[It's okay] Bucky Barnes

[Chapitre 3]

Un grand coup sur la porte de ma chambre me fait me réveiller en sursaut, j'en tombe même de ma chaise. Je me suis endormie pendant mes recherches sur John Walker, je ramasse tous mes papiers et range mon ordinateur. J'entends Liam crier derrière la porte alors je l'ouvre en lui disant d'arrêter de crier parce qu'il va finir pas réveiller tout l'immeuble.

- Il est midi Lydia, alors aucune chance que je réveille tout l'immeuble comme tu le dis si bien.

- Midi ?! Pourquoi tu ne m'as pas réveillée avant ?

- Ça faisait au moins quinze bonnes minutes que je frappais à ta porte.

- Tant que ça ?

Je prends une robe puisque nous sommes en été et je file sous la douche. Une douche froide ne me fera pas de mal, quand l'eau coule le long de mon corps j'ai pris la mauvaise habitude de regarder les marques sur mes cuisses. Je les trace du bout des doigts et remonte jusqu'à mon ventre, je laisse couler une larme mais je me reprends vite. Ne montrer aucune faiblesse est la clé de toute réussite, c'est ce que mon père m'a toujours dit !

Une fois ma douche prise j'enroule mes cheveux dans ma serviette et je commence à m'habiller en chantonnant, j'ai choisi une robe jaune à fleurs puisqu'il fait vraiment chaud pendant ce mois de juin. Je vais dans la salle à manger et je vois que Liam a mis la table et qu'il est en train de cuisiner, une incroyable odeur de lasagnes arrive à mon nez. Je le remercie en le serrant dans mes bras, les lasagnes sont mon plat préféré ! Une fois qu'il a fini de tout préparer nous mangeons dans la joie et la bonne humeur pendant qu'il me parle de Bastien du musée, ils ont gardé contact et c'est quelque chose d'important pour Liam. C'est rare qu'il s'attache à une personne aussi facilement, je suis fière de lui !

- Et toi ? Tu vois quelqu'un ? dit-il en plantant sa fourchette dans son plat.

Mes pensées se dirigent directement vers le sergent, c'est idiot. Nous nous sommes vus une fois et le peu que nous avons échangé n'était pas très joyeux alors pourquoi je pense à lui immédiatement ? Peut-être parce que le seul homme à qui je parle d'habitude est Liam. Je n'en sais rien.

- Vu ton silence je vais prendre ça pour un oui, alors comment il s'appelle ? Il a des beaux abdos ? Les yeux bleus comme tu aimes ou avec le regard sombre et ténébreux tout aussi sexy ?

- Je réfléchissais à qui je pourrais parler à part toi, je ne vois personne !

Même si pour les abdos j'avoue que j'aimerais bien savoir... Mais qu'est-ce que je raconte ?! Il faut vraiment que j'empêche mon esprit de divaguer autant et que je me ressaisisse. Je ne devrais pas avoir de pensée autant pervertie. Surtout envers un homme qui a vécu plus d'un siècle et avec qui j'ai parlé seulement dix minutes. 

- Je vais faire comme si je te croyais, mais la dernière fois que tu as porté cette robe c'était pour un rencard.

- Rencard que TU m'avais arrangé, j'en garde un très mauvais souvenir d'ailleurs. La tâche de vin a été longue à partir je te rappelle !

- C'est qu'un léger détail ça. Dit-il en balayant l'air avec sa main.

- Pas pour ma robe, je suis sûre qu'elle s'en souvient encore !

Cette discussion continue encore pendant de longues minutes, je regarde souvent l'heure pour savoir dans combien de temps est mon rendez-vous avec le sergent. Si on peut appeler ça un « rendez-vous ». Mais je crois que Liam a raison, j'ai mis cette robe parce que je cherchais quelque chose à me mettre que pourrait aimer le centenaire. C'est pathétique. Je n'ai jamais cherché à plaire à quelqu'un alors pourquoi maintenant avec une personne qui ne s'intéresse sûrement pas à moi ?

Nous débarrassons notre table quand nous avons terminé de manger et je vois qu'il est tout juste 14h30, je me dépêche d'aller finir de m'habiller en enfilant mes Converses blanches et une veste en jean blanche elle aussi. Je prends mon téléphone et mes clés, au moment de sortir Liam me tend une petite boîte de chocolat que je prends sans ronchonner bien évidemment !

Quand je suis dans la rue je mets mes écouteurs et j'appuie sur le bouton play pour que la musique se lance, Demons de Imagine Dragons résonne dans mes oreilles et je commence à murmurer les paroles tout en marchant vers le musée. Une fois sur place je vois que le banc est vide donc je regarde l'heure et je vois qu'il reste encore dix petites minutes, je pars alors m'assoir et c'est quand je suis bien assise que je me permets de fermer les yeux et profiter du soleil qui tape avec ma musique en boucle dans les oreilles.

Au moment où j'ouvre les yeux je vois le sergent à me côtés mes regardant, il tourne vite la tête quand il voit que je l'ai vu. J'esquisse un sourire et me redresse, je regarde l'heure discrètement et il est 15h pile. Il est à l'heure et je ne l'ai pas entendu arriver.

- Bonjour et excusez-moi de ne pas vous avoir remarqué avant, vous êtes là depuis longtemps ?

- Je viens d'arriver.

- Tant mieux !

Un silence s'installe mais il est loin d'être gênant, je dirais reposant ou même agréable. Le sergent regarde le sol tandis que je regarde le ciel, je lui tends la boîte de chocolat mais je me rends compte qu'ils ont fondu. Cela n'arrive qu'à moi bien évidemment. Merci Liam pour la honte que je me tape devant James. James ? J'ai le droit de l'appeler James ? Sergent Barnes peut-être ? Bucky ? Non, beaucoup trop intime. 

- J'avoue que je n'avais pas prévu ça. Dis-je en riant de gêne.

- Je n'aime pas le chocolat.

- Vous... Mais comment est-ce possible ?! C'est la meilleure invention de l'univers et vous n'aimez pas ça, oh mon dieu !

- C'est soit trop amer soit trop sucré, il n'y a pas d'entre deux.

Je me tourne vers lui outrée, mais je me ressaisis quand je me dis que les chocolats en 1940 devaient être autre chose que ceux d'aujourd'hui. A certain moment j'oublie que c'est un centenaire. C'est vrai qu'il est bien conservé, très bien même... Lydia concentration ! 

- Comment étaient les chocolats en 40 ?

- Différents, meilleurs je dirais. Dit-il non sûr de lui. 

- Je m'attendais à cette réponse, j'aurai bien aimé en goûter pour pouvoir avoir mon propre avis.

Et c'est à ce moment-là que le silence se réinstalla, j'avais envie de lui parler mais je ne savais pas quoi dire. Je ne parle jamais avec d'autre personne que Liam normalement à part Lisa, ma chef, mais c'est tout. J'ai dit ma chef car je travaille dans une agence immobilière mais je ne fais pas les visites, je m'occupe d'encaisser les payements et je vérifie qu'il n'y ai rien d'étrange dans les demandes des clients.

- Vous vous entendez bien avec Falcon ?

Je l'entends grogner et je laisse échapper un rire, ça ne m'étonne pas vraiment quand j'y pense. Lorsque l'on regarde toutes les interviews de Sam on voit qu'il parle beaucoup et c'est quelqu'un de très joyeux, l'opposé du soldat. Je tourne ma tête vers lui pour l'observer, il regarde droit devant lui. Son regard est sombre et il a de nombreuses cernes. Sa mâchoire est contractée signe qu'il n'aime pas être ici sous le regard des passants qui se permettent de le juger du coin de l'œil.

Une personne sur le trottoir d'en face le regarde avec mépris puis pose son regard sur moi avec un sourire plus qu'hypocrite, je lève ma main pour lui faire un doigt d'honneur et James tourne la tête vers moi à ce moment-là. Du coin de l'œil j'aperçois un léger sourire sur son visage, la personne baisse la tête et poursuit son chemin les mains dans les poches. Bien fait pour lui, il ne mérite que ça. 

- Je déteste les gens autant que vous les détestez si ça peut vous rassurer.

- Je ne suis pas sûr que le mot rassurer soit le bon. Me sourit-il.

- Je ne suis pas sûre non plus figurez-vous.

Il m'a sourit ! Le premier sourire de sa part ! Je n'en reviens pas. Il était discret mais complice, comme si nous venions de partager un moment important. J'avais déjà vu son sourire sur des photos ou la vidéo qu'il montre en boucle au musée mais on le voyait sourire qu'avec Steve Rogers. Cependant aujourd'hui j'ai eu le droit à son sourire. Son sourire. Oh mon dieu je ne vais jamais m'en remettre.