Je n'ai jamais vu la lumière du jour

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Nous voici.

On a sauté pas mal d'années et j'en suis désolée. Mais il ne se passe vraiment rien d'interessant et d'un sens tant mieux, car tu seras servis pour la suite.

Je démarre au collège. 6ème, mes parents se séparent. Étonnamment je n'ai pas vécu ça mal. Ils se disputaient souvent et au final j'étais pas étonnée. Pour cela je ne vais pas en parler car ça ne m'a pas trop impacté à cet âge là. Et durant cette année, je faisais partie des « cassos » du collège, et je me faisais dévisagée, moquée par les 3emes. Rien de grave comparé à la suite, je passais outre même si cela était méchant.

Changement spatio-temporel. Je suis là, tu me vois ?
En 5ème, je marche dans cette cours de récréation. Elle ? C'est ma meilleure amie, la même que celle de primaire que je t'avais dis. Elle a quelque chose à me dire.

Elle approche, me parle d'un type qui apparement aurait flashé sur moi. Ugo ? Sérieusement ?
Lui, c'est un mec assez populaire dans le collège. Il a beaucoup d'amis, ce que je n'ai pas. Je dis à mon amie de lui donner mon numéro.

Pendant plusieurs jours, elle ne lui donna pas mon numéro, les choses traînent et j'attends juste une chose, lui parler.

Les jours passent encore et encore.

Je suis dans le bus. Je regarde à travers la fenêtre, tu as vu comme c'est beau ?
Mon téléphone vibre.
Numéro inconnu

Je rêve. C'est lui, il m'a envoyé un message ! J'y crois juste pas. On discute, on discute, on discute... A longueur de journée, de soirées. C'est beau l'amour, le premier amour. C'est ce qu'on dit.

Le premier baiser devait bien arriver un jour ou l'autre. C'est important ce moment, car c'est là où ma vie a pris un sens différent, sans le savoir.

Au collège c'est quelque chose d'incroyable quand quelqu'un se met en couple. Déjà tout le monde est très vite au courant et parle énormément sur ton dos. Un genre d'excitement public, un peu incompréhensible. Bref, on était là.

10h18. Tous les deux à ce poteau rouge. Ces potes sont juste derrière, ils attendent juste une chose : nos lèvres qui se touchent. Rien d'exceptionnel pourtant, mais on aurait dit une tradition.
Alors on s'embrasse, ce 6 octobre 2016 à 10h18. Oui, c'est précis, comment ne pas se souvenir du jour de sa mort ?