The bucket list

Flashback 1

Un an et demi plus tôt, à l'hôpital 

J'arrive enfin à l'hôpital, les mains remplies de chocolat et d'un énorme ours en peluche avec un gros nœud dessus. 

J'espère que ça lui plaira.

Je sors du bus et fonce dans l'entrée. Je salue Ronda, la dame du bureau d'accueil et fonce vers les ascenseurs. J'appuient sur le bouton du 4e étage, pédiatrie. Les portes s'ouvrent et je fonce vers la salle de chimiothérapie. J'entre dans la salle et je le vois. Le teint pâle. De longs cernes tracent des cercles sous ses yeux et soulignent sa fatigue liée à son traitement. Il ne me remarque pas directement mais dès qu'il me voit, toute signe de son état disparait. Son sourire va jusqu'à ses oreilles. Son regard est pétillant. 

- Salut toi ! 

- Romy ! Je pensais pas que tu venais aujourd'hui. Tu n'avais pas cours ? Me demande-t-il.

Je soupire et m'installe sur le siège à côté de lui. Je lui caresse le bras à défaut de pouvoir l'embrasser tant qu'il subit sa séance. Je range les chocolats dans son sac et pose la peluche juste à côté. 

- Tu as séché, finit-il par conclure.   

Je ne nie pas et continue de caresser son bras en faisant de petits cercles sur son bras. Timéo et moi sortons ensemble l'année dernière, soit un peu plus de 1 an et demi. Notre histoire se passait comme dans un film romantique digne d'être écrit par Hollywood. Seulement, un beau jour, mon chéri a eu des gros troubles de la vue. Il ne voyait plus rien. Ses parents l'ont emmené chez le médecin. Puis, à l'hôpital pour lui faire des examens complémentaires. Ils lui ont diagnostiqué une leucémie de stade 2 et l'ont mis sous chimio depuis. Les médecins sont convaincus qu'il va vaincre la maladie. Il est jeune, sportif et a une hygiène de vie irréprochable. Il va s'en sortir.

- Romy ! On s'était dit que tu ne devais pas sécher !

Quand il a commencé son traitement, il m'a fait promettre de ne pas délaisser mes études, mes loisirs et mes proches pour lui. Il veut que je continue de faire comme avant. Quand il n'était pas encore malade.

- J'avais envie de te voir ! Et puis, j'avais piscine. C'est pas trop grave si je sèche.  Je peux dire que j'avais mes règles.

Il soupire pour seul réponse. L'infirmière, Rose, vient enlever sa perfusion et nous informe que les parents de Tim viennent dans une vingtaine de minutes pour venir le rechercher. Elle sort et nous avons la salle juste pour nous. 

- Viens là, ma petite rebelle, fait-il en tapotant sur ses genoux. 

Je lui souris et m'installe sur ses genoux. Il me tire par le col et m'embrasse. J'adore sentir ses lèvres sur les miennes. Comme si nos lèvres étaient faites pour être ensemble. Le baiser se fait plus passionnel et je le sens bouger contre moi, ce qui me stoppe net.

- Tim, qu'est-ce que tu fais ? M'étonné-je.

- Tu veux un dessin ? Râle-t-il, sarcastique.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'embrasse à nouveau. Sa langue rencontre la mienne mais j'interromps vite le baiser. 

- Tim, on peut pas le faire.

- Pourquoi pas ? 

- Parce que. Tu viens de subir un traitement lourd. Tu dois te reposer. Pas faire des efforts physiques.

Il grogne et croisse ses bras sur son torse. Il boude comme un gosse à qui on a dit non pour une sucrerie.

- Tim ! Souffle-je. Tu sais que je ne fais pas ça pour te frustrer, hein ?

- Je sais, Romy. C'est juste... Dès fois, j'aimerais déjà être guéri. Pouvoir t'emmener en week-end surprise ou t'inviter au resto. Genre dans un vrai resto. Pas à la cantine de l'hôpital. Pouvoir t'observer en cours. Te faire l'amour quand on veut. Mais non. Ce n'est pas possible à cause de cette maladie de merde ! 

Il tape l'accoudoir de la chaise et se fait mal. Il est sur le point de pleurer. Et je déteste ça. Je déteste de le savoir aussi mal et qu'il ne puisse pas vivre sa vie. Mais, tout ça n'est que passager. 

- Hé ! 

J'entoure son visage entre mes mains et plonge mes yeux dans les siens. Je veux chasser la peur que je lis dans son regard. Je veux qu'il arrête d'être mal. Je veux juste qu'il soit heureux.

- Moi aussi j'aimerais pouvoir faire tout ça, mon amour. Mais ça ne dura qu'un temps. Je te promets que, dès que tu seras on réémission, on fera tout ce que tu voudras. 

- Tout ce que je veux ? Me demande-t-il, l'air coquin. 

Je lui fais une petite pichenette ce qui le fait marrer.

- Monsieur Timéo Jassen, pas de pensées cochonnes, je vous prie ! Plaisanté-je.

- C'est pas ce que tu disais mardi.

Je me mords la lèvre et rougis instantanément. Mardi, nous avions fait l'amour dans sa chambre. Et il se pourrait, je dis bien, il se pourrait, que quelques mots salaces soient sortis de sa bouche et de la mienne. 

- T'es mignonne quand tu rougis, Romy.

- N'importe quoi ! Dis-je en planquant ma tête contre son torse.