus, je ne veux pas paraitre trop pressée. Ce n'est pas que je le suis c'est juste que je suis curieuse et un peu... comment dire ? Obsédée par lui depuis des années. Je m'assois à sa gauche et regarde droit devant moi tandis que je sens son regard sur moi me détailler de la tête aux pieds. Je suis légèrement angoissée ou impressionnée je ne sais pas trop ce qui me traverse actuellement. Il chamboule tout mes pensées et mes émotions. Je ne sais plus quel jour nous sommes, quelle heure il est, si j'ai quelque chose de prévu. 

- Je vous rassure je ne vous veux rien de mal. Je me ressaisis.

Voyant qu'il ne détourne pas le regard de ma personne je me force à le regarder dans les yeux mais ses yeux bleus me transpercent et je me sens d'un seul coup beaucoup moins à l'aise, le jeu de regard continue pendant quelques secondes mais je dévie mon regard la première. Je suis bien trop gênée pour l'affronter. Pourquoi je l'ai suivi déjà ? Une obsession malsaine. Lorsque j'étais à la fac cela m'arrivait de rêver de lui et certains rêves ne devraient pas arriver jusqu'à ses oreilles je pense. 

- On vous a déjà dit que les cheveux longs vous vont moins bien que les cheveux courts ?

Je m'imagine creuser ma propre tombe. Pourquoi je lui ai dit ça ? L'homme à mes côtés ne répond toujours pas et je crois que ça n'arrivera jamais, surtout si je continue à lui parler comme si je le connaissais depuis plusieurs années. Je me tourne vers lui et regarde attentivement son visage, sa mâchoire est contractée et ses yeux bleus glaciers fixent un point au loin. Il n'est pas à l'aise avec la foule et le XXIème siècle c'est certain ! Cela a dû lui faire un choc lorsqu'il a recouvré la mémoire. Après tout lorsqu'il était au service d'Hydra il n'avait pas réellement conscience de ce qu'il faisait et de ce qui l'entourait.

- Toutes mes condoléances pour votre ami, il s'est battu pour vous alors ne laissez pas Walker l'emporter. Battez vous pour Steve Rogers.

Il tourne doucement la tête dans ma direction et son regard est indescriptible, je lui souris faiblement et regarde le bâtiment qui se trouve en face de nous. Je ne connais pas la raison qui m'a poussée à le suivre mais je ne le regrette plus. Je n'ai pas peur de lui, après tout il est seulement victime de ce qu'il a vécu. Plusieurs personnes à ma place auraient fui mais je n'en ai pas envie, je me sens en sécurité auprès de l'ancien Soldat de l'hiver. Si Lisa l'apprenait elle m'étranglerait en me hurlant que c'est un meurtrier. J'en ai des frissons, elle est diabolique.

- Sam Wilson n'aurait pas dû donner le bouclier, il aurait dû le garder pour lui. Je vous soutiens et je vous soutiendrai toujours, il ne peut pas y avoir deux Capitaine America dans l'histoire surtout si le deuxième est choisi par des gens qui s'en servent comme une arme. J'ai confiance en vous alors changez ça s'il vous plait.

- Pourquoi vous me dites tout ça ? demande-t-il. 

Sa voix est plus grave que ce à quoi je m'attendais, mais elle est très agréable à entendre. Je ne m'en passerai pas c'est sûr ! Des frissons se répandent le long de ma colonne vertébrale. Bon sang sa voix... Ce qui est sûr c'est que ses parents n'ont pas hésité avec l'option homme sexy. Je n'ai jamais connu un homme pareil. Il a des yeux d'un bleu si profond et ses cheveux ont l'air si doux que l'envie d'y passer la main me traverse l'esprit.  Il faut que je reste concentrée sur la discussion.

- Je n'aime pas ce nouveau Capitaine America, je ne lui fais pas confiance. Il a eu le bouclier juste parce que c'est un bon soldat alors que votre ami ou votre coéquipier lui l'a reçu parce que Steve Rogers l'a décidé et lui a légué, c'était son choix. Walker n'est pas le choix de l'ancien Capitaine.

- Vous connaissiez Steve ?

- Pas vraiment non, mais j'aurai aimé ! dis-je légèrement gênée.

Je comprends à ce moment-là que nous n'allons pas avoir d'autres sujets de conversation, même si j'aurais adoré lui parler pendant des heures je doute qu'il en soit du même avis. Je me lève et me tourne vers le sergent. Nos yeux se croisent et je suis traversée par un tas d'émotions qui se contredisent toutes. La méfiance et l'acceptation. La peur et la confiance. Le calme et le tumulte. Tous ces sentiments voilent ses yeux d'une lueur grisâtre qui remplace leur couleur habituelle d'une bleu si pur. Je me permets d'observer les traits de son visage. Ils sont durs et ses lèvres forment une ligne droite. J'aimerais pouvoir les toucher juste du bout des doigts. Mince Lydia, reprends toi au lieu de le fixer. J'ai un sérieux problème et une obsession qui me rend malade. 

- Rendez-vous demain sur ce banc à 15h et je veux vous y voir, vous n'avez aucune excuse puis sociabiliser un peu ne vous fera pas de mal.

Il acquiesce et me regarde étrangement mais son regard s'est adouci par apport au premier qu'il m'avait lancé. J'aperçois Liam sortir du musée paniqué et avec son téléphone à la main, je dis au sergent que je dois y aller et je cours rejoindre mon ami. J'espère que le sergent sera là demain. J'ai déjà hâte d'y être alors que nous venons juste de nous quitter. C'est pathétique. 

Liam me fait la morale comme jamais il me l'a faite mais je sais qu'il serait sorti plus tôt s'il était sans compagnie, je le laisse finir avec un sourire sur mes lèvres. Je tourne la tête pour voir si le sergent est toujours sur le banc mais il n'y est plus. Un sentiment de déception m'envahit mais pour je ne sais quelle raison je l'accepte. J'ai apprécié ce moment avec le Sergent Barnes et je suis pressée d'être demain.

- Tu m'écoutes ?!

- Oui, Liam je t'écoute. Tu avais bonne compagnie au musée ?

- De quoi ? Je- attends tu parles du beau gosse qui faisait que me regarder ?! s'exclame-t-il.

- Rectification, tu ne faisais que le regarder et d'ailleurs pourquoi tu tenais tant à aller dans ce musée alors qu'il n'a aucune importance à tes yeux ?

- Il s'appelle Bastien et je l'avais vu entrer plusieurs fois dedans alors j'ai voulu tenter ma chance, j'ai même réussi à avoir son numéro ! J'avoue aussi l'avoir fait pour toi, tu adores ce musée. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où tu y es allée. Il termine en riant.

A certain moment je me demande comment Liam et moi pouvons être ami, qu'il soit gay ne me dérange absolument pas mais nous sommes vraiment deux personnes totalement différentes. Il est le jour et je suis la nuit ! Il continue de parler de ce Bastien et de ce qu'ils ont fait dans les toilettes du musée même si j'aurai largement pu me passer de certains détails. J'ai l'impression qu'il l'aime déjà mais il ne voit que ses qualités alors que comme tout homme il a aussi ses défauts. Malheureusement Liam a toujours eu du mal à trouver le défaut des personnes donc il s'est fait souvent avoir.

Nous finissons par arriver à notre appartement, je me dirige tout de suite vers ma chambre et je ferme bien la porte derrière moi. Je prends mon ordinateur portable et je commence à effectuer plusieurs recherches sur le nouveau Capitaine America, je veux voir s'il est bien clean comme tout le monde le pense. Afin que mes doutes me paraissent plus clairs j'étudie son profil pendant des heures en explorant les détails de ses missions et de ses récompenses. Je n'ai pas accès à toutes les données mais je ne suis pas convaincue par ce que je lis sur internet. Il faut que j'en apprenne bien plus encore. Je me rassure en me disant que je vérifie seulement si les Etats-Unis sont entre de bonnes mains.

[It's okay] Bucky BarnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant