Chapitre 19

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Le monde se compose de guerre et d'entre-deux conflits. Je l'ai appris, je l'ai vu et j'y ai participé.

- Lève-toi !!

J'ouvre les yeux, de quoi je rêvais ? Je ne me rappelle plus... Et puis de toute...

Bam !

- J'ai dit de te lever !

Ce genre de rêve n'a pas d'importance. L'adulte repart par là où il est venu : La porte. Je tiens mon ventre avec une main, il m'a frappé moins fort aujourd'hui. Mais si j'avais laissé un son sortir de ma bouche, j'aurais eu le traitement intégral... C'est ma faute, j'aurais dû me lever plus rapidement.

- Oui, j'arrive.

Je le vois, devant la pièce, attendant que je vienne tout en me montrant que la moindre seconde de trop est un gâchis. Je me lève de la matière à la fois rigide et molle qui me sert de lit. L'individu me balance mes vêtements et j'arrive à les attraper sans poser mon pied en arrière. Je fais remarquer :

- Ils ne sont plus lourds.

L'autre ne prend pas plus de cinq secondes pour me répondre :

- Tu progresses, c'est bon signe.

J'enfile sans tarder l'uniforme noir avec ses croix blanches aux endroits clés. Il est définitivement moins lourd, je dois devenir plus fort. Je m'avance enfin vers le couloir. J'attrape sur le chemin mon foulard arrivant autour de mon cou tout en repoussant d'une journée le calendrier. Je sors de cette salle sombre et petite où les murs paraissent peu accueillants à ce moment de la journée et où il n'y a que le strict nécessaire. J'arrive dans un couloir que j'ai vu et revu des centaines de fois.

- Suis-moi.

Je hoche la tête avant d'emboîter le pas derrière cet individu ayant le même uniforme que moi, malgré des décorations sur le torse et les bras en plus. Il me demande d'ailleurs :

- Comment te sens-tu ? 

- Cela n'a pas d'importance. Même si je dois avouer que cette nuit a été particulièrement reposante.

- Tant mieux.

- Je ne vais pas manger.

- L'événement d'aujourd'hui est bien plus important que cela, tu feras ça après.

- Vous avez raison.

Les couloirs de cet endroit ont toujours cette odeur de métal mêlé à la froideur de l'ordre et de la discipline. Ils sont incroyablement impeccables par leur couleur grise uniforme, aucune impureté est à noter, ce serait par ailleurs inconcevable. Les seules irrégularités sont les portes menant à d'autres pièces ou d'autres couloirs. Le sol en carreaux miroitant une infime partie de l'environnement est lui aussi d'une couleur n'agressant pas l'œil, ses traits définissant les carreaux sont d'une couleur à peine plus prononcée. La lumière au plafond est suffisante pour ne pas trop éblouir tout en donnant une luminosité parfaite à l'environnement. 

- Où sont les autres ? Je pensais qu'ils viendraient avec.

L'homme maintient sa tête droite alors que je presse le pas afin d'arriver à ses côtés.

- Ils dorment encore, leur présentation n'a pas autant d'importance que la tienne.

- Compris.

Nous croisons plusieurs autres personnes avec le même uniforme, aucun ne dévie son regard pour nous, ils poursuivent simplement leur chemin et entrent dans des pièces précises. En parlant de ces pièces, je ne peux pas trop en voir, mais malgré ça je connais les yeux fermés le contenu qu'elles renferment. Celle qu'on vient de passer est rempli de serveurs informatiques, tous munis d'une multitude de lumières aux couleurs variés mais avec un sens bien précis pour chaque. Hors ceci, on n'y trouve rien de spécial, si ce n'est une paire de deux ordinateurs qui contrôlent et visualisent tout ce à quoi ces machines servent. Mais ce n'est qu'une salle parmi tant d'autres...

Kuroi Takami [Tome 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant