Faire face

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Merci beaucoup pour ta review. Malheureusement t'as pas fini d'en avoir 😇 la suite à présent.
Bonne lecture. Le dessin est de Pafhan une nouvelle fois.

Il fallut un bon quart d’heure à Danny avant qu’il ne retrouve son calme. Après avoir littéralement retourné son bureau sous le coup de la colère, les sanglots envahirent ses joues sans s’arrêter et pour cause : son appréhension du jour s’était confirmée en quelques secondes de la plus terrible des manières.
Après McAfee, son homme se trouvait à son tour sous un amas de terre… seul… entouré de quatre plaques de verre… sans grandes possibilités de sortir. Ses cris, ses sanglots, son visage ravagé de douleur… se croyant définitivement isolé de ce monde… condamné à mourir seul.
C’était tout simplement… il n’avait même pas de mots pour définir exactement ce qu’il ressentait à ce moment. Ce qu’il devait faire maintenant. Pleurer encore ? Hurler encore ? Dévaster tous les bureaux du QG ? Se défouler sur quelqu’un d’autre ? Non cela ne servait à rien ! Aucune de ces solutions n’était utile pour Steve mais il se sentait incapable d’agir autrement à cet instant. Un trop plein d’émotions fortes l’envahissait.
La première : la peur. Peur pour la vie de son homme. Peur de ne plus jamais le revoir. De ne pas le retrouver. De le voir mourir sous ses yeux… non ce n’était pas de la peur. Cela ressemblait à un film d’horreur, lui rappelant aussi ce film de Tarantino où l’héroïne se retrouvait une partie du film dans la même situation que Steve. Puis bien évidemment à cet homme de Las Vegas.
La seconde : de la fureur. De la rage. De la haine contre les personnes dont il ne connaissait pas les identités encore et qui avaient mis en place cet acte sadique. Jamais il n’en avait ressenti autant, même contre ceux qui avaient enlevé sa fille l’année dernière. Dans ce cas, il savait sa fille vivante et avait pu lui parler. Ici, il ne pouvait même pas rassurer le brun. Lui parler pour le calmer. Pour l’empêcher de baisser les bras. De se battre pour lui, son Ohana, Grace, Mary… non ce droit lui était enlevé, ce qui rajoutait encore à son immense colère.
Et la troisième- la pire : la culpabilité. Coupable de ne pas être resté plus tard au lit. Coupable de ne pas l’avoir attendu. Coupable d’en avoir voulu à son amant alors qu’en réalité il ne faisait rien de mal. Coupable de ne pas avoir servi de backup quand il fallait, où il fallait, comme il fallait. Coupable de ne rien pouvoir faire. Coupable d’être ici à l’air libre alors que son homme se trouvait six pieds sous terre. Et enfin : coupable d’être ici à ruminer et passer sa colère sur ce qui lui passait sous la main au lieu d’aider les cousins à retrouver Steve le plus vite possible.

Car oui, ils allaient le retrouver. Il ne savait pas encore comment ni s’ils y arriveraient… Non Danny, non ne penses pas comme ça. Il existait un moyen. Tout problème a une solution c’est bien connu ? Il leur suffirait d’interroger les témoins, le policier qui les intriguait tant tout à l’heure, d’observer les images encore et encore au cas où quelque chose leur sauterait aux yeux…
Mais même si ces moyens se révélaient efficaces, le temps leur était compté. Car malgré son entraînement à la Navy et sa grande santé au niveau respiratoire, Steve restait un humain. Et un humain s’arrêtait de respirer dû au manque d’oxygène. Ils étaient très limités.
A nouveau, il repensa à Nick Stokes. A « espérer » qu’ils aient utilisé le même mode opératoire, un tuyau d’air le reliait à la terre ferme ainsi qu’une aération du cercueil… son visage se figea soudain de dégoût. Les scientifiques l’avaient retrouvé une arme sous la tempe, ce qui apparemment aurait rendu hystérique son petit-ami Greg et donné de nombreux cauchemars également. A cette pensée, le dernier objet encore en place sur le bureau vint rejoindre les autres sur le sol. Un nouveau cri de frustration s’échappa de son gosier tandis qu’il se prenait la tête à deux mains.
Douze heures. Douze heures avaient été nécessaires pour le sortir de là, le temps estimé par un des leurs écoulé. A quelques secondes près, cet homme serait mort. A quelques secondes près, ils auraient retrouvé soit un cadavre à la tête en bouillie soit un homme asphyxié.
Connaître ces deux possibilités lui flanquait une peur monumentale. Il ne pourrait jamais se remettre, il ne pourrait jamais affronter la vie sans le brun. Comment le pourrait-il, en se sachant si près de le sauver ? En sachant que rien n’était impossible et qu’ils n’avaient pu le garder en vie ?
Cependant, il connaissait suffisamment son Seal pour savoir qu’il ne craquerait pas avec l’arme. Il tenterait le tout pour le tout. Face à la bombe qui menaçait d’ôter leurs deux vies, il ne l’avait pas laissé tomber alors pourquoi le ferait-il aujourd’hui ?
Certes les situations étaient incomparables mais le résultat risquait d’être le même : la bombe risquait d’exploser, il risquait de mourir avec Steve. Si Steve mourait aujourd’hui… c’est à l’intérieur qu’il mourrait. Il aurait encore sa fille, son Ohana. Mais rien ni personne ne pourrait remplacer Steve. Il était le seul et l’unique. La seule personne en qui il voue une confiance totale et qu’il aime tout autant que Grace. C’est son âme sœur, il n’osait concevoir sa vie sans lui. Il ne devait pas mourir, pas aujourd’hui, pas aussi tôt.
Sa fille justement… si le pire arrivait comment trouverait-il le courage de le lui annoncer ? Comment lui dire que son beau-père ne reviendrait jamais à la villa ? Sa fille était très mature pour son âge certes, mais quelle que soit la perte la douleur reste la même.
Non Danny arrêtes de penser à ça ! Penses au positif ! Vous allez retrouver Steve par n’importe quel moyen ! Il le faut, il le faut ! Mais comment ?
Ils n’avaient rien hormis cette vidéo. Et parcourir la liste des ennemis de Steve prendrait trop de temps. Pas la peine de se le cacher : la liste était longue ! Et ces personnes presqu’impossibles à retrouver ! Hormis Wo Fat très bien gardé et pas en état de s’enfuir, les autres se faisaient discrets.
Soupirant de découragement, il se passa les deux mains sur le visage avant de le poser sur le bureau. Encore une fois, il laissa échapper un cri frustré. Son esprit repartit trois jours auparavant, quand il avait découvert quelque chose qui pourrait bien changer sa vie et celle de son amour quand ils l’auront sorti. Car bien sûr, ils allaient le retrouver. Ils allaient le retrouver. Rien ne pourrait l’empêcher…
Perdu dans ses pensées, il ne fit même pas attention à la porte qui s’ouvrait mais finit par entendre quelqu’un s’approcher doucement de lui.

À bout de souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant