1ere

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Comme tu l'as vu, ça a été vite. Ici ça risque peut-être d'être un peu plus long. <Tout d'abord sache que j'ai été hospitalisée encore une fois pour envies suicidaires. Mais bon encore une fois, on a cherché à me jeté de l'hôpital. Bref, nous sommes en octobre, et j'étais modératrice sur Habbo, tu sais le fameux jeu qu'on jouait à 12 ans. Et bien j'étais modératrice là-dessus. Il y avait une phase de recrutement vers mi-octobre. J'assiste au résultat pour voir mes nouveaux collègues, ils devaient être 4 ou 5 je crois. Les résultats se déroulaient au théâtre (sur le jeu bien sûr). Une fois terminé, je rejoins la Réception (là où tous les joueurs vont) et j'y vois un des recrutés, Flurt. Je l'ajoute en ami directement, comme les autres collègues par la suite. Puis avec Flurt on commence à discuter sur Discord, et on se parle en vocal avec les autres collègues, lors des réunions ou tout simplement lors de regroupement simple. Et là tout va vraiment très vite entre nous. Je sais pas comment expliquer, peut-être comme un genre de coup de foudre, en fait c'est comme si notre relation était logique, il n'y avait pas de doute. C'est vraiment étrange à expliquer. Bref, il est venu chez moi même pas 2 semaines après notre rencontre. Il habite très loin, à plus de 700km je crois. Il est venu en voiture, il a fait tout ce trajet pour moi. C'est vraiment honorable. Tout se passe bien, et même si c'est moi qui de base a fait le premier pas, c'est lui qui m'a embrassé et presque directement en fait. Ah oui, tout s'est passé vraiment rapidement entre nous. Mais c'était comme quelque chose de logique, de fondé. Donc au début il y avait une relation à distance, durant quelques mois. Puis le COVID est venu y mettre son grain de sel. Il y a eu le confinement, et David est venu se confiner chez moi. A partir de ce jour là, on a commencé à vivre ensemble si je puis dire.

Avant ce confinement, j'avais demandé un emploi du temps aménagé au lycée car je n'arrivais plus à y aller et je faisais beaucoup de crises d'angoisses. Anthony a arrêté de me parler du jour au lendemain, dès la 1ere. Je ne l'avais plus comme prof. Ça m'a fait beaucoup de mal, vraiment, énormément. J'ai une peur terrible de l'abandon, et j'ai été abandonnée, la personne qui a su toute ma vie. J'ai tellement une grande peur de l'abandon, que dès que quelqu'un part de ma vie, je me dis qu'il faut que je parte aussi, en me tuant comprends bien. Bref, j'avais cet emploi du temps aménagé mais le confinement est arrivé 2 semaines après.

Au début j'étais très contente du confinement car moi qui avait peur du lycée, je n'y allais plus. C'était une libération. Je ne faisais pas mes devoirs qu'il y avait à faire en ligne, je voulais plus en entendre parler en fait. Mais au final, le confinement m'a vraiment détruite.

C'était nouveau pour nous tous, et il y avait une atmosphère bizarre je trouve. En pleine pandémie, on se croirait dans un film. Au départ c'était bien, j'étais chez moi, je dormais quand je voulais, je mangeais quand je voulais, la belle vie ! Mais psychologiquement, tout se dégradait. Je ne faisais que de jouer toute la journée, toute la nuit, et nuits blanche comprises. En réalité, mon hypersensibilité a pris le dessus, j'étais devenue toute fragile, comme une feuille séchée d'automne. Je vais te montrer un exemple.

On était partis chez David, et un soir on décide de sortir tard la nuit. On s'arrête sur un parking, et il me fait essayer sa voiture. Le parking était énorme et vide, l'occasion idéale. Moi j'avais une peur, c'était de foncer dans un mur, alors qu'il n'y en avait pas. Enfin bref. On avait déjà fait ça quelques jours avant et ça c'était bien passé, à part quelques calages. Je réessaye ce soir là. Impossible, je cale à chaque fois. Je n'arrive pas à passer la première vitesse, il y a quelque chose qui m'échappe, je ne comprends pas. Puis j'avais une peur terrible de foncer dans un mur, va savoir pourquoi. Bref je commence à pleurer et à me dire (au bout de 7 calages) que je suis juste très nulle, une grosse merde, et que je mérite même pas de vivre. Oui ça va jusque là, parce que pour moi si je ne réussis pas quelque chose, c'est que je suis nulle et que je ne vaux rien du tout. Je retourne à ma place passagère et David me dit "Je vais te montrer que tu peux pas foncer dans un mur." En gros, il voulait me montrer que même en appuyant à fond sur l'accélérateur je n'allais pas foncer dans quelque chose. Et là je ne sais pas ce que mon cerveau a fait, mais j'avais l'impression d'être devenue quelqu'un d'autre. A chaque fois que ces évènements se sont produits, j'avais l'impression que quelqu'un d'autre était dans mon corps.

Lorsqu'il me dit ça, je prends peur directement, et lui dit en pleurant que non, je veux rentrer. Il insiste. Alors là mon esprit a déraillé, je descends de la voiture, claque la porte comme une folle, je pleure des litres, et je pars en courant. Sauf que derrière ce parking il y avait une autoroute. Et je courais tout droit sur l'autoroute, j'allais me suicider finalement, mais s'en en avoir pleinement conscience. Je voulais que tout s'arrête, j'étais à bout de tout. David m'a couru après, m'a attrapé le bras et a essayé de me résonner. Bon il était assez choqué de la chose et ne comprenait rien. Puis j'ai repris conscience de moi, comme si l'autre personne avait disparu. Et plus aucun mot ne sortait de ma bouche, que des larmes. David me hurlait dessus dans la voiture, et attendait que je réponde, mais c'était impossible. Bref au final ça c'est "bien" fini, mais voilà le genre de crise qu'il m'arrivait. Dès que je me sentais agresser, ou nulle, ça partait en crise et je voulais mourir. Vraiment, c'était une horreur, et c'était ça tout l'été.

Je n'ai jamais vu la lumière du jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant