Le retour

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Nous revoilà. Nous sommes en fin d'année de 3ème. Nous sommes au mois de juin. Il est de retour.

Les amis proches d'Ugo sont venus me parler. Apparemment, il a changé, il a des sentiments pour moi. On me répète sans cesse qu'il a vraiment changé, qu'il compte vraiment se poser, et qu'il s'excuse pour tout. Il m'a même fait une lettre disant qu'il se trouvait horrible d'avoir fait tout ça. Je pensais que c'était vrai.

Je l'aimais toujours malgré tout, j'étais dépendante de lui. Alors, bien-sûr que je l'ai accepté. On s'est remis ensemble. Le premier jour, une chose a attiré mon intention, et malheureusement, je me suis dit que ce n'était rien. Une de ses premières question a été : "C'est quand qu'on recouche ensemble ?". Cela m'a perturbé, mais je me suis dit que c'était normal. Mais ses mots n'étaient pas anodins.

Enfin bref, quelques jours sont passés et nous vient le dernier jour du collège. On avait organisé chez Chloé, une pote à nous, une soirée chez elle. On était en tout 8 je crois, environ. Certaines personnes ne restaient pas dormir, donc au final on était que 6 à dormir chez elle. On a prévu de dormir "à la belle étoile", dans des tentes. Il n'y avait pas d'alcool à cette soirée, hors mis un fût de bière qui était franchement dégueulasse. Il n'y avait pas de drogue non plus, juste des cigarettes. Il se trouve que j'en ai fumé le paquet entier si je me souviens bien, j'enchaînais les clopes l'air de rien. Mais vient le moment où on s'est tous posés dans nos tentes, la nuit était tombée depuis un petit moment maintenant. Il faut savoir aussi qu'il s'est passé quelque chose ce matin là. Ugo et moi étions au collège, mais il se trouve que j'ai eu mes règles ce même matin là. Pas de bol, la soirée était surtout une soirée "piscine", car Chloé en avait une. Étant dégoutée, j'ai dis à Ugo que je ne pense pas y aller, surtout que j'aurais mal au ventre alors à quoi bon ? Sa réaction m'a été très douteuse : il s'est mis à me hurler dessus, et à m'obliger de venir. Comme si, avoir mes règles était ma faute. Et quelques heures après, il est parti chercher à l'infirmerie, je ne sais pas combien de préservatifs, alors que j'ai mes règles et bon j'en avais pas vraiment l'envie. Enfin bref, encore une fois je me suis dis que c'était pas grave, j'avais l'habitude.

Reprenons. Nous sommes donc dans cette tente, cigarette à la bouche, je fume ma dernière. Je ne sais plus ce qu'il se passe pendant le moment où j'ai fini ma clope, et le moment où le drame s'est produit. Comme tu t'en doutes, rien ne s'est passé comme prévu. J'ai des souvenirs, mais flou de cette horrible soirée. Je ne sais même plus si j'ai eu envie de cette relation sexuelle à la base, mais quoi qu'il en soit, la suite n'aurait jamais dû avoir lieu. En fait, je me suis endormie à ma place, et je me souviens m'être réveillée, assez inconsciente, voyant Ugo en train de faire son affaire. J'avais mal, mais j'étais vraiment inconsciente. Je ne pense pas qu'il y a eu de la drogue, vraiment pas, mais en y repensant, j'étais vraiment dans les vapes, complètement. Aucun mot ne sortait de ma bouche. Je pleurais seulement, et j'avais aucune force. Ce calvaire aura duré plusieurs heures. Plusieurs heures à me baiser comme un malpropre, moi étant totalement endormie, inconsciente, dans les vapes. Était-ce l'effet de la cigarette ? Franchement, j'en sais rien. Mais tout ce que je sais, c'est qu'il m'a violé cette nuit là, et cela pendant des heures, alors que j'étais endormie, inconsciente, en train de pleurer face à lui.

Puis le lendemain je me réveille vers 6h du matin. J'étais la seule réveillée, il était vraiment tôt, et j'avais très froid. Mais je me réveille avec un mal de ventre terrible. Je check mon téléphone, plus de batterie. Résumons : je viens de me faire violer, je me réveille glacée avec des maux de ventre juste horrible, je n'ai plus de batterie, et tout le monde dort. Je pleurais de douleur, tellement j'avais mal au ventre et à toute la partie basse de mon ventre finalement. Je trouve qu'une chose à faire, réveiller Ugo pour qu'on trouve une solution. Je le réveille, lui dit que je souffre plus que tout, et je pleurais énormément. Il lève sa tête, me regarde froidement, et me dit mot pour mot "J'peux rien faire pour toi", et se rendort directement, paisiblement. Voilà que je pleure encore plus. Je me lève, je tente de trouver une prise pour brancher mon portable. Je voulais juste rentrer chez moi. Mais un fait assez drôle, c'est que j'avais conscience de ce qu'Ugo a fait, mais encore une fois, on va dire que mon cerveau l'a balayé dans mon inconscience. Je pensais que c'était normal, qu'il ne s'était pas passé grand chose finalement, surtout le fait qu'Ugo a été cherché des capotes le matin même, il fallait s'en douter. Mais non, ce n'est pas ma faute tout ça. Je le sais.

Je n'ai jamais vu la lumière du jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant