Hôpital

15 1 0
                                    




Me voici hospitalisée, à l'hôpital le plus proche de chez moi, sois à 30km. Je me rends à l'hôpital après des envies suicidaires. Je vais donc dans les urgences des enfants, et cette dame me dit de venir avec elle. Elle m'emmène dans une pièce sombre, sans vie, me demande de me déshabiller. Ce n'était pas la salle d'osculation habituelle, c'était vraiment à l'arrière, je n'y suis jamais allée ni retournée d'ailleurs. Bref, elle voit mes scarifications et me demande ce que je fais ici. Je lui explique la situation. Elle me rit au nez, limite. Elle prend ça comme une histoire de jeune. Certes, s'en est une, mais je pense que les choses sont assez graves comme ça. Bref, je comprends vite qu'elle va me soûler et que je vais rentrer à la maison ce soir. J'avais envie de rester à l'hôpital, je ne voulais pas mourir au fond, mais je m'en sentais entièrement capable.

Puis après quelques discussion elle commence à comprendre que je vais vraiment mal. Mais elle veut pas me garder. J'insiste un peu, puis elle appelle le service des enfants pour savoir si il y a de la place. Il y en avait une, heureusement. On m'emmène dans une chambre, il était 00h. Il y avait une fille dans cette chambre, Clara. Elle avait 13 ans et moi 15. Mais elle était vraiment plus "gamine" que moi. Elle était là pour la même raison, mais elle était vraiment plus immature. Je vais te raconter une anecdote.

Je suis restée 5 jours à l'hôpital. Ça devait être le 2ème soir je crois, Clara et moi on rigole, on passe une bonne soirée, et pour rire à un moment je lui dis "on dirait que tu es possédée !" car elle faisait une grimace. Mais qu'est-ce que je n'ai pas dit... Jusque là tout allait bien, puis vient le moment de dormir. Je m'endors paisiblement, et là je me réveille dans la nuit. Un mauvais pressentiment sûrement. Et là, un cauchemar éveillé que personne ne veut avoir. Clara se tenait debout, au pied de mon lit, et me fixait avec un sourire, dans le noir. Seulement la lumière de dehors reflétait sur elle. Évidemment que j'ai sursauté, je ne m'attendais pas à ça. Mais j'ai sursauté discrètement, mon cerveau est passé en mode survie, je crois. Et bref je fais comme si rien ne s'est passé et fait genre de me rendormir. Bien sûr que non je ne me suis pas rendormie de la nuit ! Car ce n'est pas tout, après m'avoir observé plusieurs longues minutes, elle vient à côté de moi, à gauche comme à droite, grattant ses ongles contre mon oreillers, chuchote des mots incompréhensibles, bref vraiment issu d'un film d'horreur ! Je passe les détails car ça va durer encore longtemps.

Au réveil, je ne vois plus Clara de la même façon. Elle me fait flipper maintenant, elle est vraiment pas nette. Et le pire c'est qu'elle me dit "Ce matin je me suis réveillée dans le placard !". Oui oui, apparemment elle s'est réveillée dans le placard, à ma droite. Bon je ne cherche pas à comprendre. J'ai passé 4 jours avec elle, puis 1 toute seule car elle était partie (et merci). Elle n'a pas recommencé ses trucs de possédé les nuits suivantes.

Au final, durant cette hospitalisation, j'ai vu une psychologue, qui pareil que la dame d'entrée, ne prenait pas en compte mon mal-être et voulait juste me faire sortir au plus vite. Puis c'est assez drôle car on n'a pas fouillé mes affaires à mon arrivée. Je me suis scarifiée à l'hôpital, c'était un appel à l'aide. Je l'ai dis à cette psychologue, elle a fait la choquée. Et devine quoi ? 2 heures après elle m'a fait sortir de l'hôpital. Logique ? Bref, au final, cette hospitalisation ne m'a rien apporté de fameux.

Puis le lendemain j'étais dans le bus, direction le lycée. J'ai changé de classe en début d'année pour être avec mon amie Lolita. J'étais donc en 2nd3, et on m'appelait "la nouvelle". Mon professeur principal, Anthony, était vraiment très gentil avec moi et me portait beaucoup d'attention. Il était doux et on s'entendait particulièrement bien. Il devait avoir 8 ans de plus que nous, à peine. Durant mon absence à cause de l'hôpital, il me demande donc pourquoi je n'étais pas là. Sans aucune pression, ni émotion, je lui dis ouvertement "J'ai voulu me suicider".

Je n'ai jamais vu la lumière du jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant