Ne rien lacher!

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« Non, non, non babe qu’est-ce que tu me fais-là ? Repose-moi ça tout de suite, repose-moi ça ! » Répétait Danny comme un mantra, comme si son beau brun pouvait l’entendre dans son piège mortel. Il ne manquait vraiment plus que ça ! Ces personnes sont vraiment plus que dingues. Ils désiraient vraiment plus que tout la mort de Steve.

« Allez, babe, repose ça ! Repose ça par pitié ! On va te retrouver, on va te retrouver mais je t’en supplie repose ça ! »
Par miracle, comme s’il l’avait entendu au bout de trop longues secondes, le brun ferma lentement les yeux et se décida à reposer l’arme dans sa main. Soulagé, Danny laissa tomber son visage sur la surface de la table de commandes. Au moins, il n’avait pas encore perdu la boule ! Mais pour combien de temps ? Combien de temps avant qu’il ne craque de nouveau ?
Un cauchemar, un cauchemar complet ! Comme si ce n’était déjà pas assez dur de voir cette scène !

Tentant de reprendre contenance, il releva son visage vers ses collègues. Ces derniers se trouvaient totalement à court de mots. Que dire dans de telles circonstances ? Que faire pour réconforter la personne la plus touchée par cette affaire ? Rien, ils ne trouvaient rien, hormis les aider du mieux qu’ils pouvaient.

Au bout de quelques secondes, Danny se reprit et dit d’une voix hésitante et tremblante.
« Je… il… il faut absolument que j’aille à la villa. Peut… il y a sûrement des indices là-bas, faut que j’aille voir ! »
« Je viens avec toi Danny, tu n’es pas en état de conduire. » Déclara Chin d’une voix ferme, connaissant trop bien le caractère imprévisible parfois du blond. Et encore plus dans ces circonstances.
« Non… non faut… faut quelqu’un pour surveiller Steve ! » S’exclama Danny, en reposant un regard empli d’inquiétude sur l’homme enfermé.
« Je m’en occupe Danny ne t’inquiète pas ! » Intervint Charlie, même si ce n’était pas la partie la plus plaisante du jour. Mais s’il ne le faisait pas, il s’en voudrait. Il n’était peut-être pas aussi proche de Steve que les trois autres personnes… peut-être aussi pour ça qu’il était le seul vraiment capable de faire ce devoir de surveillance à ce moment.

« Ok… ok merci Charlie. Et s’il y a quoique ce soit… enfin… »
« Ne t’inquiète pas Danny, je surveille ! » Affirma-t-il, prenant sa mission à cœur. Il ferait tout pour aider, et ça Chin le savait. Ce dernier l’embrassa rapidement sur la joue avant de suivre Danny, déjà parti d’un pas décidé vers la voiture. Regardant l’heure au passage : onze heures vingt du matin. Il leur restait moins de onze heures. Le temps était maintenant plus que compté !

(…)

Quelque part sur l’île.

La tentation était plus que forte. Là, à portée de main, une seule balle présente dans le barillet. Agile comme il était, il ne pouvait pas se rater, c’était impossible ! Abréger ses souffrances, ne pas se voir partir dans d’atroces conditions. Pas une fin des plus glorieuses, ni des plus belles. Mais quel choix avait-il à cet instant ? Aucun !
Déjà se faire avoir comme un bleu en franchissant la porte de sa maison et ne pas sentir une présence derrière lui, c’était déjà mauvais pour son égo. Mais se voir mourir ainsi comme un chien maltraité, c’était bien pire ! Malgré toute sa résistance et ses expériences en tant que Seal, rien ne pouvait être comparé à cet enfer qu’il vivait actuellement.

La lumière qui s’était déjà allumé et éteinte deux fois depuis son réveil, s’éteignit à nouveau… le plongeant dans le noir total encore une fois… et dans les plus sombres pensées qui lui étaient données.
Sans réfléchir, sans vraiment y faire attention, sa main tenant l’arme se leva, des tremblements l’agitant soudain. Il se vit partir, quitter son corps… comme si ce dernier ne lui obéissait plus. Comme si sa main, mue par une force invisible, venait se poser automatiquement au-dessus de son menton. Comme si son doigt trouvait une place naturelle sur la gâchette.
Il ne pensait plus à rien d’autre à ce moment qu’à partir… quitter ce monde… quitter les siens… qu’on finisse par l’oublier définitivement et qu’un jour on finisse par le retrouver bien des temps après. Se demandant ce qu’un squelette faisait ici… au milieu de nulle part. Qui penserait à le retrouver d’ailleurs ?

À bout de souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant