𝚜𝚎𝚟𝚎𝚗

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J'étais nerveux. J'avais eu du mal à respirer et les battements de mon cœur n'avaient fait qu'accélérer leur rythme. J'avais mis ma tête entre mes mains et j'avais pris une grande inspiration. J'avais presque eu l'envie de me moquer de ma réaction.

Il m'avait invité à venir chez lui et depuis que j'avais reçu son message, j'avais eu l'impression de suffoquer. C'était comme si l'on compressait ma poitrine et je n'avais pas réussi à comprendre mon attitude.

J'avais été heureux qu'il me prévienne à l'avance de manière à ce que je puisse me préparer. Mais une partie de moi avait préféré qu'il me prenne au dépourvu pour que je n'ai pas le temps d'angoisser.

Un milliard de questions avaient défilé dans ma tête. Est-ce que ses parents allaient être présents ? Est-ce qu'il étaient gentils? Est-ce que je devais leur ramener un cadeau? Est-ce qu'il avait des frères et sœurs? Et si je ne leur plaisais pas?

Je m'étais pris la tête pendant trente minutes pour choisir une tenue et avais finalement opté pour quelque chose de simple et de confortable. J'avais eu peur d'en faire trop et espérais que mon naturel suffise même si je n'étais pas très convaincu.

Je n'avais eu aucune idée de la manière dont je devais agir une fois chez lui et j'avais été trop timide pour lui demander plus d'informations qui auraient potentiellement pu me calmer.

Finalement, j'étais prêt une heure en avance et j'avais tourné en rond dans ma chambre. J'avais fait quelques pauses devant le miroir de temps à autre en inspectant mes cheveux, me demandant si j'aurais dû les relever ou non.

-

« T'es en avance. »

Voilà comment ils m'avaient accueilli. Lui et son ton moqueur. J'avais tenu quinze minutes dans ma chambre avant de craquer et de prendre mon vélo. En pédalant, j'avais pendant un instant oublié la source de mes angoisses. Mais elles étaient apparues à nouveau lorsque j'étais arrivé à destination.

J'avais eu beaucoup trop d'avance et j'avais eu peur de paraître malpoli si j'étais entré maintenant. Alors j'étais descendu de mon vélo et cette fois-ci j'avais tourné en rond devant chez lui sous le soleil tapant.

Au bout de dix minutes, il était apparu, me prenant par surprise. À peine mes yeux posés sur lui que le poids sur ma poitrine s'était réduit. Je m'étais demandé s'il avait conscience de son pouvoir sur mes émotions.

« Je suis désolé. J'étais prêt et je m'ennuyais. J'aurais dû te prévenir en t'envoyant un message. Je sais pas pourquoi je l'ai pas fais, déso- »

Il m'avait pris dans ses bras, coupant court à mon discours. Il avait appliqué de légères pressions sur mon dos, comme pour m'imposer un rythme de respiration plus calme. Si mes angoisses n'avaient pas toutes disparues en le voyant, c'était maintenant le cas.

« Est-ce que tes parents sont là?

- Non. On est que tous les deux. »

J'avais expulsé tout l'air restant dans mes poumons. J'avais été soulagé. Je doutais de ma capacité à supporter la pression de rencontrer de nouvelles personnes et surtout ses parents.

Il s'était écarté de moi pour me prendre la main et me guider jusqu'à chez lui. Son contact m'avait fait frissonner et j'avais serré sa main un peu plus fort, de peur qu'elle ne m'échappe.

Sa maison n'était pas très grande mais elle avait plein de charme. Il me l'avait fait visiter avec des étoiles plein les yeux, me racontant quelques anecdotes de temps à autre sur les objets farfelus que ses parents avaient pu ramener de voyage.

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