You're gone [ Tu es parti ]

Chapitre 17

<< Qu'est-ce qu'il t'a pris ?! Tu lui as cassé le nez ! >>
J'enlève la poche de glace que je maintenais sur mon nez pour arrêter le saignement.
Mon père et mon proviseur me crient dessus. Ils me donnent mal au crâne.
J'entends une porte se claquer, ce n'est pas pour autant que je me retourne.
L'individu se place à genoux, face à moi.
Docteur Linds.
<< Tessa, que s'est il passé ? >>
Pour la première fois depuis mon arrivée dans ce bureau, je regarde droit dans les yeux mon interlocutrice.
<< Ce n'était pas une bonne idée >>
Cette phrase, je me la répète dans la tête depuis bientôt 15 minutes.

<< Bon, vous avez de la chance, Jimmy ne portera pas plainte contre vous >>
Je rigole.
<< Jeune fille, ce n'est pas le moment de rire >>
Mon père est fâché, ça s'entend à sa voix.
<< Il manquerait plus que ça. Je lui ai dit d'arrêter de me provoquer. Il n'a pas voulu entendre ! Vous non plus d'ailleurs. >>
Un énorme blanc se manifeste dans la pièce. Personne n'ose rebondir sur ma remarque.

La discussion se termine, le proviseur ne me vire pas mais évidemment je suis punie. Je dois aider les agents à réparer le casier endommagé, 1 mois entier de colle après les cours, le reste de cette semaine je suis exclue du lycée. Et comme si ça ne suffisait pas, je dois avoir un rendez-vous avec Jimmy et la psychologue scolaire.

<< Tu t'en sors bien Tessa. >>
Je lève les yeux au ciel et je rentre dans la voiture.
Mon paternel met plus de temps car il parle avec ma psy.

Une larme coule le long de ma joue. Une seule et unique larme.
S'ils savaient comme je m'en veux. Je déteste de ne pas avoir le contrôle. J'ai trop d'orgueil pour l'avouer.

Le silence, c'est le mot pour décrire le son dans l'habitacle de la voiture.
Mon père ne dit rien, les mains crispées sur le volant.
Pourquoi est-ce si compliqué ?
Je regarde le paysage espérant ne pas croiser son regard, que j'imagine, pleins de déception.

Ma psy m'a donné rendez-vous le lendemain même si je n'étais sensée la voir que dans 2 semaines.
Et demain soir j'ai l'obligation de me rendre à mon cours de boxe selon mon cher père.

La voiture s'arrête. Je ne sais même pas comment réagir.
Je ne sors pas de la voiture, mon père non plus.
<< Tu crois sincèrement que je l'ai fait exprès ? >>
Il ne me répond pas, il fixe un point vers l'horizon.
<< Surtout ne me répond pas. >>
Ce qu'il fait.
<< Tu n'étais pas là-bas, tu n'as pas vu, tu n'as pas entendu ! >>
Il se retourne légèrement vers moi.
<<Je vois bien que je te déçois, je ne suis pas la fille que tu voulais avoir. Heureusement pour toi, Morgan est là. Avec un peu de chance elle remontera le niveau. Je me demande franchement pourquoi je ne me suis pas laissée tomber de ce pont. Je ne t'aurais pas autant déçue.>>
Je claque la porte en sortant avant qu'il ouvre la bouche.
Il a essayé de me parler, je ne lui en ai pas donné l'occasion.

Merde, pourquoi est-ce que c'est tellement dur ?!
Je suis rentrée dans la maison, prête à me recevoir une nouvelle soufflante par ma mère. À mon grand étonnement elle ne me dit rien.
J'aurais préférer me faire engueuler je crois.
Je monte en vitesse à l'étage. Et je balance les affaires qui se trouve sur mon bureau. Accroché à mon mur une photo de famille récente : Mon père, ma mère, Morgan et moi. Je l'attrape et la balance également. Le verre se brise contre le mur de la fenêtre. Mon réveil aussi se brise contre le mur.
Chaque objet se trouvant dans mon champ de vision se brise.

Je freine des sanglots qui menacent d'exploser. Je me met devant mon miroir.
<< Tu vois, personne ne te croit. Putain de merde ! >>
Les images du pont me reviennent en-tête. Pourquoi il a fallut que le souvenir de Peter m'arrête. Sincèrement. Je fais souffrir mes parents, et j'arrive pas à m'en empêcher.
Je cogne ma tête sur le mur à côté de mon miroir.
Comme pour ne pas arrêter de me faire penser à cette journée, mes pensées se tournent vers Peter. Plus précisément, du dernier souvenir que j'ai de lui.