Libéré...

238 8 13
                                    


Bonjour bonsoir. Merci encore à tous et toutes pour vos reviews. Sans plus attendre la suite
Beta : Ptitepointe. Encore merci tchiotte. Y a rien à faire j’ai du mal avec les virgules ^^

Les yeux fermés, il se sentait bien. Comme si son corps flottait sur un nuage, une impression d’être dans un autre monde lui permettant d’oublier sa terrible condition. Pour la première fois depuis qu’il était dans ce cercueil, il se sentait apaisé et calme. Il ne voulait pas se défaire de ce sentiment.
C’était donc ça le moment où on mourait ? Après avoir ouvert son cœur à ses proches, on pouvait partir en paix ? Pourquoi pas, c’était agréable après tout, bien loin de cette mort atroce à laquelle il s’attendait.
Il ne sentait plus rien, n’entendait plus rien… mais il était bien !
Les minutes défilèrent ainsi sans qu’il ne bouge ou qu’il ne se passe quelque chose mais c’était mieux ainsi. Il ne voulait pas revenir à la triste réalité, son seul souhait à présent : mourir apaisé et détendu ! Il était loin d’être bête sur ce point, la situation se présentait mal. Le temps passait lentement, bien trop lentement à son goût et les signes avant-coureurs de la mort par asphyxie commençaient à se faire ressentir. Il était épuisé, sans forces, même celle d’ouvrir les yeux. À quoi bon retarder l’inévitable ?
Pour se changer les idées, il se laissa alors entraîner dans ses rêves et ses souvenirs surtout. Sa vie défila à toute vitesse devant ses yeux, les souvenirs heureux avec ses parents et sa petite sœur… l’accident mortel de sa mère… la séparation et son départ pour le continent… la mort de son père… son retour sur l’île et la rencontre qui chamboula toute sa vie.
Danny, Danny, Danny… il ne pouvait plus penser à autre chose. Allait-il le retrouver un jour ? Comment réagira t-il en découvrant son corps sans vie ? Que pensera t-il en découvrant cette fameuse boîte planquée dans son tiroir ? Aurait-il dit oui, aurait-il dit non ? Ça il ne le saura jamais, mais il ne put s’empêcher de s’imaginer la scène. Autour d’un feu de camp au bord de l’eau, appréciant une bonne coupe de champagne qu’il avait choisi avec soin la veille. Ils auraient porté un toast  pour leur anniversaire puis après une longue hésitation, il aurait fini par sortir l’écrin de sa poche et…

Un bruit bien distinct le sortit de sa torpeur comme des coups qu'on frappait contre du verre. Des voix qui l’appelaient mais impossible de de savoir qui c’était. Il ne les reconnaissaient pas à travers le brouillard dans sa tête.
De petits points lumineux filtrent à travers ses paupières closes mais il ne parvenait pas à ouvrir les yeux. C’était comme si son cerveau ne communiquait plus avec son corps. Il avait beau tenter, rien à faire ! Serait-il vraiment mort cette fois ? À force de garder obstinément les yeux fermés juste avant, aurait-il rendu son dernier souffle sans s’en rendre compte ? L'avait-on retrouvé mais trop tard ? Impossible de comprendre ce qu’il se passait !
Il sentit du mouvement, quelqu’un qui le touchait au niveau du cou d’une main tremblante… non il n’était pas mort ! Mais il n’arrivait toujours pas à bouger, pourquoi ?

Quelques minutes, encore plus de bruit et de voix. Puis il se sentit soulevé à six mains en douceur, comme s’il était une chose fragile avant d’être allongé sur une surface dure. Il sentit également qu'on le maintenait fermement à cette surface, comme s’il pouvait s’échapper. Lui qui n’était même pas capable de bouger à l’heure actuelle. Vu la façon dont il fut porté pendant un moment lui fit penser qu’effectivement, c’était nécessaire.
Plusieurs minutes passèrent à grande vitesse, on le fit rouler sur un lit et un masque à oxygène fût posé  sur son visage, avant qu’une lumière bien plus forte vint s’infiltrer à travers ses paupières Le soleil, enfin le soleil ! La seule chose qui pouvait être aussi intense. Il était libre, enfin libre !
Encore un mouvement, encore un soulevé et il fut emmené dans un véhicule. Presqu’immédiatement il sentit une main prendre la sienne. Rugueuse et forte mais il reconnaîtrait cette main entre toutes. Les doux baisers qu’il posait dessus, les caresses dans ses cheveux… personne d’autre que lui ne pouvait faire ça !
Alors doucement et avec difficulté il tenta d'ouvrir les yeux. Cette fois fut la bonne. Cherchant son homme du regard, il paniqua en ne le voyant pas tout de suite et d'une voix qu’il ne se reconnaissait pas, il l'appela.
« D… Danno ? »
« Hé mon amour, je suis là ! Je suis là t’inquiète pas t'es en sécurité maintenant ! »
Il mit quelques secondes à répondre avec un simple hochement de tête. Danny l’avait sauvé, comme il s'en était douté. Il ne pensa qu’à une seule chose à lui répondre. Il lui devait bien après tout ça. Les trois mots les plus forts qui existaient et pour cette déclaration il enleva son masque.
« Je t'aime ! »
« Je t’aime aussi babe ! » Répondit le blond sans parvenir à dissimuler son émotion. Le baiser qui suivit contenait toute la tendresse dont il avait besoin… mais bien trop court à son goût alors que les secouristes les rappelaient gentiment à l'ordre.

« Hum hum. »
« Désolé ! » Dit le blond en remettant le masque en place sur son homme.
« Pas de soucis on comprend ! Mais le commandant a besoin de repos !
Face à la compréhension des ambulanciers, Danny eut un petit sourire. Cela faisait plaisir de ne pas être jugé par des inconnus.
Se rasseyant près de son homme, il garda la main du Seal dans la sienne.
Même s’il était épuisé, ce dernier ne ferma pas les yeux du reste du trajet, comme pour s’assurer jusqu’au bout qu’il était bel et bien sorti de cet enfer et qu’une fois de plus, cet homme fantastique était venu à sa rescousse. Ils échangèrent des regards tendres mais plus un seul mot. Steve n’avait simplement pas envie de parler. Il voulait juste du calme et conserver cette sensation de bien-être que lui apportaient les caresses de Danny.

Quelques minutes plus tard, ils parvinrent à l’hôpital militaire et Danny dût lui lâcher la main pour qu’ils puissent descendre le brancard du véhicule. Il se laissa faire sans rechigner, le blond toujours à ses côtés.
Il entendit les deux ambulanciers expliquer rapidement sa situation à des médecins venus à leur rencontre. Les mots « enterré vivant » et « manque d’oxygène » le firent frissonner, lui rappelant douloureusement la condition dans laquelle il se trouvait il y a de cela un quart d’heure. Instinctivement, il serra un peu plus la main de son petit-ami, qui fit de même en signe de réconfort.

Le brancard se déplaça à nouveau et ils se retrouvèrent face à deux portes battantes, le présentant ainsi face à l’inévitable : Danny ne pourrait pas venir avec lui.
Il commença à paniquer, regardant d'un air désespéré son homme en bougeant la tête de gauche à droite. Il ne voulait surtout pas être séparé de lui, pas maintenant, pas maintenant. Il ne pourrait pas supporter d’être seul dans l’immédiat.
Danny tenta alors de le rassurer en s'adressant à lui d'une voix calme et douce.
« Hé babe, calme-toi ce sont juste quelques examens d’accord, voir si tout va bien ok ? Je reste pas loin ! Ne t’inquiète pas ! »
Au bout d’un long moment, il finit par hocher la tête en silence, sentant bien qu'il n’avait pas le choix. Il se laissa alors entraîner au-delà des portes, ne lâchant la main du blond qu’à la dernière seconde.

Une fois les portes passées, il découvrit avec surprise un visage familier qui s’adressa directement à lui en souriant.
« Bonsoir Steve ! Ne t’inquiète pas je suis au courant de tout, on va prendre soin de toi je te le promets ! Ce sont juste quelques vérifications nécessaires d’accord ? »
L'ex de Chin finit de le rassurer. Ils ne se connaissaient pas beaucoup, le couple ne s’étant fréquenté que brièvement après la formation du 5-0. Mais l'ancien couple était resté en excellents termes, tout comme Danny et Rachel… le contraire total de Catherine quoi. Était-elle mêlée à son enlèvement ? Lui avait-elle voulu autant de mal qu'elle ne lui en avait souhaité quand ils s’étaient séparés avec pertes et fracas ? Cette question lui resta à l'esprit tandis qu’on l'emmenait en salle de scanner.
Une nouvelle fois, il eut un mouvement de panique quand Malia voulut lui faire une piqûre avant qu’il passe son IRM. Une injection d’un produit  de contraste indispensable pour pouvoir lire correctement les résultats, mais cela lui rappelait ce qu’il avait subi ce matin. Cette injection dans le cou pour l’endormir avant son enlèvement.
Malia le rassura à nouveau, en lui expliquant la nécessité de ce produit et à contrecœur il accepta. Il réalisa à ce moment que cette épreuve laissait et laisserait sûrement longtemps des traces dans son esprit.
« Puis ne t’inquiète pas, ça ne dure pas longtemps comme examen. Je suis juste là avec mon collègue. Si tu ne te sens pas bien n’hésite pas ! »
Elle lui retira son masque après avoir vérifié ses constantes à la hausse, puis l’aida à s’installer sur l'appareil avec précaution.
Malgré la voix rassurante de la jeune femme, il eut beaucoup de mal à se détendre. Ce n’était pas la première fois qu’il passait ce genre d’examen mais il n’arrivait pas à passer au-dessus de cette sensation d’enfermement, d’étouffement à l’intérieur de ce tube.
L’examen sembla durer une éternité mais il tentait de penser à autre chose, comme l’homme qui l’attendait au-delà des portes battantes.
Quand la machine s’arrêta il poussa un soupir de soulagement bien audible. Il tenta ensuite de se lever seul mais un étourdissement le gagna aussitôt et il manqua de tomber au sol. Heureusement pour lui, Malia avait anticipé son mouvement et l'aida à se relever pour qu’il vienne se rallonger sur le brancard.
Cette fois il se laissa aller tandis que la brune lui installait une canule nasale, ce qu’il trouva bien plus agréable que le masque.
Ensuite, il fut amené dans une salle où se trouvait déjà plusieurs lits, le temps sûrement de lui trouver une chambre. Ses réflexes et souvenirs furent vérifiés mais il divaguait un peu, l’esprit un peu embrouillé par moments, mais rien d’alarmant pour les deux médecins s’occupant de lui.
Ils l'aidèrent à ôter son tee-shirt et à enfiler une blouse d’hôpital avant de le laisser tranquille.

Quelques minutes s’écoulèrent encore avant qu’il ne soit déplacé à travers les couloirs, accompagné de Malia et de Leiah, une des infirmières en service. Elles l’emmenèrent dans l’ascenseur de service où la montée se fit calmement. Arrivés dans la chambre qu'occuperait Steve jusque mardi, un infirmier vint les aider à déplacer le brun sur le lit. Celui-ci n’était pas des plus confortables mais il faisait l’affaire.
Une fois relié à un cathéter et une machine contrôlant ses constantes, l’infirmière quitta la chambre. Malia allait la suivre mais Steve la retint aussitôt. Un seul nom fut prononcé d’une voix faible.
« Danny… »
« On va le chercher ne t’inquiète pas ! Repose-toi en attendant ! »
Devant l'air apeuré du brun à la simple idée de se retrouver seul, elle changea d’avis et resta avec l’ancien Seal le temps que ses amis arrivent.

Deux petits coups se firent entendre et la jeune femme leur dit d'entrer.
Une fusée brune se précipita aussitôt vers lui. Malgré l’avertissement de son père quant à l’état de Steve, la petite ne put s’empêcher de venir lui faire un gros câlin, faisant fi des machines l’entourant. Steve la serra légèrement contre lui, néanmoins heureux de voir un visage aussi souriant près de lui.
Ses amis vinrent ensuite s’installer autour de lui à une distance raisonnable du lit, sauf Danny évidemment qui vint l’embrasser une fois sa fille revenue au sol.
Cette dernière lui offrit le dessin qu’elle venait de faire représentant le couple et elle se tenant par la main tous sourires, un grand soleil dessiné dans le coin droit.
Il la remercia avec un petit sourire alors que Danny lui caressait tendrement les cheveux.
Kamekona s'approcha ensuite, un sac à la main.
« Me suis dit que vous auriez certainement faim et vue la nourriture ici. Crevettes à l'ail spécialement pour vous ! »
« Merci mon frère ! » Répondirent les deux hommes, touchés par l'attention.
Puis Kono demanda.
« Comment ça va bra ? »
« Épuisé… mais heureux d’être là ! M… merci à vous tous ! » Répondit-il avec sincérité en étouffant un bâillement.
Chacun lui répondit avec un sourire entendu. Puis ils discutèrent encore un peu, n'évoquant à aucun instant ce qui s’était passé aujourd’hui et pour ça le couple en était reconnaissant.
Chin, qui discutait avec Malia à la porte sous le regard un peu jaloux de son homme, reçut un appel de Duke venant aux nouvelles. Il le rassura sur l’état de leur ami et s’informa sur le suivi de l’enquête.
Catherine, qu'ils avaient laissé aux soins de l’équipe, et Michael étaient en plein interrogatoire. Si pour le jeune homme, il ne devrait y avoir aucune charge retenue contre lui, rien n’était encore certain pour la brune.
Il le remercia pour les informations puis raccrocha. Malia les laissa ensuite pour aller voir d’autres patients et Chin vint ensuite près de son homme, passant son bras valide  autour de sa taille.
Voyant que le brun avait du mal à garder les yeux ouverts, il proposa alors aux autres personnes présentes d’aller manger un morceau avant de rentrer chez eux, ce que chacun accepta avec plaisir. Après cette journée riche en émotions, ils avaient tous besoin d’un moment de détente.
« Allez jeune demoiselle, je te ramène chez ta maman ! »
« Mais je veux rester ici moi avec Oncle Steve et Danno ! » Dit-elle avec un petit air triste.

Son père lui répondit alors en se mettant à sa hauteur.
« Oncle Steve est très fatigué mon petit singe et il me semble que tu as école demain ! »
La fillette hocha la tête.
« Allez pas de discussion. Puis tu pourras revenir demain après l’école si tu veux ! »
« Oui ! » Dit-elle avec un sourire satisfait.
« Allez fais un bisou à Oncle Steve et pour moi un gros câlin me ferait plaisir ! »
Elle répondit à ses demandes avec joie puis sur un dernier « Je t’aime » elle quitta la chambre en tenant la main de Kono.

À présent seuls, les deux hommes échangèrent un regard où se lisait toutes les émotions ressenties aujourd’hui. Ils se sentaient soudainement très fatigués mais aucun des deux ne voulait quitter l’autre du regard, comme si fermer les yeux les renverrait plusieurs heures en arrière.
Leurs mains ne se lâchèrent que quelques minutes quand une infirmière vint installer un lit de camp près du lit du brun.
Ils n’avaient rien demandé pourtant mais Malia avait sûrement deviné que les deux hommes ne pourraient être séparés cette nuit. De toute façon, les infirmiers pouvaient venir en nombre, à trois-quatre cinq Danny ne bougerait pas de cette chambre.
Il était bien là, à sa place, auprès de l’homme qu’il aimait et il était hors de question de le faire partir à présent.
Ils mangèrent quelques crevettes en regardant un peu la télévision où la bonne nouvelle se répandait sur les chaînes d’information.
Le blond zappa rapidement et mit une chaîne où passait un match de baseball.
Après quelques minutes, le plus petit entendit un ronflement près de lui.
Son Seal s’était endormi, la boîte de crevettes dans sa main libre.
Avec un sourire attendri, le continental prit la boîte pour la poser sur la table d’appoint, se leva pour se passer un coup d’eau sur le visage. Il observa son reflet dans le miroir. Il était pâle et ses traits étaient tirés par la fatigue mais à cet instant il s'en fichait complètement.

Se déshabillant il garda seulement son boxer puis s'installa sur le lit qui lui était attribué. Prenant la main du brun dans la sienne, il se tourna vers lui pour l’observer quelques secondes puis s’endormit à son tour, la chaleur du corps et le pouls régulier du brun l’assurant une bonne fois pour toutes que le cauchemar était bel et bien terminé !

Tbc...

À bout de souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant